Adema-Pasj : Revenir au pouvoir pour ne pas aller en prison
En 2007, l’Adema a renoncé au pouvoir pour soutenir un militaire « qui a sa carte Adema ». Pourquoi ? Pour ne pas aller en taule. Ce candidat a accepté le soutien de ces autoproclamés « criminels et les a épargnés ».
Qui est plus coupable, le malfaiteur ou celui qui le couvre ? Le criminel et son complice ? Le voleur ou le receleur ? Chacun fera sa propre religion là-dessus, mais il faut reconnaître que le Mali d’ATT était formidable. C’est le pays où le coupable est fier et le juste doit baisser la tête. C’est en public que la voix la plus autorisée du parti socialiste, Adema, son président, a proclamé à la face du peuple de la Ruche qu’il fallait soutenir ATT pour ne pas aller en prison (qui se sent morveux se mouche). Il ne s’est trouvé aucune voix, mais aucune au sein de l’Adema pour dire que tous n’étaient pas des criminels dans le partis. Aucune.
De son côté, ATT a fait semblant de ne rien entendre et a confié sa campagne présidentielle à ces criminels. Une fois, élu, il leur a accordé la part du lion dans son gouvernement et ailleurs. Et comme si cela ne suffisait pas, il proclame à propos des grands criminels prédateurs des biens publics qu’il ne « voulait humilier personne ». Le pire est que tout se passe devant les bailleurs de fonds, les fameux Ptf, qui ne disaient rien, font rien. Idem pour les grandes gueules des droits-d’homistes internationaux et autres grands justiciers qui nous tympanisaient à longueur de journée.
Sauvez-vous, sauvez-moi
Aujourd’hui, la deuxième réélection du bouclier ATT (contre la constitution) est compromise. Même une « Transition » devient cauchemardesque. Alors, les deux « partenaires » (ATT-Adema) se démènent comme de beaux diables pour trouver une solution.
Le « Plan A » est de rendre les élections de 2012 impossible et créer ainsi une situation inédite. Ça c’est le travail de ATT de poser des problèmes insolubles avec les réformes, le fichier Race, le fichier Ravec, la surcharge de l’Assemblée nationale par de nombreux dossiers dont deux insolubles : l’abolition de la peine de mort et le satanique code de la famille. Un exemple pour le brio d’ATT à ce sujet : on va vers un referendum sur la réforme constitutionnelle qui n’est pas encore passé par les députés. Mais on n’a toujours pas de fichier et tout ça doit se faire d’ici six mois maximum.
Quand au « Plan B », il est confié à l’associé Adema et il consiste à tout faire pour profiter du cafouillage et s’emparer du pouvoir d’une manière ou d’une autre. Déjà, le pouvoir leur a donné un grand coup de pouce : il a réussi a imposé le Race, source unique de fichier électoral. Or, ce fichier est le bébé de l’Adema et surtout il est celui qui favorise la triche. Or au Mali, les champions en la matière sont connus.
La victoire de l’Adema en 2012 sera aussi la victoire du président sortant et de l’impunité pour les plus grands criminels du pays. L’argent mal acquis se mange aujourd’hui goulument bien. Il en sera de même demain si les Abeilles reviennent au pouvoir. Mais si telle est la volonté des Maliens, qu’il en soit ainsi !
Amadou Tall
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