Pour Le Collectif "Touche pas à ma constitution" : "Si la réforme passait, la République serait pour toujours en danger"

"Le président de la République nomme le premier ministre et définit la politique générale du Gouvernement sans aucune référence à la majorité. Il nomme le président de la Cour constitutionnelle, le directeur national de l'Agence générale aux élections ainsi que le directeur chargé de l'audiovisuel. Aussi, la référence faite à Kurukanfouga est une négation des droits de l'homme, etc ", tels sont entre autres quelques uns des griefs formulés par le Collectif pour dire Non aux réformes constitutionnelles en cours. Il dit engager dans les jours à venir une série d'actions pour empêcher son passage.

Les acteurs du mouvement démocratique et responsables de partis politiques ont répondu appel à cette invitation de la coalition " Touche pas à ma Constitution ".

Il s'agit du professeur Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, tous deux membres de la Comade (coordination malienne des associations démocratiques), l'honorable Oumar Mariko de Sadi, Modibo Sangaré de l'UNPR, Siaka Diakité de l'UNTM, le secrétaire général du syndicat libre de la magistrature, Hamey Founé, et le représentant de Soumana Sacko, pour ne citer que ceux-là.

La couleur est vite donnée par le Secrétaire général de l'UNTM qui s'interroge sur l'opportunité d'une telle réforme pour notre pays à un moment où d'autres priorités demeurent.  Des priorités qui ont pour noms : la cherté de la vie, la tenue dans les mois  à venir des élections générales crédibles et transparentes.

Mamadou Diarra de son côté dit avoir relevé beaucoup d'incohérences dans ces réformes constitutionnelles. Il en veut pour preuve la référence faite à Kurukanfouga. Une charte qui à le croire ne fait même pas l'unanimité au Mali. Pis, le  Secrétaire général du syndicat libre de la magistrature Hamey Founé soutiendra que Kurukanfouga est une négation flagrante des droits de l'homme, des valeurs qui fondent même la démocratie. Parce que cette charte fait allusion à l'esclavage. En clair pour lui " ça ne nous fait pas avancer ".

 Les réformes constitutionnelles à travers leurs dispositions comme le Senat, la Cour constitutionnelle, la Cour supprême, le Conseil économique social et culturel etc, ne contribuent qu'à accorder un trop plein de pouvoir au nouveau chef de l'État. Alors que, avertissent les intervenants, tout le monde ne peut pas avoir la sagesse du président sortant Amadou Toumani Touré.

Ce qui fera dire au juriste Hamey Founé que le Mali aurait pu s'inspirer de la crise ivoirienne et éviter à l'avenir de fabriquer des " Paul Yao N'Dri ", allusion faite à l'ancien président de la Cour constitutionnelle ivoirienne qui avait validé la victoire contestée de Laurent Bagbo.

Oumar Mariko en ce qui le concerne parlera d'un coup d'état contre la démocratie. Et si la réforme venait à passer, le pays serait en danger, a-t -on indiqué. Raison de plus pour le collectif de se mobiliser pour faire faire échec à son passage.

Des conférences débats seront organisés dans toutes les communes du district de Bamako et à l'intérieur du pays en vue de sensibiliser la population. L'objectif recherché est de préparer le public à d'éventuelles manifestations, a tenu à préciser, Ali Nouhoum Diallo.

Abdoulaye DIARRA