Biens mal acquis : Un ex-ministre sous ATT, aujourd'hui très proche d'IBK, propriétaire de 2 immeubles de très haut standing à l'ACI 2000

Fév 13, 2015 - 08:00
Fév 13, 2015 - 17:24
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[caption id="attachment_276852" align="aligncenter" width="610"]un avion présidentiel à 20 milliards de francs CFA L'avion du président Ibrahim Boubacar Keïta a fait débat ces dernières semaines au Mali.
AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE[/caption] Les Maliens se demandent si 2015 va ressembler à 2014 qui a été pompeusement décrétée " année de lutte contre la corruption" par le président de la République lui-même dans un message à la nation.  En tout cas, au rythme où la corruption et la délinquance financière s'accentuent dans notre pays, il y a de forts risques que les espoirs suscités dans le domaine de la lutte contre la corruption soient, une fois de plus, déçus. Ce qui est aujourd'hui demandé au pouvoir en place, c'est de réunir les conditions et d'œuvrer pour une gestion transparente des deniers publics. C'est vrai qu'avec l'affaire de l'avion présidentiel et les contrats d'équipements militaires léonins passés avec des intermédiaires à la crédibilité douteuse, le régime d'IBK, malgré ses appels à la bonne gouvernance, s'est vite retrouvé dans le rôle de " l'arroseur  arrosé" tout le long de l'année 2014. Ce qui a fait l'affaire bien évidemment des cadres véreux prompts à tirer le maximum de profit de leur position de privilégiés au sein de l'appareil d'Etat. De ATT jusqu'à IBK, les Maliens se demandent comment ces différents régimes ont pu fermer les yeux alors que la nation est pillée par ses prétendus serviteurs à col blanc. Si, sous ATT, cette trahison de la nation a eu pour conséquence la faillite de l'autorité de l'Etat et la déconsidération du pouvoir, tant au niveau du citoyen lambda qu'à celui des forces de défense et de sécurité, l'on se demande qu'en sera-t-il aujourd'hui ou demain ?. En tout cas, l'arrivée au pouvoir d'IBK, l'homme (auparavant) trempé d'acier, avait fait naître chez un grand nombre de Maliens un réel espoir pouvant conduire la nation vers un changement positif dans le domaine de la bonne gestion des affaires publiques. Bientôt deux ans que le président IBK est à Koulouba, rien ne semble avoir changé dans le sens de l'amélioration de la gouvernance que nos compatriotes ne cessent de décrier au jour le jour. Pire, la corruption et la délinquance financière gagnent, chaque jour que Dieu fait, du terrain sans que cela n'émeuve personne. Pas, en tout cas, au sommet de l'Etat où l'on est resté, jusque- là, au seul niveau de la rhétorique prêchant la "gestion judicieuse des biens de l'Etat", sans que rien ne soit envisagé dans ce sens.   Vivement l'Office de lutte contre l'enrichissement illicite La loi portant création de l'Office national de lutte contre l'enrichissement illicite et la corruption traîne toujours devant l'Assemblée Nationale dont, c'est vrai, la gestion n'a été autant controversée qu'actuellement. Et cela au vu et au su de tout le monde. A ce niveau, malgré l'opacité qui entoure la signature de contrat, force est cependant de constater que là également les langues commencent à se délier. Avec des histoires de marchés controversés de tickets d'essence, des marchés de tapis, meubles et autres commodités octroyés, selon une source proche du dossier, à une proche d'un haut responsable de l'Hémicycle sans appel d'offres; de juteux contrats d'assurance...La liste n'est pas exhaustive. Les dossiers des structures de contrôle que le président de la République dit avoir remis à la justice sont toujours demeurés sans suite. Cela au moment où le Vérificateur Général peine à obtenir une audience auprès de la présidence de la République pour remettre au maitre de céans son rapport qui comporte des dossiers relatifs notamment à l'avion présidentiel et aux fameux et juteux contrats de matériels militaires passés avec GUO Star pour près de 70 milliards FCFA.  Collusion avec la mafia Au rythme de caméléon où les dossiers de corruption et de délinquance financière sont acheminés chez le juge, on sera à la fin du mandat d'IBK à la tête de ce pays avant que lesdits dossiers y arrivent effectivement. En tout cas, l'opinion publique ne voit, jusque-là, rien venir à même de faire croire que ces dossiers que le président de la République a remis à la justice seront un jour jugés. Surtout que des personnalités soupçonnées de collusion avec la mafia internationale à propos de l'achat de l'avion présidentiel continuent d'être défendues à cor et à cri par certaines autorités. A défaut de monter en grades ou de recevoir des médailles, ces suspects dans ces deux affaires nauséabondes de l'avion présidentiel et des contrats d'équipements militaires continuent à se pavaner et à parader au sein de l'appareil d'Etat. D'où ce sentiment de désespoir qui a déjà pris le dessus sur l'espoir des premiers mois du régime d'IBK. La corruption, comme sous ATT, est en train de se métastaser dans tout le tissu socioéconomique de notre pays. C'est le cas de certaines de ces personnalités qui ont sucé le sucre sous ATT, en se comportant en véritables affidés pour mieux se mettre plein dans les poches. Dans le cas que nous évoquons aujourd'hui, il s'agit d'une personnalité, qui a été ministre sous le régime d'ATT avant de migrer aujourd'hui dans le giron présidentiel. Cela afin de bien profiter des deux immeubles qu'il a construits sous ATT dans le quartier résidentiel de l'ACI 2000. Comment ce haut cadre, avec un salaire ne dépensant pas 200 000 FCFA par mois, est-t-il arrivé à se sucrer autant pour construire ces immeubles dont le coût global est estimé à près de 500 millions FCFA?   Un refrain pour endormir le peuple Dénicher un tel propriétaire devrait être l'une des priorités du futur Office national de lutte contre l'enrichissement illicite et la corruption. Si, toutefois, la structure, qui ne fait pas le bonheur de tout le monde, doit un jour, voir le jour. Dans notre pays, la lutte contre la corruption n'étant qu'un simple refrain pour endormir le peuple dont les ressources sont ainsi détournées à des fins personnelles, bloquées sur des comptes secrets en Suisse ou dans des paradis fiscaux. Certainement que demain, le ministère de l'Urbanisme et de l'habitat accédera à l'exigence de bonne gouvernance en demandant que soit accessible à tous et notamment aux médias la liste de tous les propriétaires d'immeubles ou de terrains non bâtis à l'ACI 2000 et sur des sites similaires dans le District de Bamako. Afin que le pays tout entier sache comment des fonctionnaires ou des contractuels de l'Etat sont arrivés à être des propriétaires d'immeubles, de résidences royales ou de terrains de plusieurs centaines de mètres carrés dans les quartiers les plus huppés de la capitale. À défaut de cela, la société civile cherchera un jour à se saisir du problème en exigeant, par exemple, au département en charge de l'Urbanisme et de l'habitat que soit publiée une telle liste. Cela afin de démasquer ces cadres qui ont détourné des deniers publics pour construire des châteaux par-ci par-là à hauteur de plusieurs centaines de millions FCFA. D'ailleurs, la plupart des cadres de l'Administration, qui ont bâti des châteaux sur le dos de l'Etat, sont plus ou moins connus du citoyen lambda. Il ne reste alors qu'à l'État de sévir maintenant afin de ne pas être complice de ces mafiosi à col blanc, qui sont les véritables sangsues d'un peuple aujourd'hui plus que jamais déboussolé. Du fait de la corruption sous tous ses états. Mamadou  FOFANA  

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