A l'occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le sida, le gouvernement du mali sous haute pression : - Malick Sène bientôt contraint à la démission sous la pression du Fonds Mondial en séjour dans notre pays - L'arrestation de l'ancien ministre de la Santé Oumar Ibrahima Touré devient une exigence de la mission de haut niveau

Nov 30, 2011 - 18:30
Nov 30, 2011 - 18:30
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C'est dans une atmosphère de morosité et de forte inquiétude quant à l'avenir de la lutte contre le Sida que notre pays va célébrer, ce 1er décembre, la Journée mondiale et la Campagne nationale de lutte contre le Sida, au Parc National du Mali à Bamako. En effet, c'est la mise en quarantaine (sevré de subvention) du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS) par son principal bailleur, à savoir le Fonds Mondial, qui va planer sur l'ensemble des activités de cette édition 2011. Cela faisant suite à la mauvaise gestion présumée du HCNLS et au détournement de près de 3 milliards FCFA de la subvention que le Fonds Mondial avait accordée au ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre le paludisme et la tuberculose. L'institution onusienne, dont une mission de haut niveau se trouve dans nos murs depuis quelques jours, exige maintenant l'arrestation de l'ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré. Le Fonds Mondial pourrait également réclamer la tête du Secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, suite à la mauvaise gestion présumée des deniers mis à la disposition de sa structure.

C'est ce jeudi 1er décembre, que le Mali, à l'instar de la communauté internationale, va célébrer la Journée mondiale et la Campagne nationale de lutte contre le VIH et le Sida.

La cérémonie se déroulera au Parc national de Bamako et est placée sous la présidence du Premier ministre Cissé Mariam Kaïdama Sidibé.

 

Les manifestations étant organisées par le Comité national de pilotage et le Secrétariat exécutif du Haut Conseil National de Lutte contre le Sida (HCNLS) ; une structure rattachée à la présidence de la République et qui fait l'objet, présentement, de contrôle par le Fonds Mondial sur la gestion des énormes subventions accordées dans le cadre de la lutte contre cette pandémie.  

 

Au programme de cette cérémonie : discours des officiels et témoignages des personnes vivant avec le VIH.

La campagne qui va durer jusqu'au 31 décembre verra ce mois réparti en quatre semaines thématiques parrainées par de hautes personnalités ayant prouvé leur engagement dans la lutte contre le VIH et le Sida.

La campagne nationale 2011 est placée sous le double aspect de la Journée mondiale et du Mois de lutte contre le Sida avec comme slogan "Tous unis pour atteindre l'objectif zéro Sida au Mali".

L'objectif étant de contribuer de manière significative à l'élimination de la transmission mère-enfant à l'horizon 2015, d'amener la population à l'abandon de la discrimination et de renforcer l'accessibilité aux ARV.

 

Madame Touré Lobbo, marraine de la 1ère semaine

Les quatre semaines thématiques auront comme marraines et parrains, la Première dame au bon cœur Madame Touré Lobbo Traoré, le ministre de la Santé Diallo Madeleine Ba, le ministre de la Réforme de l'Etat Daba Diawara, et le président de l'Assemblée nationale Pr. Dioncounda Traoré.

Comme il est aisé de le comprendre, cette édition 2011 est marquée par l'arrêt, depuis le 14 octobre 2011, des subventions que le Fonds Mondial accordait au Haut Conseil National de Lutte contre le Sida et, depuis, l'année dernière de celles dont bénéficiait le ministère de la Santé dans le cadre de la lutte contre le paludisme et la tuberculose.

Rappelons que le Mali a bénéficié, dans le cadre de la lutte contre le Sida, de deux subventions (Rounds) du Fonds Mondial pour un montant de 45 188 652$ dollars US (Round 4 pour la période 2004- 2009) et de 28 990 392 euros (Round 8 phase 1pour la période 2010-2011).

C'est dans la gestion de ces sommes qu'il y a eu des difficultés entre le Fonds Mondial et le Secrétariat exécutif du HCNLS. Ceci a conduit l'institution onusienne à mettre notre pays sous le coup de mesures conservatoires.

Selon les principes du Fonds Mondial, le bénéficiaire principal, dans ce cas le SE/HCNLS, est responsable de tout acte de malversation commis par lui ou l'un de ses 66 (dans le cas toujours du Mali) bénéficiaires secondaires ou sous bénéficiaires du Round 4.

Pour le moment, la suspension concerne le bénéficiaire principal et non le Mali qui pourra continuer à bénéficier, après l'acceptation par notre pays des nouvelles conditions du Fonds Mondial, des subventions.

Hier seulement, une mission d'inspection du Fonds Mondial était dans les locaux du SE/HCNLS. Et depuis des semaines déjà, plusieurs des  structures, parmi lesquelles la Cellule Sida du ministère de la Santé, ont eu la visite des enquêteurs du Fonds Mondial.

Le Centre de développement des Vaccins (CVD), logé dans les locaux du CNAM, serait lui aussi dans le collimateur du Fonds GAVI (vaccins et vaccination).

C'est le Bureau du Vérificateur Général (BVG) qui avait eu à mener des enquêtes dans le cadre de l'utilisation des ressources que ce Fonds a mis à la disposition de notre pays depuis dix ans. Et le rapport du BVG serait accablant.

Raison pour laquelle, au vu des rapports qui ont été fournis par l'Inspecteur général du Fonds Mondial, les partenaires se disent préoccupés par la "liberté totale" dont bénéficient l'ancien ministre de la Santé, Oumar Ibrahima Touré, certains directeurs régionaux de la Santé et des anciens responsables de la DAF/Santé impliqués dans l'affaire de détournement de 3 milliards FCFA au détriment des malades et du Fonds Mondial.

Le gouvernement, qui a pris sur lui la responsabilité de juger les coupables est maintenant invité à passer à la vitesse supérieure en procédant à l'arrestation de tous ceux qui doivent l'être.

C'est dans cette situation que, sous la pression du Fonds Mondial, Malick Sène, en dépit de toute sa bonne foi, pourrait se voir obligé de rendre le tablier. Afin de faire face aux questions du juge malien ou de celui que le Fonds Mondial aura chargé de cette mission.

C'est désormais une évidence, qu'à cause de ces difficultés avec le Fonds Mondial, les résultats atteints dans la lutte contre le Sida risquent fort d'être compromis dans les années à venir. Si toutefois, l'Etat ne met pas la main à la poche. Et ce n'est pas la bonne foi qui pourrait empêcher cela. Mais l'argent…qui, pour le moment se fait même trop rare.

Le Fonds national de lutte contre le Sida (une provision de 32 milliards FCFA étant nécessaire pour cela) dont la création a été suggérée par le président de la République, en décembre 2010, tardant toujours à se mettre en place.

 

En attendant, les malades de palu et de Sida et les patients tuberculeux ont déjà commencé à sentir la crise de médicaments. Et ce n'est pas un discours officiel qui le démentira…                  

 

Mamadou FOFANA

 

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