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Laya Amategue DOLO[/caption]
C’était un rêve qui prédisait demain, qui planifiait l’avenir, l’avenir d’un pays où tout est incertain, sauf le désordre et la misère. Notre pays vit un drame, on dirait une tragédie sans fin qui fait terriblement mal. Là encore, je continue de rêver.
Dans mon rêve, un ange m’a dit que l’un des échecs de la Nation malienne, depuis deux siècles, est l’opposition de deux cultures séparées par un fossé d’ignorance : la culture littéraire passablement développée qui ne prend pas en compte la culture scientifique en développement rapide à travers le monde. Un fossé d’ignorance qui fait que l’histoire du Mali se déroule sous le signe de l’inégalité. L’inégalité qui tend à diviser, au lieu d’unifier ; inégalité qui est source de conflits ; inégalité qui viole la justice et contredit le droit élémentaire et inaliénable de chaque Malien à la vie. Il faut sauver le peuple malien. Si ce n’est pas celui d’aujourd’hui, ça doit être obligatoirement celui de demain. Je doute parfois, écrit Albert Camus, qu’il soit permis de sauver l’homme d’aujourd’hui. Mais, il est encore possible de sauver les enfants de cet homme dans leur corps et dans leur esprit. Cette pensée d’Albert Camus me fait souvent rêver ; rêver désespérément grand pour mon pays. Je rêve d’un avenir en dépassement du passé et surplombant le présent. Car, à travers mes rêves d’avenir, je soupçonne un Mali rénové et innové où les enfants abandonnés et les pauvres déshérités des rues ne mendieront plus, parce qu’ils seront pris en compte et assistés, où la justice ne sera plus vendue, mais sera rendue à qui de droit, dans la mesure du possible et dans tous les domaines. Au niveau de l’emploi, il y aura équivalence entre le boulot accompli et la rémunération. Nous envisageons un Mali nouveau où l’administration publique sera enfin affranchie de la corruption ; où l’investissement du secteur privé aidera à réduire le chômage et la pauvreté.
Nous croyons en un pays qui fera de la démocratie, sa principale arme de combat. Un Mali où le respect de la constitution sera une exigence des générations à venir. Dans ce pays nouveau, la presse, dans l’exercice de sa mission, pourra jouir d’une pleine liberté grâce à laquelle, la répression, les prises d’otage, les coups de bâton seront à jamais bannis. Nous rêvons aussi d’un pays où nos hommes politiques épouseront résolument et patriotiquement la cause du peuple ; où les amis du changement accompagneront sincèrement le gouvernement dans ses efforts soutenus pour améliorer la situation. Un pays nouveau où la politique sera enfin envisagée comme stimulant de progrès et de développement. Nous osons entrevoir un Mali où sera exclue toute forme d’exclusion ; un Mali où le rural et l’urbain se reconnaîtront complémentaires, partageant ainsi les mêmes droits d’existence. Nous présageons un pays où l’agriculture sera prospère, parce que nos champs seront irrigués ; un pays où le travail organisé sera définitivement mis sur les rails, parce que l’industrialisation aura vu le jour. Nous envisageons un pays où la pensée scientifique deviendra monnaie courante, parce que l’éducation sera généralisée parmi le peuple. Un Mali où l’espérance de vie s’élèvera, parce que la santé sera garantie à tout le peuple. Nous espérons un jour avoir un pays où sera combattue toute situation d’isolement ; où s’effaceront les distances, tant au niveau interne qu’externe. Un pays où les moyens modernes de communication et d’information tiendront «l’homme de la rue» au courant de tout. Je rêve d’un pays où la sécurité sera garantie, parce que la violence sera maîtrisée ; un pays où l’ordre public sera rétabli et l’anarchie abolie. Nous diagnostiquons un Mali où la fierté perdue sera retrouvée parce que, dans le concert des Nations libres et souveraines, il aura joué valablement sa partition. Nous pronostiquons un Mali nouveau où l’amour du prochain et le sentiment patriotique abonderont dans le cœur de chaque citoyen malien. De sorte que, main dans la main, nous avancerons dans un même chemin où la prospective anticipe et planifie le futur. Notre pays ne peut connaître un avenir brillant que dans la plénitude de son autonomie, dans l’effort de la promotion d’une existence disciplinée et rationalisée.
Ces prévisions lumineuses dépendront des efforts concentrés de tous et de chacun pour les traduire en réalité. Que la conscience collective malienne prenne enfin «l’initiative de hâter ce qu’elle attend et de le faire advenir, à force de travail et de persévérance, s’appliquant sans cesse à changer la matière du présent pour la métamorphoser, et y faisant comparaître - dessiné par nos efforts - le visage de l’avenir. Je vous prie de faire de mon rêve une réalité, M. le président.
Laya Amategue DOLO
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