Un internaute engage le débat : Koulouba n’est pas un centre de désintoxication

Mar 10, 2013 - 03:38
Mar 9, 2013 - 15:43
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[caption id="attachment_86113" align="alignleft" width="310"]Le palais présidentiel de Koulouba à Bamako. Le palais présidentiel de Koulouba à Bamako.[/caption] Mais où était passé, depuis bientôt un an, cet illustre prétendant au trône du Mali ? Au chômage technique comme nombre de ses malheureux concitoyens fracassés par une crise économique et militaire qu'il a contribué à fabriquer pendant ses 21 ans de bons et loyaux services... pour le bénéfice de qui d'ailleurs, pas du peuple malien en tous cas ? Nous osons espérer que la Nation reconnaissante lui a octroyé des indemnités de chômage à la hauteur de sa participation et de son dévouement aux différents gouvernements précédents, tous peu ou prou responsables de ce que vit le Mali d'aujourd'hui, ne l'oublions jamais !  Modibo SIDIBE, puisque c'est de lui qu'il s'agit, est un heureux homme qui n’a pas connu le chômage entre 1991 et 2012 : 21 ans au sommet de l’Etat sans discontinuer, qui dit mieux ?    
Année Poste Présidence
1991-1992 Directeur de cabinet d’Amadou Toumani Touré, président du Comité de transition pour le salut du peuple (CTSP),   Transition
1993 - 1997 Ministre de la Santé, de la Solidarité et des Personnes âgées     Alpha Oumar Konaré
1997 - 2002 Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale
2002 - 2007 Secrétaire général de la présidence de la République avec rang de ministre   ATT
2007 - 2011 Premier Ministre
Quelle belle carrière ! Avec quel résultat ? Au cours de la conférence de presse qui annonçait la naissance du FARE dont il sera le candidat (ou est-ce de l'ADEMA, il n'est pas encore Président que sa ligne apparaît déjà bien tortueuse et opportuniste), Abou-Bakar Traoré, ancien Ministre des Finances, a reconnu qu'ils avaient effectivement diriger les affaires de ce pays, avant d’ajouter: «nous avons donné le meilleur de nous-mêmes pour construire un Mali meilleur, mais la déliquescence du Mali aujourd’hui, c’est que quelque chose n’a pas marché à un moment donné. Ce que nous revendiquons, nous assumons, c’est d’avoir géré les affaires de ce pays par rapport aux règles républicaines». Ah bon ?  Ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes ? Le meilleur du pire n'est pas assez, nous préférons encore le pire du meilleur. "La déliquescence du Mali d'aujourd'hui, c'est que quelque chose n'a pas marché" ? C'est un peu léger comme explication et analyse: la Mali n'a pas besoin de suceurs de sang aussi peu stratèges ! Qu'entend-il par "règles républicaines" car nous sommes en droit de nous inquiéter quand on voit le résultat. Dans le même entretien, l'ancien Ministre des Finances, Abou-Bakar Traoré déclare que ses camarades et lui revendiquent un Mali durable, viable, avec une gestion saine et des personnalités exemplaires. «Ce n’est pas facile d’aller avec des idées dominantes. Nous allons cheminer avec les Maliens grâce à une gestion non consensuelle mais de partage et redonner ainsi des lettres de noblesse aux hommes politiques, et gouverner par l’exemple avec des citoyens engagés, pour un Etat fort». Ils ont eu 21 ans pour montrer l'exemple et la pertinence de leur politique. Avez-vous remarqué que tous ces hommes politiques se contentent de faire des déclarations creuses et des promesses qui n'engagent que ceux qui veulent bien y croire. Impossible de savoir quelle est leur vision, leur ambition pour notre pays, vous me direz que ce serait plus facile si ils en avaient une et que s'ils en avaient une, cela se saurait: vous avez raison ! Si tel était le cas, on ne se battrait plus sur les hommes (gentil, pas gentil, noir, blanc, petit, grand, peulh ou bamabara: on s'en fout !) mais sur les idées, les ambitions et les capacités à les mettre en oeuvre de ceux qui veulent gouverner le Mali. Ils ne nous disent jamais comment, ni avec quels moyens ils comptent mettre leurs déclarations en pratique: croyez-les sur parole, donnez leur le pouvoir et tendez-leur votre carotide afin qu'ils s'abreuvent de votre sang. Ils en profiterons pour vous injecter leur venin anesthésiant : corruption et détournements de fonds destinés à l'amélioration du bien être du plus grand nombre. Revenons à notre homme. Qu’est-ce que Modibo SIDIBE n’a pas pu faire en 21 ans et qu’il pourrait bien faire demain ? Formulé autrement, qu’est-ce qu’il a bien pu faire pendant les 21 ans qu’il était au pouvoir et qu’il a hâte de refaire ? Disparu depuis mars 2012, il réapparaît par enchantement pour reprendre du service, soutenu par quelques amis milliardaires qui ne veulent que le bien du Mali, bien sûr. Pensez-vous que Modibo SIDIBE a réellement l’intention de gouverner