Vol et exportation frauduleuse de 2000 bombonnes de gaz de \SODIGAZ MALI\" au Burkina :Les autorités et les sociétés de gaz doivent se donner la main pour lutte contre la pratique"

Fév 16, 2011 - 18:30
Fév 16, 2011 - 18:30
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L'information a été révélée à la mi-janvier par nos confrères burkinabé du quotidien  Le Pays. Plus de 2000 bonbonnes étiquetées  " SODIGAZ Mali " ont été répertoriées à Ouagadougou  par SODIGA Burkina ". Cette forte présence des bouteilles de gaz du Mali dans le pays des hommes intègres est tout simplement  la conséquence d'un vol orchestré par un des grossistes de SODIGAZ Mali, contre lequel, le gérant de la société, Oudiari Diawara, avait porté plainte pour abus de confiance. Mais le présumé auteur a été mis en liberté définitive, pardon, provisoire sans jugement, ni paiement de caution,  encore moins réparation du préjudice, c'est-à-dire la récupération des bouteilles objet du vol.

Le  Gérant de SODIGAZ Mali avait tiré la sonnette d'alarme, il avait écrit aux services techniques de l'Etat chargés du contrôle du marché et aux autorités policières et avait porté plainte auprès du tribunal de première instance de la commune V du district de Bamako. Toutes  choses  n'ont pas suffi pour " prendre au sérieux " cette affaire de vol et d'exportation frauduleuse de bonbonnes de gaz subventionné par le gouvernement malien vers la sous-région. Tout a commencé en février 2010, il y a une année de cela, quand la SODIGAZ, société de conditionnement et de distribution de gaz domestique installée à Banankabougou-extension, constata un manquant de 2004 bouteilles plus une valeur de 20 millions de FCFA. En effet, le gérant de SODIGAZ, Oudiari Diawara, en raison du voluime que prenaient ses affaires, s'est progressivement désengagé du ramassage de ses bouteilles et cette tâche était désormais dévolue à Amadou Mariko en ce qui concerne la commune V. Il était ainsi à la tête d'une équipe de ramassage et disposait d'un véhicule à cet effet. Mais, comme il ressort de l'ordonnance définitive de renvoi en police correctionnelle, M. Mariko avait effectivement enlevé ces 2004 bouteilles, délivré des bons de ramassages et il était censé les ramener à SODIGAZ. Chose qu'il n'a jamais faite. Suite à ce constat, Oudiari Diawara porta plainte contre lui pour abus de confiance.

Mais, selon M. Diawara, sa surprise a été de constater que, malgré des faits  indéniables, la justice a simplement mis l'accusé en liberté définitive ou provisoire sans jugement, ni paiement de caution encore moins réparation du préjudicie, c'est-à-dire la récupération des bouteilles. Ce sont ces bouteilles, qui ont été exportées frauduleusement vers d'autres pays de la sous-région dont certainement le Burkina Faso.  Le pot-aux-roses  a été découvert lorsque SODIGAZ Burkina a décidé, depuis la mi-janvier, de ne plus échanger les bouteilles étiquetées SODIGAZ Mali.

Et pourtant, après le vol, le Gérant de SODIGAZ  Mali  avait pris la précaution d'écrire au Directeur général de la police nationale, le 8 mars 2010, au ministre de l'Industrie, des Investissements et du Commerce, le 6 février 2010 et au Directeur général des douanes, le 8 mars 2010, pour attirer leur attention et solliciter leur collaboration pour que ces bouteilles ne soient pas exportées hors du pays. Des messages ont été publiés  dans la presse pour informer le grand public que ces bouteilles sont des outils de travail de la société et qu'elles sont confiées aux utilisateurs contre dépôt d'une consignation et qu'elles ne doivent en aucune manière être détenues par des revendeurs qui ne sont pas dans le réseau commercial, encore moins être exportées.

Dans L'Indépendant du lundi 24 mai 2010, nous avions publié un article sous le titre " Concurrence déloyale, vol et exportation de bouteilles de SODIGAZ : Quand le Mali subventionne le gaz consommé en Guinée ". Même si un arrêté interministériel interdit tout exportation des bonbonnes de gaz, force est de reconnaitre que le problème perdure au grand malheur des sociétés nationales de gaz domestique et même de l'Etat qui subventionne les bouteilles de 6 kg pour les rendre accessibles. Certes, l'intégration sous-régionale favorise la libre circulation des personnes et des biens, mais cela ne doit pas être un prétexte pour voler et exporter frauduleusement des produits subventionnés par un Etat vers un autre.

 Le cas de ces 2000 bouteilles de SODIGAZ doit être un élément de trop  pour amener les autorités à agir rigoureusement contre cette pratique ignoble. Il faudra également une collaboration entre les différents services en charge des pays mais aussi une collaboration entre les sociétés de gaz pour faire face au mal.

 

Youssouf CAMARA

 

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