Le groupe de contact et de suivi dans la crise malienne vient de prendre une décision sans appel à l'endroit du capitaine Sanogo qui pourrait sonner comme un coup dur pour lui. Le capitaine de Kati n'a pas compris qu'il était face à lui-même dès le début de cette crise politique dans laquelle son coup d'Etat avait plongé le pays.
[caption id="attachment_63676" align="aligncenter" width="600" caption="Amadou Haya Sanogo"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/04/Capitaine_Sanogo0.jpg)
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Le capitaine Sanogo était bel et bien face à lui-même après avoir empoché, sans mot dire, les deux accords qu'il a signés avec le médiateur pour la sortie de crise au Mali. C'est parce qu'il a continué à créer une polémique inutile sur le premier accord-cadre, qui lui exigeait le retour dans les casernes après le retour à la normalité constitutionnelle, qu'il a été rendu nécessaire de lui faire signer un autre accord. Ce nouvel accord n'était rien d'autre qu'un tour de passe-passe permettant au capitaine de Kati de mieux s'accorder sur le principe émis par le premier accord.
C'est cela la faute du capitaine de Kati qui n'a pas bien compris que sa bonne foi pouvait prise à défaut dans ce coup de force qu'il a réussi avec la Cedeao. Voilà pourquoi le groupe de contact et de suivi, en réunion à Abidjan, le jeudi dernier, en faisant le point de la situation malienne, a voulu sanctionner le capitaine Sanogo en le déniant ce statut encombrant pour lui et ses hommes.
Ce n'est pas le médiateur qui a été désavoué par la Cedeao, mais ce sont les manœuvres du capitaine de Kati qui ont été condamnées. Et pour cause. Comme le premier accord, dit accord-cadre du 6 avril, n'a pas suffi à Sanogo pour mieux se tenir à l'écart de la scène politique, le second accord, sur le mandat du président de la transition, ne lui a pas permis aussi de se tenir tranquille. Car après la signature de cet accord, comme par le passé, le capitaine de Kita, depuis sa forteresse militaire, a continué à tirer sur les ficelles de la crise politique.
C'était la prouesse de trop à ne pas accorder au capitaine de Kati qui vient de se faire refuser son statut d'ancien chef d'Etat par la Cedeao.
A Kati, il n'y a eu pour le moment aucun commentaire de cette décision ultime de la Cedeao. Ce qui n'est pas une habitude chez le capitaine qui aime tellement se confier aux médias. Mais les choses sont quand même compliquées, car selon le groupe de contact et de suivi, qui a pris cette décision, des sanctions ciblées pourront intervenir en cas de nouveaux manquements. Une liste de personnes fautives serait même en expérimentation. A Kati, comme ailleurs dans l'espace Cedeao, on sait qu'il ne s'agit plus d'amusement, dès qu'on parle de liste de personnes à sanctionner…Surtout encore que tout cela est supervisé par l'ONU.
F.M