Y aura-t-il une résolution interdisant le paiement des rançons ?

Juillet 21, 2012 - 11:37
Juillet 21, 2012 - 11:37
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[caption id="attachment_79550" align="alignleft" width="350"] Capture vidéo d'islamistes en patrouille dans Gao, au nord-est du Mali, le 27 juin 2012 © AFP[/caption] Une fois de plus, les terroristes sévissant dans la bande du Sahel viennent de souligner l'évidence selon laquelle leur recours aux kidnappings constitue inévitablement l'un des moyens favoris pour garantir le financement de leurs activités.  Preuve en est, c'est une cagnotte de 15 millions d'euros qui vient de renflouer les caisses des terroristes du Mouvement de l'unicité et du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) en contrepartie de la libération des trois otages européens enlevés en octobre de l'année passée dans les camps de réfugiés sahraouis sis à Tindouf, dans le Sud algérien. Le montant de la  rançon empochée par le Mujao et ayant donc permis aux désormais ex-otages européens (deux Espagnols et une Italienne) de retrouver leurs familles a été qualifié de «rançon considérable» par Walid Abou Sarhaoui, le porte-parole de l'organisation terroriste, cité par l'AFP. «Nous avons eu 15 millions d'euros pour la  libération des trois otages et nous avons également obtenu la libération d'un combattant emprisonné par la Mauritanie», a-t-il dit. A rappeler qu'en sus de la libération de ce terroriste détenu en Mauritanie, le Mujao avait réclamé  en mai dernier un versement de 30 millions d'euros en contrepartie de la libération des trois otages. Des négociations ont été par la suite engagées et le groupe terroriste n'est parvenu par la suite à encaisser que la moitié du montant demandé. N'empêche qu'un tel financement octroyé à des terroristes, en particulier ceux du Mujao ayant eu déjà à démontrer le caractère criminel de leurs activités à travers notamment les deux attentats kamikazes commis à Tamanrasset et Ouargla, n'est en réalité qu'une incitation à plus de violences et même à  commettre d'autres enlèvements dans le Sahel. Ce qui est à même de compromettre  sérieusement les  efforts jusque-là consentis  non seulement  par les  dirigeants des pays du  champ (Algérie, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad)  mais  aussi ceux des pays occidentaux, les USA en premier, visant le rétablissement de la paix et la  sécurité dans  la région du Sahel. A l'évocation des Etats-Unis, ce pays n'a eu de cesse d’inviter la communauté  internationale, européenne plus particulièrement, à se rallier au principe défendu bec et ongles par l'Algérie, à savoir le non paiement de rançons  aux terroristes. Des  dirigeants algériens  ont  déjà mis en avant  la  nécessité d'une adoption d'une résolution internationale dans ce domaine. Une telle proposition soutenue par les Etats-Unis tarde  malheureusement à se muer en réalité palpable. En attendant, même si  les dirigeants des  différents  pays  sont acquis à l'idée que le recours aux paiements des rançons perpétue l'activité  terroriste, il n'empêche que les groupes criminels sévissant dans le Sahel  persistent à réclamer un financement  de la part de certains pays  européens prompts à satisfaire  des montants de rançons  exigées  en contrepartie de libérations d'otages. D'où  la question de savoir à  qui profite réellement  la dégradation de la situation sécuritaire  dans le Sahel.

Karim Aoudia / letempsdz.com/ - 21-07-2012

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