A propos de l’intervention française au Mali : Les inepties de Nicolas Sarkozy

Mar 11, 2013 - 17:42
Mar 12, 2013 - 11:19
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Nicolas Sarkozy a raté une occasion en or de fermer ses clapettes, autrement dit, pour être politiquement correct, de se taire. Mais non, le petit diablotin  vient de sortir de sa boîte pour ânonner des âneries du genre : « on ne va jamais dans un pays qui n’a pas de gouvernement » « Que fait-on là-bas au Mali ? Sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois plus grand comme la France, avec 4 000 hommes. [caption id="attachment_64520" align="alignleft" width="639"]sarkozy sarkozy[/caption] L’ancien président  français a fait ces déclarations dans l’hebdomadaire français « Valeurs Actuelles » paru jeudi 7 mars. Battu à la dernière présidentielle française par François Hollande, Nicolas Sarkozy n’a pas pu résister à l’envie de se rappeler au bon souvenir des Français car il n’a pas encore digéré sa défaite et la vie publique et les lambris dorés de la République lui manquent terriblement. Mais il s’y est pris de la pire des manières, car l’attitude de l’ancien président français est le comble du cynisme en politique. A-t-il déjà oublié que c’est l’intervention en Libye de la coalition des forces de l’OTAN dont il avait pris la tête  qui est, en grande partie, à la base de la crise malienne ? Cette intervention, au-delà du prétexte agité devant l’opinion-la défense des habitants de Benghazi- était dictée, en réalité, par des raisons subjectives et bassement vénales, contrairement à celle de la France de Hollande au Mali. Il s’agissait de solder d’anciens et nouveaux comptes avec Kadhafi et essayer, dans la foulée, de faire main basse sur le pétrole libyen. Cette intervention a rompu les équilibres géostratégiques dans la zone sahélo-saharienne et permis à différents groupes terroristes d’accéder aux arsenaux du colonel libyen et de monter ainsi en puissance. Dire  que l’ex-Guide libyen avait investi la bagatelle de 23 milliards de dollars dans les armements ! Faut-il encore rappeler que Sarkozy s’était laissé mener en bateau par les activistes du MNLA qui l’avaient convaincu qu’ils étaient capables de lutter efficacement contre le terrorisme dans le Nord-Mali et aider surtout à faire libérer les otages français détenus par les jihadistes dans le Sahara malien ? La suite on la connaît. Non seulement les enfants de chœur du MNLA n’ont pas été à hauteur de promesse mais, fait gravissime, ils se sont, au contraire, alliés aux éléments jihadistes d’AQMI, du MUJAO et d’Ançar Dine pour combattre l’armée malienne. Malheureusement pour eux et leur parrain Nicolas Sarkozy, ils seront facilement défaits et boutés de tout le Nord-Mali par leurs anciens alliés de circonstance. Les projets secrets de l’ancien président français se sont, du coup, écroulés comme château de cartes. Des projets secrets qui comprenaient certainement la création de la fantomatique République de l’Azawad. De deux chose l’une : soit Nicolas Sarkozy est atteint d’amnésie après son départ de l’Elysée ou il est d’une malhonnêteté intellectuelle inqualifiable. A sa question de savoir qu’est-ce que la France fait au Mali, la réponse est tout simple : réparer les dégâts causés dans la bande sahélo-saharienne sous Sarkozy. A l’époque pour parvenir à ses fins celui-ci avait conçu le chaos pour le Mali : créer une crise sécuritaire dans le septentrion ou tout au moins aider à son aggravation et une crise politique et institutionnelle au Sud en créant ou en exacerbant les antagonismes. Les Maliens doivent remercier mille fois Dieu que Nicolas Sarkozy n’ait pas été réélu autrement c’était fini pour la nation malienne. C’est ici que la croyance populaire selon laquelle le Mali jouit d’une grande baraka à cause des saints qui y  ont vécu prend tout son sens. A supposé que Sarkozy fût réélu il allait poursuivre ce qu’il avait commencé lors de son premier mandat : travailler à la désintégration de la nation malienne. La France est au Mali pour défendre les valeurs de liberté, de justice et les principes du droit international comme l’intangibilité des frontières et la solidarité entre les nations. La France est au Mali pour empêcher que ce pays ne tombe entre les mains des narco-jihadistes qui allaient se faire un plaisir d’y appliquer – n’en ont-ils pas déjà donné un macabre avant-goût dans le septentrion ? – un ordre moyenâgeux. Un ordre moyenâgeux qui serait appelé à s’étendre à tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. A en juger, tout cas, par l’énoncé du MUJAO : Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest. Tout un programme. La France est intervenue au Mali pour empêcher que les 6 000 ressortissants Français résidant au Mali ne deviennent des otages entre les mains des fous de Dieu et des narcotrafiquants. La France est intervenue au Mali pour empêcher la création d’un émirat islamiste dans le Sahara malien. Un paradis dans lequel les narco-jihadistes allaient avoir tout le loisir de se préparer en vue d’aller perpétrer des attentats en Europe où partout ailleurs en Occident y compris la France. La France est donc au Mali pour renforcer la sécurité mondiale. La France est intervenue au Mali parce que ce pays a été agressé par une coalition de forces du mal bénéficiant en sous-marin de soutien de taille. Une coalition et un complot international contre lesquels  très peu d’armées et de pays africains, pris isolement, auraient résisté. Mettre le focus sur ces aspects ne saurait nullement signifier une négligence des paramètres endogènes de la crise que nous avons, au demeurant, évoqués dans d’autres articles. Que l’ancien président français ne comprenne pas ces enjeux est plutôt étonnant. Faut-il alors concevoir que sa hauteur de vue est proportionnelle à sa taille ? Comment ne pas se poser la question devant la facilité avec laquelle s’est laissé mener en bateau, tel un vulgaire pigeon, par les voyous du MNLA ? Nous n’avons rien contre les personnes de petite taille, pourvu seulement que le quotient intellectuel ne soit pas à la mesure du physique, comme c’est malheureusement le cas chez Nicolas Sarkozy. Sino Napoléon Bonaparte était loin d’être un colosse. Ce qui ne l’a pas empêché d’être un génie de la stratégie militaire et de la stratégie tout court de tous les temps. On lui doit notamment le code napoléonien même s’il a été  quelque peu inspiré par le code romain. N’a-t-il pas joué un rôle prépondérant dans la révolution française ? Par la puissance, la profondeur  et la brillance de son esprit, il a beaucoup contribué à la grandeur de la France à travers le monde. On ne peut pas, malheureusement, en dire autant de Nicolas Sarkozy. Comme l’a confié un journaliste français à Bamako, quand il est venu aux affaires, Nicolas Sarkozy  a eu pour seule stratégie  le « diviser pour régner » : il n’a eu de cesse d’opposer les riches aux pauvres, les jeunes aux vieux, les citadins aux paysans…En somme, un approche machiavélique de la politique. A croire que « Le Prince » de Machiavel est son vade mecum. Yaya SIDIBE  pour Maliweb.net

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