Un ex- imam surpris en flagrant délit de profanation de tombe à Lafiabougou

Mamadou Traoré dit Madouba ex-imam d’une mosquée de Lafiabougou, est considéré comme persona non grata dans son quartier pour avoir tenté, la semaine dernière, de profaner des tombes au cimetière de Lafiabougou Il y a deux ans, Mamadou Traoré était l’imam, d’une mosquée à Lafiabougou,  en commune IV du district de Bamako. Comme son père qui fut imam dans  cette même mosquée, Mamadou Traoré  était, lui aussi, admiré et respecté pour ses prêches, jusqu’au jour où, il a déçue les fidèles de la mosquée. Ce jour-là, après la prière du soir, Madouba,     crée la frayeur en déclarant, au cours de sa traditionnelle prêche, que l’excision est interdite par la religion musulmane. Pire, il ajoute que toute personne qui pratique l’excision, ira en l’enfer. Personne ne s’attendait à une telle déclaration. Surtout de la part de cet imam. Mais ce doit arriver, arriva. Au moment de sa prêche, la mosquée est plongée dans un silence de cimetière. Puis, un à un, les fidèles, désertent la mosquée. Certains ont juré de ne plus jamais  mettre les pieds dans cette mosquée. D’autres fidèles, en quittant la mosquée, ajoutaient même que l’imam avait perdu la tête. Cette déclaration jugée «satanique» par nombre de fidèles, lui a coûté son poste d’imam. Rappelons que le sujet de l’excision divise les musulmans depuis la nuit des temps. C’est pourquoi, nombres d’entre –eux refusent d’aborder le sujet. Au nom de quel islam Madouba se permet –il, alors, de déclarer que l’excision est un péché? Alors même que  des études révèlent que 60% des musulmans pratiquent au Mali l’excision. Malgré sa suspension de la mosquée, Madouba ne se décourage pas. Au contraire, Il devient  l’imam des ONG qui se battent contre la pratique de l’excision. Il est  de toutes les campagnes de lutte contre l’excision. Au Mali à l’extérieur du pays. Comme si cela ne suffisait pas, Madouba a osé commettre, la semaine dernière, l’irréparable. Le 8 mars dernier,  Madouba n’a pas hésité à faire visiter le cimetière de Lafiabougou à un toubab qui, selon nos informations, mènerait des études sur l’excision dans notre pays. Ils (Mamadou Traoré et le chercheur) ont été surpris en train de filmer des tombes d’enfants qui selon eux, sont décédés suite à des l’excision. Ce jour-là, l’ex-imam de Lafiabougou et son hôte ont eu la vie sauve grâce à l’intervention d’un porteur d’uniforme. Les cassettes  saisies avec eux, ont été présentées aux autorités compétentes. Aujourd’hui, à Lafiabougou, nul ne sait où, se cache l’ex- imam. Le toubab aussi. Mais le comité de gestion du cimetière entend se réunir, dans les jours à venir, pour prendre des mesures  plus strictes pour assurer la sécurité des lieux. Aboubacar Berthé