Accusé par SADI de partialité dans la mise en place d’une «CENI sans l’opposition», Le ministre kafougouna Koné répond... «Je n‘ai imposé aucune répartition à la classe politique»
Face à la presse, hier lundi, dans la salle de conférence de son département, en compagnie de son homologue de la Communication, Sidiki N'Fa Konaté, le ministre de l'Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna Koné, a tenu à apporter sa part de vérité dans ce qui est désormais connu sous le nom de " polémique autour de la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)". Pour le ministre chargé à titre principal de l'organisation des élections, c'est regrettable que la classe politique (majorité et opposition) n'ait pas pu s'entendre sur une répartition concertée des 10 sièges qui lui reviennent au sein de la CENI. Lui n'avait rien à imposer, alors que le temps pressait. Il devait s'assumer en retenant le nom du représentant de l'opposition (extraparlementaire) qui lui a été envoyé, à savoir Moussa Konaté du PSD...Suite à cette décision, SADI de Dr Oumar Mariko menace de saisir la justice.
C’est avec son calme habituel que le ministre Kafougouna Koné a d’abord expliqué aux journalistes que le problème de la CENI est, au fait, un problème entre la classe politique malienne. «Dans cette polémique liée à la répartition des 10 sièges qui reviennent à la classe politique, en plus des 5 sièges réservés à la Société civile, j’ai jugé qu’il n’était pas opportun que j’intervienne. La loi ne prescrit pas que je m’immisce dans ce débat», a-t-il déclaré. Et le Général Kafougouna Koné de rappeler que la CENI a une histoire. Il a alors rappelé l’évolution du processus électoral depuis 1992, avec, à la clé, une relecture de la loi électorale qui, de la «répartition égalitaire», est passé depuis 2006, à une «répartition équitable»; suite aux changements intervenus sur le paysage politique.
La loi électorale, comme l’a rappelé le ministre de la Communication, la loi n° 06-044 du 4 septembre 2006 dispose en son article 4 que la CENI est composée de 15 membres répartis ainsi qu’il suit: dix membres désignés par les partis politiques suivant une répartition équitable entre les partis politiques de la Majorité et ceux de l’Opposition; un membre désigné par chacune des composantes ci-après de la Société civile: les confessions religieuses, le Syndicat autonome de la Magistrature, le Conseil de l’Ordre des Avocats, les Associations de Défense des Droits de l’Homme, la Coordination des Associations et ONG féminines.
Selon le ministre Kafougouna, il a cherché à être neutre dans ces discussions pour répartir les 10 sièges entre la mouvance présidentielle et l’Opposition. Ce qui est sûr, a-t-il indiqué, la «répartition équitable» ne veut pas dire «répartition égalitaire». Cela n’impose pas, non plus, une répartition de 9 sièges pour la majorité et 1 pour l’opposition, comme décidé par la majorité.
Par rapport aux contestations de l’opposition, menée par le parti SADI du Dr Oumar Mariko, qui exige un partage égalitaire 5-5, le ministre n’a pas compris pourquoi, au lieu de poursuivre les concertations, l’opposition parlemenatire est allée trop vite en besogne à travers un tapage médiatique inutile.
Du fait que le processus devait tenir compte du temps qui ne cesse de s’écouler, le ministre a expliqué avoir alors envoyé des correspondances à la majorité et à l’opposition pour leur demander d’envoyer leur listes de représentants à la CENI. Au même moment, la Société civile s’était proposée de faire la médiation entre les deux camps pour arriver à trouver un partage accepté par tous.
Les représentants de la Société civile ont pu, a expliqué le Général Kafougouna Koné, convaincre le parti SADI et ses alliés à accepter un partage 3 contre 7 à la majorité. Cette nouvelle proposition aurait été refusé par les partis de la majorité qui ont fait valoir le fait que les 9 sièges avaient été déjà attribués à différents partis et qu’aucun n’accepterait de renoncer au sien.
Pour le ministre, c’est assez regrettable que l’opposition parlementaire, menée par Dr Oumar Mariko de SADI, ait finalement refusé d’avoir un représentant au sein de la CENI. C’est le parti PSD qui a, au nom de l’opposition envoyé le nom de son représentant alors que le parti RPDM du Dr Cheick Modibo Diarra réclamait aussi sa place, sans donner de nom, au sein de la CENI au compte de l’Opposition.
Toutes ces tractations et discussions qui semblaient s’éterniser, à en croire le ministre Kafougouna, l’ont obligé à prendre ses responsabilités et à préparer le projet de décret de la mise en place de la CENI. Un décret déjà adopté par le Gouvernement et qui sera signé dans les prochains jours. Il comporte les noms de tous les représentants tant de la classe politique que de la Société civile. Et le ministre d’indiquer : «Je n’ai imposé aucune répartition à la classe politique. Je n’ai pas le droit de le faire. La place de l’opposirtion est toujours occupée par l’opposition, l’opposition parlementaire l’ayant refusé...»
Bruno D SEGBEDJI
Les membres de la CENI
- Membres désignés par les partis politiques (majorité et opposition) :
Moussa Amion Guindo, Abdoulaye Koïta, Cheick Amadou Tidiane Cissé, Issaga Kampo,
Ibrahim Maliki, Ibrahim Sissoko, Ousmane Thera, Nantié Bougoudogo, Dioncounda Samabaly et Moussa Konaté (opposition PSD)
- Membres désignés par la société civile:
Dr Mamadou Diamoutani, Moussa Kenneye Kodio, Me Elias Touré, Me Moctar Mariko,
Mme Oumou Touré
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