En 3 ans le Président du Mouvement citoyen et du PDES a réussi l’invraisemblable : Placer les plateformes aéroportuaires en situation de faillite et mettre la Compagnie aérienne nationale Air Mali en déconfiture irrémédiable. Comment ? Lisez notre dossier !
[caption id="attachment_55887" align="alignleft" width="310"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Diane-Semega.jpg)
Ahmed Diané Séméga[/caption]
Etablissement public à caractère industriel et commercial , Aéroports Du Mali (ADM), qui enregistrait d’excellents résultats économiques et commerciaux , contribuait largement à la croissance nationale et au recrutement des jeunes diplômés tout en assurant son développement sur fonds propres .Par sa situation financière excédentaire, cette entreprise publique était l’une des rares à être en règle par rapport aux impôts, contrairement à d’autres structure du même rang. Son personnel recevait les meilleures rémunérations et d’importants programmes d’investissements avaient été mis en route.
Curieusement, lorsque le destin des ADM a basculé entre les mains d’un redoutable nommé Ahmed Diane Séméga, ci devant super ministre de l’équipement et des transports et président du PDES. Dés sa nomination, par sa vision messianique, construite pour et autour du président d’alors Amadou Toumani Touré, Séméga entama une vaste opération dénommée « le PDES en Marche »,( mais à reculons ) qui a procédé tout d’abord par la désindustrialisation de la principale plateforme ensuite au renforcement du monopole de la société privée ASAM sa d’où un renchérissement des coûts et un manque de compétitivité de Bamako Sénou. Pour mettre en pratique son machiavélique plan Séméga confie la gestion des aéroports à une économiste, spécialisée en exportation des fruits et légumes. En clair : de l’amateurisme et une gabegie financière. Au résultat : plusieurs hauts cadres de la Direction ainsi que de la police démissionnèrent ou demandèrent leurs affectations. La Directrice prénommée la Baronne continua cependant à recevoir les satisfécits officiels et les médailles de mérite national pendant la société mourraient lentement mais sûrement.
Agacé par les agissements de la très carante PDG, le personnel soutenu par l’UNTM obtint le renvoi de ce gestionnaire PDES après plusieurs mois de grèves et sit-in. Mais hélas ! La gangrène était déjà installée car ils financèrent la réhabilitation et la modernisation de Sénou pour plus de 17 milliards FCFA suivant un gré à gré avec l’Agetipe (bras financier du système) tandis que le compact Millenium Challenge Acount était en cours pour la construction d’une aérogare moderne et l’extension de la piste.
Les spécialistes du transport aérien ne trouvent toujours pas de justification à ces choix et les financiers déplorent de telles saignées d’un établissement qui n’ait point besoin d’aide de l’Etat.
Aujourd’hui, ADM qui est en redressement fiscal n’a plus pour priorité que de payer les salaires. Pour quelles perspectives de redressement et de croissance ? Pour l’heure les sites d’information des ADM et de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile ne comportent que des communiqués et les photos des directeurs.
Le PDES en marche, cherchait-il à rendre cette unité vendable ?
Nos investigations confirment cette question car la concession de Bamako Sénou, aux forceps, démontrent une volonté de ruiner ADM pour justifier la mise en concession.
Selon un Arrêt de l’Autorité de Régulation des Marchés et Services publics de janvier 2012, La commission de dépouillements de sélection du futur concessionnaire de Bamako Sénou a violé les règles des marchés publics pour octroyer l’aéroport à SNC Lavalin qui offrait 232 milliards tandis que le groupe Segap -Egis Project proposait 415 milliards FCFA. Semega n’a pas donné suite à l’injonction de cette noble instance pour des raisons faciles à deviner.
Les prochains dossiers s’intéresseront à la gestion de ces entités essentielles à l’économie et au désenclavement du Mali.
Air Mali laminé
Outre des Etablissements publics qui ne proposent aucune stratégie, la Compagnie nationale semble être méthodiquement déstructurée au profit d’Aga Khan, ami d’ ATT devant l’eternel.
Les dessertes et stratégies commerciales sont décidées en France (siège du Prince), la flotte est désuète et inadaptée aux réseaux de la Compagnie, les recettes sont intégralement versées au Prince qui loue les avions à la Compagnie, le personnel malien n’est que subalterne.
Les derniers comptes financiers de Air Mali présentent une perte de près de 30 milliards (contre un bénéfice de la société du Prince qui loue les avions), la suppression de la desserte intercontinentale, la mise en sécurité des avions dans d’autres pays, le chômage des pilotes, hôtesses et agents au sol….
Cette perspective était connue de Séméga et Compagnie car une cellule de crise avait été instaurée en 2010 sous sa présidence. Résultat : aucune réunion de la cellule n’a été organisée.
Pour quel dessein ?
Il nous revient qu’une nouvelle compagnie détenue par un industriel du PDES recevant de plus en plus d’agréments se substituera à la Compagnie nationale. Nous poursuivrons nos investigations et nous révélerons en détails les pratiques mafieuses de cette pègre.
Le démantèlement d’entreprises à vocation publique constitue t-il la vision du « PDES en Marche » ? Nous sommes en bon droit de le croire. Mais les conséquences dramatiques pour le Mali et pour les Maliens ainsi que l’absence de Séméga et autres pour répondre à nos questions semblent indiquer que c’est plutôt le « PDES en Fuite ».
A suivre.
Abdoulaye Niangaly