Après les événements tragiques d’In Amemas, Alger désormais obligé de s’engager dans la lutte anti-terroriste
Les évènements d’In Amemas, après l’engagement français aux côtés du Mali, auront incontestablement marqué un 2ème tournant dans la lutte contre les narco-jihadistes du Nord-Mali. Leur dénouement sanglant, avec les assauts menés par les forces spéciales algériennes, aura été sanctionné par la mort d’au moins une trentaine de ressortissants d’une dizaine de pays, au nombre desquels l’Angleterre, le Japon, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne et la Norvège. L’on est fondé à penser ce dernier développement contribuera à internationaliser le conflit, à travers un engagement plus fort de ces différents pays dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel.
[caption id="attachment_99533" align="alignleft" width="315"] Bouteflika, président algérien[/caption]
Avec cette nouvelle donne, l’Algérie, qui avait jusqu’à ici joué la carte de l’isolationnisme, est désormais condamnée de sortir de sa frilosité pour s’engager avec plus de muscles dans la lutte sans merci contre les narco-jihadistes. Avec cet épisode tragique, les décideurs d’Alger ont certainement réalisé que mettre la tête dans le sable en espérant que le danger passerait n’est pas la meilleure attitude face à la vague d’islamisme radical qui déferle sur le Sahel. D’autant qu’elle a l’armée la plus puissante de la région.
Par son attitude, si l’on pousse l’analyse plus loin, tout se passait comme si l’Algérie, via ses salafistes et ses narco-trafiquants, annexait une partie du territoire malien. Car, il ne faut pas l’oublier, le noyau dur de ces narco-jihadistes est constitué d’Algériens, d’anciens du GIA et du GSPC qui ont fait leur mue en se faisant adouber par la nébuleuse Al Qaïda pour devenir Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), dont une dissidence a donné naissance au MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest).
A cet ensemble sont venus se greffer tous les aventuriers que compte la planète, y compris des éléments de Boko Haram et d’autres venus des lointains Afghanistan et Pakistan. C’est à cette bande de criminels sans foi ni loi que les apatrides du MNLA et d’Ançar Dine ont servi d’éclaireurs pour assouvir leur funeste dessein d’agresser le Mali et de désintégrer la nation malienne. Heureusement que notre pays, malgré tout ce qui s’est passé, est dans la forteresse protectrice de Dieu.
Le scénario-catastrophe que le Tout-puissant a étouffé dans l’œuf était le premier épisode d’un projet diabolique visant à déstabiliser toute l’Afrique de l’Ouest et à y faire régner un ordre digne du Moyen Age. Il est heureux que, sous le poids des événements, on enregistre une évolution positive de la position algérienne et que le pays de Bouteflika le «Malien» ait ouvert son espace aérien aux avions de combat français et ses hôpitaux aux blessés maliens.
C’est déjà ça. Ce faisant, l’Algérie semble indiquer bon qu’elle abandonne la politique du cavalier seul pour agir de concert avec les autres pays du champ et leurs partenaires dans la lutte anti-terroriste. En somme, une politique qui prend en compte les besoins sécuritaires de tous les pays concernés. En définitive, c’est une approche réaliste et proactive, qui lui permettra de dominer les événements, au lieu de les subir.
Yaya Sidibé
Quelle est votre réaction ?






