Vie de la nation Démocratie outragée

Juin 18, 2012 - 05:29
Juin 18, 2012 - 05:52
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Après une période d’euphorie suite au coup d’état du 22 mars, les espoirs des Maliens commencent à se briser. Tout simplement, l’incertitude est devenue totale et, pire, c’est la loi de la jungle qui s’installe au Mali. La seule bonne note est certainement la mise en place d’un gouvernement de transition. Un gouvernement qui ne fait d’ailleurs pas l’unanimité. Et qui ne semble rien maîtriser, ne rien détenir comme pouvoir seulement à jouer au pompier. Le 22 mars 2012 a été salué par plus d’un Malien comme la fin de la gestion chaotique du pays par ATT et ses hommes. Même s’il n’a pas eu l’engouement escompté, ce coup d’Etat semble être un vent qui a ouvert les yeux du peuple. Notamment le citoyen lambda à s’intéresser davantage à la politique et à la chose politique. Et puis susciter un grand espoir au sein de la Nation. La suite d’un coup d’Etat doit se gérer en plusieurs étapes notamment en cours, moyen et long termes. Si pour la junte du Capitaine Amadou Haya Sanogo, le cours terme a permis au président déchu de démissionner et de quitter le pays ; le moyen terme à consister à brutaliser les populations et à enclencher une guerre fratricide entre bérets (rouge et vert). Quelle honte ! Le long terme qui commença par le rétablissement de l’ordre constitutionnel avec le gouvernement de transition, un président intérimaire et puis un président de transition avec la prorogation du mandat des élus de la Nation , a permis d’amnistier les putschistes. Et depuis, ce sont des actes inqualifiables et inadmissibles qui se succèdent. Obstruction totale de la voie publique entraînant une atteinte grave à la vie de la Nation , tabasser le Président de la République. Et rien n’y fit. Car aucun des Ministres qui sont concernés par la bonne marche de l’Etat n’a démissionné et n’a nullement été inquiété. Finalement, c’est la chasse aux menus fretins qui est engagée pour établir les responsabilités. Quelle responsabilité ? Il ne s’agit ni plus ni moins que de la loi de la jungle. Pis, après une période aussi trouble avec la perte de 600 milliards de franc CFA par l’Etat, il était opportun que chacun accepte de laisser son ego et que nous nous attelions à l’essentiel. Il s’agit de LA LIBERATION DU NORD DE NOTRE PAYS, ENSUITE DE LE REMETTRE SUR LA VOIE DE SON DEVELOPPEMENT. Nullement cela, c’est un pouvoir civil de façade et un pouvoir militaire occulte qui coexistent. Et dans de tel cas, ce sont les populations civiles c'est-à-dire celles qui ne détiennent pas les baïonnettes et les fusils qui en font les frais. C’est désormais à cela que nous assistons. Jusqu’à vider le pays de tous ses grands cadres capables de rehausser l’image du pays et de faire revenir les bailleurs de fonds afin que s’amorce un nouvel élan de développement. Veut-on réellement sortir de ce marasme ? Certainement non, car tout le monde demeure cible de la violence du pouvoir occulte. Qui agit inopinément et puis, c’est le gouvernement sans aucun pouvoir qui fait, à chaque fois, un communiqué insensé. Et c’est pour cela que jusqu’à présent, les bailleurs de fonds, les institutions internationales, les partenaires techniques et financiers se rétractent. Ils continuent à demander le retour à la démocratie. Parce que tout simplement notre démocratie est outragée. Par qui ? Tout le monde le sait mais personne n’ose lever le petit doigt pour le dénoncer à visage découvert sinon gare à toi. Où sont aujourd’hui Dioncounda Traoré, Modibo Sidibé, Soumaïla Cissé, etc., et même Hamed Diané Séméga ? Pourquoi les commerçants et autres opérateurs économiques ne se bousculent plus à la douane et ont bloqué leurs camions dans les ports ? Alors ! Rien ne sert de courir, il faut partir à point puisque qui va lentement va sûrement. Le Mali a aujourd’hui besoin de toutes ses filles et de tous ses fils pour pouvoir relever les défis. S’il est vrai que les libertés individuelles et collectives sont inaliénables, il est important que valeur reste à la loi. Et que chacun accepte de se soumettre à cette donne. Mais s’il y a des supers hommes, nous allons longtemps continuer à boxer dans le mur. Et le réveil demeurera brusque. Que Dieu sauve le Mali ! Boubacar DABO

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