L’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) a encore fait parler d’elle. En mal ! Des affrontements entre ses membres ont fait un mort et plusieurs blessés, ce lundi 12 octobre. Une énième violence à l’affectif de l’AEEM qui a suscité une vague d’indignations sur les réseaux sociaux et au-delà.
Une pétition est lancée pour exiger la dissolution de ce syndicat d’étudiants créé en 1990 sous le régime de Moussa Traoré. «L’AEEM ne répond plus aux aspirations des élèves et étudiants; pis, elle ôte la vie à des étudiants», s’est justifié l’auteur de la pétition Amidou Daou, en interpellant les autorités maliennes.
En moins de vingt-quatre heures, 3 600 personnes ont signé la pétition dont l’enseignant-chercheur Jacques Dembélé. «Cette pétition doit être soutenue de toute urgence» a commenté l’universitaire. «J’ai signé la pétition pian ! L'association n'a pas été créée pour les bêtises auxquelles on assiste depuis», a indiqué un autre signataire. Et d’ajouter: «On va réfléchir à autre chose qui soit plus représentative des élèves et étudiants du Mali».
Juguler la nébuleuse
«On ne peut pas bannir la violence à 100% dans l’espace universitaire», a déclaré, ce mercredi Moussa Niangaly, actuel coordinateur national de l’AEEM, dans une interview accordée à notre confrère Le Pays. A l’en croire, sans ce syndicat, les étudiants sont livrés à une administration universitaire sans scrupule. Pour preuve, défend-il, l’AEEM vient d’exiger les cours de rattrapage et des Travaux Dirigés avant la tenue de la session de rattrapage, face à un taux d’admission de 1 % à la Faculté de Droit privé.
On le sait, dissoudre l’AEEM n’est pas une mince affaire. L’Association est l’instrument politique des différents régimes de l’avènement de la démocratie. Aussi longtemps qu’un étudiant sera égal à un électeur, les leaders de l’AEEM seront les principaux mobilisateurs dans les QG de campagne. Aussi, l’AEEM tire sa force de la faiblesse de l’administration universitaire. A travers cette association dont les membres collectent les fonds, des enseignants vendent les notes.
En cette période de transition, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Pr Amadou Keita dispose des mains libres pour, à défaut de dissolution, reformer l’Association des Elèves et Etudiants du Mali afin de rompre tout lien avec le milieu politique. L’avenir de l’école malienne en dépend !
Mamadou TOGOLA / maliweb.net