Vue de Destin :  Décentralisation au Mali - Un condensé de contradictions

En faisant le bilan de la décentralisation dans notre pays depuis plus d’une décennie, nous avons l’impression que nous nous couchons dans le même lit avec un serpent.

La décentralisation est, en son principe, une chance pour le Mali. Parce que c’est le citoyen, à travers une telle expérience, qui est appelé à devenir enfin maître sur ses terres. Parce que c’est le citoyen qui est invité à prendre sa part de pouvoir pour accéder à la plénitude de son rôle d’acteur sur une scène où tout lui est proche, où tout le touche, où tout le concerne. Mais, dans la réalité des choses, c’est une autre face que nous démontrent nos tares avec des ambitions politiciennes. Ou se trouve réellement le transfert de compétences qu’on prône depuis des années ? Ne nous voilons pas la face en disant tout simplement que nous n’avons rien décentralisé à part la corruption, l’incompétence, le retard, les surenchères partisanes qu’à traduire en réalisations utiles et profitables tous nos divers projets de développement. Combien de nos élus sont devenus du jour au lendemain des affairistes ? Il est temps que la politique politicienne s’arrête aux portes de nos Communes. Afin que toute la place soit laissée aux préoccupations de développement : les écoles, les centres de santé, les pistes rurales, les marchés, les transports, le sport, les loisirs et les activités culturelles…
 
Mouammar Kadhafi
La mort d’une peste ?
La mort du Guide libyen suscite tant de débats sur le continent africain et dans le monde. Il s’en est allé sous les balles de ses «amis» qui lui ont dressé autrefois des tapis rouges. La nouvelle tombe comme une bombe. Le Guide  est mort sous les balles de l’OTAN dans l’après midi du 20 octobre 2011.

Le règne de l’homme du 1er septembre 1969 à la tête de la Libye n’est pas du tout banal avec ses 42 ans de règne. Il a su garder son pays avec une tyrannie. Tout un chacun y va de son commentaire. Sortons de ce marécage de faux dans lequel tout le monde a trempé gaiement. On ne saurait enfermer l’avenir d’un pays dans les limites du destin d’un homme. Ceux qui nous parlent des bienfaits de Mouammar Kadhafi sur ce continent, se sont tirés d’affaire avec des pétrodollars volés au peuple libyen. Et pourquoi depuis lors, personne n’a jamais décerné le prix Nobel de la Paix à notre Guide qui s’illustre généreux le jour et dangereux la nuit avec sa famille et ses sbires. La cour du roi ne désemplissait point avec nos Chefs d’Etat qui faisaient les va-et-vient pour exposer leurs besoins. Avons-nous oublié que Mouammar Kadhafi n’est pas aussi clair que nous le pensons dans la zone sahélo-saharienne ? Plus de 30.000 morts à cause d’un pouvoir qui rend fou. Pourquoi aucun Chef d’Etat africain n’a eu le courage de mettre le drapeau de son pays en berne en hommage à un Guide qui se proclamait «Roi des rois»? Où sont passés les Associations qui prenaient le large des routes pour marcher ? En un mot, elles savent bien que si elles continuent, elles subiront les coups de foudre du colonisateur pour qui Kadhafi n’était rien d’autre qu’une peste pour la démocratie.