Ordonner une grève illimitée pour le corps de la famille judiciaire, engager une poursuite judiciaire contre l’Etat pour immixtion du pouvoir exécutif dans la levée des mandats d’arrêt contre les rebelles. Voilà, entre autres, les propositions préalablement formulées par les trois syndicats, notamment le Sylima, le SAM et le Synag, pour permettre aux magistrats et auxiliaires de justice placés sous mandat de dépôt, il y a quelques jours, de recouvrir la liberté.C’était à l’occasion d’une assemblée générale, tenue mercredi 18 décembre 2013, à la Cour d’appel de Bamako.
L’objectif visé par cette assemblée extraordinaire est de dégager des lignes d’actions pour permettre la libération des magistrats et auxiliaires de justice à qui il reproché des faits de concussion, faux et usages de faux. Les magistrats ont également profité de cette rencontre pour dénoncer les conditions de détention de leurs collèges à travers la restriction de visite. En outre, selon les syndicats, les procédures judiciaires applicables en la matière, à savoir les règles de procédure pénale, n’ont aucunement été respectées par la justice malienne. Car, soutiennent-ils, les détenus étaient incarcérés dans les conditions inacceptables. Et d’ajouter «qu’il est temps que la justice malienne respecte, non seulement les règles fondamentales de la séparation des pouvoirs, mais aussi les règles de présomption d’innocence».
Parlant de détention, les membres du SAM et du Sylima affirment que leurs collègues détenus, avant d’être transférés au camp II de la Gendarmerie, ont été mis dans une cellule ne répondant à aucune norme des conditions de détention. Abordant la question de la levée des mandats d’arrêt lancés contre les rebelles, les syndicalistes ont fustigé le comportement des hautes autorités pour avoir agi dans l’illégalité totale, en s’immisçant dans la fonction du juge.
Après deux heures de débat, les syndicalistes ont formulé des propositions, notamment de partir en grève illimitée, porter une plainte contre l’Etat pour immixtion du pouvoir exécutif dans les affaires de la justice. A noter que ces propositions seront soumises au comité du cadre de concertation, qui se réunira la semaine prochaine pour en décider la mise en application.
Boubacar SIDIBE