pour le bonheur du peuple malien ou pour l'intérêt de ceux qui auront financé sa campagne ? Que peuvent bien encore vouloir des fonctionnaires déjà devenus milliardaires ? Au passage, on comprend que tous les jeunes du Mali veulent devenir fonctionnaires : la paye est bonne, excellente même, et on ne vous demande même pas d'être compétents, juste d'être un bon suceur de sang, sans foi ni loi ! Drogués à l'argent facile, ils rêvent tous de prendre le pouvoir pour masquer leurs turpitudes et assouvir en toute impunité leur vice: sucer le sang des Maliens. Ces drogués à l'argent et au pouvoir, comme tous les drogués du monde veulent toujours plus et feront tout pour obtenir leur drogue, rien ne les arrête ! Pour leur salut et celui du Mali, leur place est dans un centre de désintoxication, pas à Koulouba. Contrairement à eux, faites preuve d'humanité et aidez-les: puisez dans vos maigres revenus, cotisez et envoyez-les se faire soigner longtemps et loin du Mali ! On est toujours trahi par les siens Quelques extraits de l'intervention d'un exilé au Parlement Européen. "...Hélas, des groupes terroristes liés à l’Islamisme radical et à la criminalité organisée à travers le trafic de drogue et d’armes, des enlèvements ou l’immigration clandestine, se sont chargés de faire connaître le Mali. De bien triste manière, hélas ! Ces envahisseurs barbares, sans foi ni loi, ont soumis les populations à toutes sortes d’exactions, de violences et d’humiliations, entraînant le déplacement d’environ un demi-million de personnes à l’intérieur et hors du territoire national". Il était où pendant ce temps?  C'est facile de faire semblant de croire que le Nord est LE problème du Mali: rejeter la décrépitude de l'Etat malien et la déchéance du Mali sur le MNLA et ses affidés peut abuser le Parlement Européen mais pas les Maliens qui vivent depuis 30 ans une lente mais sûre descente aux enfers pendant que des villas somptueuses s'érigent dans tout Bamako, notamment au bord du fleuve..., que des 4x4 monstrueux manquent d'écraser à chaque seconde les pauvres piétons qui, pourtant sont les plus nombreux, n'ont aucun espace pour circuler dans la ville. Se repositionner pour, tel un talibé de haut vol, tendre la main aux bailleurs de fonds afin d'assurer un avenir radieux à son petit-fils, n'est ni une vision ni une solution "pour apporter une réponse rapide, efficace et surtout durable à la crise de développement et de gouvernance qui sont les causes profondes de cette crise".  "Il faut absolument amener les gens à s'élever au-dessus de la mêlée pour garantir la paix et éviter des situations de règlement de compte": la justice sera certainement plus efficace pour atteindre cet objectif. Chacun doit répondre de ses actes, devant Dieu certes, mais aussi devant les hommes : il faut analyser et épingler les responsables de cette situation et ensuite, si le bon peuple veut bien faire preuve de mansuétude, il leur sera pardonné. ..."A cet égard, le « Vivre ensemble » passera aussi par l’apurement des situations conflictuelles récurrentes comme les questions foncières. Au-delà du règlement du conflit, la réconciliation doit ainsi viser son dépassement par la reconstruction d’une société capable d’affronter une histoire commune en acceptant ses aspects souvent douloureux.  La réconciliation doit en effet s’accompagner d’un pardon sincère non pas par l’effacement du passé, mais par son dépassement pour envisager un avenir commun qui reconnaît les droits et devoirs de chaque communauté à travers des solutions équilibrées et respectueuses des identités." Ben voyons, on n'efface pas le passé mais on le dépasse en faisant l'impasse sur la justice et l'économie du vrai débat: qui et quoi nous ont mené là. Et pendant ce temps, on ne parle pas du vrai problème: le développement et le bien-être social des citoyens, de tous les citoyens. Comment ce grand-père justifiera t'il auprès de son petit-fils sa fuite quand le bateau Mali a commencé à couler ? La peur de se retrouver face à ses compatriotes qu'il a contribué à transformer en bêtes sauvages en les traitant comme des animaux, indignes de recevoir soins, éducation et considération ? Etes-vous prêts à grimper dans le bateau d'un capitaine qui quitte le navire au premier roulis, à lui confier votre vie et celle de vos enfants ? Face à l'indigne, "Indignez-vous" en relisant le petit manifeste de Stéphane Hessel qui vient de nous quitter. Avec lui, "la pire des attitudes est l'indifférence, dire " je n'y peux rien, je me débrouille ". En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain. Une des composantes indispensables : la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence." Bon week-end! On n'est jamais trahi que par les siens.

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