Visite de Cheick Modibo Diarra au président du Burkina-Faso : A quand la saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies pour mettre fin à la souffrance des populations du Nord et réinstaurer l’unité du pays ?

Juin 25, 2012 - 07:52
Juin 25, 2012 - 07:52
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Le Premier ministre soutient la médiation du Président Blaise Compaoré et privilégie la négociation, même s'il n'exclut pas le recours à la force au cas où les négociations échouaient. En tout cas, c'est ce qu'a indiqué,  dans l'après-midi du vendredi 22 juin à Ouagadougou, le Chef du gouvernement malien à l'issue d'un entretien avec le Président burkinabè. Pourtant, les délégations des deux groupes armés qui contrôlent le Nord, le MNLA et Ançardine, sont actuellement à Ouagadougou sur  l'invitation du même médiateur de la CEDEAO. Aussi, pour les Maliens, l’enjeu réel consiste à savoir : quand est-ce que le Premier ministre se décidera à saisir le Conseil de sécurité des Nations Unies pour qu’on en finisse une fois pour toutes avec la crise du Nord qui commence à devenir très inquiétante pour la stabilité du pays et un lourd fardeau pour les populations restées sur place ?  « Nous avons la volonté de négocier à partir de conditions très claires qui ne sont pas négociables, à savoir l'intégrité territoriale du pays ainsi que le caractère laïc de la République malienne », a fait savoir  Hamadoun Touré, porte-parole du gouvernement malien. Quant aux idéaux d'Iyad Ag Ghaly, leader du mouvement islamiste d'Ançardine qui contrôle une partie du Nord du Mali, ils ont été rejetés dans sa propre ville par des membres de sa communauté, c’est-à-dire les Oulémas, marabouts et membres de la société civile qui ont fait savoir qu'ils n'étaient pas tous prêts à le suivre dans son combat vers un islam radical : « Ni charia, ni djihad », semblent-ils protester. Une nouvelle réunion doit donc se tenir dans les prochains jours entre responsables religieux et autorités traditionnelles en vue de confirmer leur prise de distance à l’égard d’Iyad Ag Ghaly. Si les responsables des groupes de bandits qui ont pris en otage les villes du Nord sont en disgrâce avec les populations, pourquoi ne pas accélérer les choses au niveau des autorités du pays pour passer une fois pour de bon à l’offensive avec l’aide extérieure plutôt que de vouloir initier un semblant de concertation avec les pays du champ pour on ne sait quel résultat concret au finish ? Si le Premier ministre et son gouvernement sont incapables de prendre une décision ferme sur l’avenir du pays, mieux vaut alors qu’ils démissionnent car malgré la souffrance des populations du Nord, Cheick Modibo Diarra ne sait jusqu’aujourd’hui plus par quoi ni où commencer. Le fait de condamner le châtiment subi par le jeune couple de Tombouctou pour adultère ne changera en rien l’idéologie des envahisseurs des régions du Nord. Alors, à quoi peuvent bien servir les « fanfaronnades » du gouvernement, d’autant  plus qu’il n’est pas représenté au Nord ? La crise malienne fait toujours courir le Premier ministre qui ne semble plus savoir ce qu’il veut. Aussi est-il allé consulter le Président burkinabé le vendredi 22 juin à Ouagadougou, pour, dit-il, « échanger sur les opportunités de poursuivre dans la négociation pour une sortie de crise ». « Vous n’êtes pas sans savoir que depuis un certain temps, le gouvernement du Mali a entrepris une tournée qui nous a conduit dans deux sur trois des pays du champ ». Le décor de la visite chez le Président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a ainsi été planté par Cheick Modibo Diarra à sa sortie d’audience. Il s’avère donc qu’après Alger, Paris et Nouakchott (Mauritanie), la tournée de consultation du Premier ministre l’a conduit à Ouagadougou. Pour rappel, après son audience chez le Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, le chef du gouvernement malien avait laissé entendre : « Je suis là dans le cadre d’une tournée dans tous les pays du champ (Algérie, Mauritanie, Niger et Mali) pour une concertation autour des options possibles en vue de faire face aux dangers communs, notamment le terrorisme et le trafic de drogue ». Après ses échanges avec le médiateur burkinabé, Cheik Modibo Diarra a souligné : « Le gouvernement du Mali a toujours soutenu que la négociation est notre première option. Nous n’avons ni peur de négocier, ni honte de le faire parce que nous avons à faire à des compatriotes maliens et nous avons dit en son temps que nous ne voulions pas nécessairement la guerre qui fait des orphelins et des veuves et qui transforme nos campagnes en zones de désolation ». Le Premier ministre a même rappelé qu’à l’époque, son gouvernement avait dit que « si la négociation n’était pas possible, nous étions prêts à tomber amoureux de la guerre qui mettra fin à la crise, la guerre qui ouvrira les portes de la paix ». Il apparait que les deux options sont dans la balance et pour faire un choix raisonnable et bien maîtrisé, le Premier ministre malien dit avoir décidé « d’effectuer cette tournée pour voir la disposition de tous les pays du champ ». Prendre des conseils auprès des uns et des autres avant d’agir Le souci de Cheick Modibo Diarra est de « prendre conseil avec les uns et les autres et finalement venir voir le médiateur de la CEDEAO, le Président Blaise Compaoré, pour s’entretenir avec lui sur les opportunités de négociation avant que le Mali ne décide de ses options au niveau gouvernemental ». Cheick Modibo Diarra doit se mettre en tête qu’on ne peut négocier avec des bandits armés qui, en longueur de journée, bafouent les droits de l’homme et font subir les pires atrocités aux populations. En plu, le gouvernement semble aujourd’hui donner raison à une grande frange de la population qui soutient que ce gouvernement ne fait qu’appliquer les décisions des militaires de l’ex-junte et de l’ex-Président Moussa Traoré car il ne fait que tâtonner plutôt que de se mettre en évidence sur les dures réalités du pays afin de s’assumer comme cela se doit. En conclusion, une porte de sortie de la crise n’est pas pour bientôt. Paul N’guessan

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