Que s’est-il vraiment passé, vendredi 8 novembre, entre Menaka et la frontière avec le Niger ? Les faits ont démarré dans la région de Gao, plus précisément sur la foire hebdomadaire d’Egazargane. Les soldats de la force française Serval, les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) ainsi que l’armée malienne patrouillent pour assurer la sécurité sur ce marché. Un accrochage survient alors avec des hommes du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), trois d’entre eux sont tués. A partir de là, les versions divergent...
Le MNLA accuse l'armée malienne d'exécutions sommaires
Le MNLA accuse l’armée malienne d’avoir exécuté sommairement trois de ses hommes et d’en avoir torturé et grièvement blessé trois autres. Selon le groupe rebelle touareg, l’armée malienne aurait arrêté et ligoté ces hommes alors qu’ils étaient «
armés mais pas en position d’attaque », près de leur voiture en panne, à la sortie du village.
Un porte-parole du MNLA affirme que des renforts sont alors arrivés, que des échanges de tirs ont eu lieu, et que les trois hommes ont été «
achevés » par les soldats maliens au cours de l’accrochage. Dans un communiqué publié par le groupe rebelle touareg, ces hommes sont pourtant présentés comme des civils.
«
Ce n’est pas vrai », clame un porte-parole de l’armée malienne, qui affirme que ce sont les hommes du MNLA qui ont ouvert le feu les premiers. Et que les trois combattants ont été tués durant l’échange de tirs.
La force française Serval et les casques bleus de la Minusma participaient à cette patrouille, mais affirment qu’ils étaient dans le village au moment où tout à commencé, et non à proximité des soldats maliens qu’ils auraient rejoint par la suite.
Du côté des Nations unies, on croit cependant savoir que les Maliens ont bien riposté à des tirs. Côté français, on refuse de jouer les arbitres. «
Il n’y a pas de témoin direct », explique un porte-parole de la force Serval. «
Je crois qu’on ne saura jamais la vérité ».
Par RFI