Affaire PEYRISSAC à l’Assemblée Nationale : Probable interpellation du Ministre du Commerce par Oumar Mariko

Juillet 24, 2011 - 18:30
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Dans le but de trouver une solution adéquate au problème qui les oppose à Babou Yara concernant l’augmentation du  prix des magasins lui appartenant, les occupants de ses 800 boutiques en collaboration avec le Syndicat National des Commerçants Détaillants du Mali (SYNACODEM) ont tenu une Assemblée générale d’information le jeudi dernier, 21 juillet 2011 devant la cour de PERYSSAC.

 

Ce meeting a enregistré la présence des représentants des familles fondatrices de Bamako, des représentants du Haut Conseil Islamique du Mali, de la grande Mosquée de Bamako, du CSTM, de l’UNTM, de la DNCC, de la Direction des impôts, des syndicats des greffiers, des policiers, des transitaires, de la Société civile, du SYNACODEM et de l’Avocat des commerçants détaillants, Me Amadou Traoré Diarra.

 

De cette Assemblée générale, l’on retiendra que tout est en fait partie de l’augmentation des prix d’à peu près 800 boutiques qui se trouvent au grand marché de Bamako. Djonké Yernangoré dit Babou Yarra, un grand commerçant de Bamako, a unilatéralement décidé d’augmenter le prix de ses magasins à plus de 50, 100, 150%. Se trouvant dans un moment difficile où les affaires ne fonctionnent pas correctement, les commerçants détaillants qui occupent ses boutiques se sont rencontrés afin de demander à Babou Yara de revoir sa décision. Pour cela, ces commerçants détaillants se sont mis en Association pour saisir le SYNACODEM afin qu’il s’implique dans cette affaire, mais hélas Babou Yarra n’a pas accepté la médiation.  Ce dernier a saisi le Tribunal de Commerce de Bamako pour que justice soit faite entre lui et les occupants de ses magasins.

 

Les différents intervenants  ont affirmé que malgré les médiations tous azimuts, notamment du Groupement des Commerçants du Mali (GCM), du Haut Conseil Islamique du Mali, des familles fondatrices de Bamako, de l’Imam Kokè Kalé de la grande mosquée de Bamako, de l’ex-Médiateur de la République du Mali (feu Mme Ba Oumou Diatigui Diarra), Babou Yara est resté sourd et muet comme une carpe. C’est pour cette raison que ces commerçants détaillants ont écrit au président de la République  Amadou Toumani Touré,  au Premier Ministre, au Ministre du Commerce  afin qu’ils s’impliquent dans cette affaire pour qu’une solution puisse être trouvée. C’est au moment où le président de la République a confié le dossier à une Commission mise en place pour la cause au niveau du Ministère du commerce, qui a d’ailleurs attendu les protagonistes afin de trouver une solution adéquate, que le Tribunal de commerce, dans son délibéré du 8 juillet 2011, a dressé une liste de 24 commerçants détaillants qui doivent être expulsés de leurs boutiques, parce qu’ils sont endettés.

 

L’on retiendra également que c’est l’intervention du Dr. Oumar Mariko qui a le plus attiré l’attention des commerçants qui sont plus que décidés à toutes les démarches (marches, sit-in, fermeture des boutiques…) pour se faire entendre. Le président du parti SADI, tout comme Me Diarra, a démontré qu’avec cette attitude de Babou Yara, c’est la mort de la de la classe moyenne adviendra. «Cette augmentation est inacceptable et son acceptation pourrait entraîner l’augmentation des impôts. Dans un pays où l’injustice est érigée en mode de gouvernance, la violence reste le dernier recours. Ce qui n’est pas bon pour une Nation démocratique comme le Mali. Après la fermeture de l’Université de Bamako, c’est la fermeture des boutiques qui se profile à l’horizon. Si tous les commerçants fermaient les boutiques  en cette veille de Ramadan, ce serait une catastrophe pour notre pays. Après avoir échoué dans plusieurs domaines, l’Etat se montre encore incapable de trancher cette affaire qui risque de prendre des tournures assez graves», a averti Dr. Mariko.

 

A la question de savoir s’il interpellera le Ministre du Commerce par rapport à cette affaire, M. Mariko répond en substance : «J’ai déjà trois dossiers sur la table de l’Assemblée Nationale. Je ne sais pas si j’aurai le temps de présenter celui-ci. En tout cas, c’est mon travail et je vais y réfléchir». Autant dire que ce bras de fer qui oppose les commerçants détaillants à Babou Yara, ne fait que commencer. Les jours à venir risquent d’être très chauds si rien n’est fait.

 

Bruno LOMA

 

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