Les Bérets rouges étaient devenus des mythes vivants et leur dernier commandant était du statut du fidèle des fidèles derrière son mentor à celui de Zapata et Zorro réunis qui luttaient dans l’ombre pour l’amour d’un homme, ATT. Servir un homme ou une patrie, il n’a pas su franchir les frontières.
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![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/07/Abdine-Guindo-X.jpg)
Abdine Guindo[/caption]
Bérets rouges,…Bérets rouges, le nom et la chose que désigne cette expression étaient devenus pour les Maliens, des entités célestes inaccessibles par la pensée et la main. La seule évocation de ces deux mots faisait chavirer l’imaginaire de tous et une seule modulation sortait des bouches : corps d’élite. Les BR étaient devenus au fil des ans des corps quasi immatériels qui hantaient les esprits et faisaient penser à des démis dieux devant lesquels rien ne résiste. En un mot des hercules invincibles. Cette image est elle méritée ?
Il est permis de penser qu’elle était un peu surfaite. C’était un corps mieux choyé, mieux équipé et mieux nourri. Leur rôle auprès du Prince faisait qu’ils étaient des chouchous ; jusqu'à rendre jaloux les autres. Lorsque Gao est tombé, les BR étaient là en nombre et parfaitement équipés. S’ils avaient fait face et combattus les bandits armés ils auraient renforcés leur image auprès des Maliens, et ce, quel qu’en soit le dénouement. C’était eux qui avaient en charge le pont de Wabaria et c’est sur eux que reposait, stratégiquement, la résistance de la ville PC opérationnel. Ils ont été les premiers à partir, exposant dangereusement leurs frères d’arme. Ils se sont dirigés vers Bamako avec une seule idée, déloger le capitaine Sanogo et le Cnrdre et remettre ATT en place.
La guerre, c’est aussi les renseignements. Le capitaine a été informé de ce qui se trame et a pris les dispositions. Cet après-midi là au centre ville de Bamako, nous civiles avons tous pris nos jambes au cou pour rentrer à la maison. On connait la suite, le désarmement complet des BR. Le colonel Guindo a été invité par la suite, comme tous les chefs de corps avant lui, à se présenter a Kati. Plusieurs délégations ont été dépêchées, y compris celle de Mahmoud Dicko, pour le ramener à la raison. En vain. Il préparait sa contre offensive, qui a eu lieu le 30 avril. Echec et mat. Le voila désormais gibier de potence.
Le hasard fait mal les choses
Les commandos paras ne sont pas des élites. Cette affirmation va rencontrer un lever de bouclier massif, mais elle est la vérité. Les éléments ont certes des qualités physiques exceptionnelles et sont hyper entrainés, car une de leur spécialité est le combat rapproché. Pour ça, il faut être solide et avoir un courage physique à toute épreuve. Ils sont aéroportés dans certains cas bien précis pour des missions bien précises qui ne durent pas trop dans le temps. Ils permettent, dans certains cas des hostilités de débloquer une situation délicate pour préparer le terrain, dégager des obstacles stratégiques ou parachever une situation. Ils sont donc indispensables et utiles. Mais en aucun cas ils ne peuvent gagner une guerre. Et même si demain ils devaient s’attaquer aux Bérets verts, ils seraient vaincus. Car
min yé min yé o yoo yé. Enfin on ne forme pas un Régiment de commandos parachutistes pour garder un chef d’Etat. Cette mission est accomplie par toute une combinaison de corps et de structures qui doivent fonctionner en harmonie.
Abidine est un combattant, mais des arts martiaux. Le hasard l’a mis sur la route du général ATT qui venait s’entraîner sous ses ordres comme les autres. La confiance s’installe entre les deux hommes. Car, Abidine est homme qui est fait d’une seule pièce (il ne sait pas mentir, tricher et trahir la parole donnée (courageux et très sérieux. C’est quelqu’un qui est fidèle en amitié, et quelqu’un sur qui on peut compter absolument. S’il avait été lieu à un homme d’honneur, il aurait été le meilleur des Maliens. Mais, hélas le hasard l’a mis sur la route de ATT qui, ayant remarqué ses qualités (c’est sa force, repérer les qualités chez les autres (lui fait enfiler la tenue et l’a fait monter en grade aussi vite que Lucky Luck tirait au pistolet ; rendant jaloux bien de bidasses.
Sachant que la fin de son règne serait problématique, ATT l’a sorti du Palais pour le mettre à ce poste très stratégique de commandant du Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni en prévoyant des jours durs. C’est donc lui, le plus célèbre des Bérets rouges qui a embarqué Abidine dans cette galère. Abidine est un valeureux fils du Mali qui a fauté. Il doit être jugé et puni pour les morts civiles et de très jeunes soldats qu’il a envoyé à la boucherie. Mais, il ne doit pas être détruit car il peut encore rendre service au Mali une fois que l’envoutement d’ATT se sera dissipé. Le Mali, par le Passé a détruit bien de ses fils valeureux. Il faut arrêter avec ca.
Amadou Tall
Bérets Rouges
Le dernier des Mohicans
Avec la capture du Lieutenant colonel Abidine Guindo, la fin du Régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, bérets rouges, est peut être signée.
Les Mohicans étaient une peuplade de peaux rouges, indiens d’Amérique, qui habitaient le Connecticut étasunien des USA. Ils ont disparu totalement dans le 18
è siècle ; ils vivaient fermés sur eux-mêmes et ne se renouvelaient donc pas. Le grand auteur américain James Fenimore Cooper a écrit un livre épique sur la disparition de leur dernier représentant sur terre.
Depuis quelques décennies, les bérets rouges étaient devenus une caste dans les forces armées et de sécurité du Mali. Un corps fermé auquel n’avait accès qu’un petit groupe fermé hermétiquement. L’excès de toute chose étant nuisible, les bérets rouges (BR) ont versé la goutte qui devait faire déborder leur vase le 30 avril dernier en s’attaquant au reste des forces armées et de sécurité (Fas) du Mali et en hésitant pas à verser le sang des civiles innocents. C’était la toute première fois, et la dernière, nous osons espérer, qu’une guerre opposait les tenues maliennes entre elles. A cette occasion, les BR, des mythes vivants crus invincibles et invaincus, ont échoué dans leurs tentatives. Mais cette guerre a causé un traumatisme profond chez les civiles et provoqué la division inexorable entres Fas maliennes. C’était la loi du : on se cherche et on se tue.
C’est ainsi que la décision fut prise de supprimer le régiment des commandos parachutistes ou bérets bouges. En effet, certains étaient bérets verts tandis que leurs frères de lait ou leurs pères étaient bérets rouges. Quelle est la paix pour une épouse ou une mère de famille qui a des bérets de couleurs différentes, sachant qu’ils se cherchent pour se tuer. Mais, les bérets rouges ont continué à entretenir les hostilités, et ce d’autant plus que leur grand manitou était en fuite et continuait à commander dans l’ombre pour que la situation de guerre continue. Une partie de la lutte était politique et visible et l’autre souterraine, subversive et violente.
Depuis le 30 avril, les recherches étaient menées pour capturer les bérets rouges en fuite qui ne voulaient pas cesser le feu. Avec l’arrestation du commandant du Régiment des commandos parachutistes, Abidine Guindo, on espère que le dernier des Mohicans a quitté la scène pour de bons. Quand la tète du serpent est coupé, il n’y a plus de serpent. Logiquement !
Amadou Tall
Période post coup d’Etat
Le colonel Abdine Guindo capturé avec des documents ‘’compromettants’’
L’ancien aide de camp de l’ex président, Amadou Toumani Touré, a été arrêté dans la nuit du mardi à mercredi, tard dans la nuit vers 2 heures du matin, dans le quartier huppé de Hamdallaye ACI 2000. Le hic est que des documents dit ‘’compromettants’’ auraient été trouvés sur le lieutenant colonel Abdine Guindo.
Selon une source non officielle, l’ancien aide de camp de Amadaou Toumani Touré et non moins chef du régiment des commandos parachutistes, détenait des documents qui a éclairé les lanternes de ses ‘’frères ennemis’’ sur le contre coup d’Etat du 30 avril et ses plans. Lesquels plans planifient le retour au pouvoir de son mentor, Amadou Toumani Touré…Lesdits documents ont été découverts sur lui pendant son arrestation.
Dans tous les cas, Abdine qui se porte comme un charme selon une source militaire proche de la garnison de Kati, va être traduit en justice. Il lui est reproché le contre coup d’Etat, qui a fait près d’une centaine de victimes militaires et civiles, et l’engagement de mercenaires étrangers. Il risque gros. A suivre.
A.H.Maïga