Arrestations massives après l'épisode du 30 avril : L'escalade de la terreur et de l'arbitraire reprend vigueur
Le triste épisode des affrontements armés du 30 Avril dernier est en passe d'ouvrir la voie à un retour en puissance des dérives de l'armée malienne. Au détour d'une chasse aux 'bérets rouges' connu sous le célèbre vocable de ratissage, les hommes de Kati sont ainsi entrés les deux pieds joints dans la phase des enquêtes à l'aveuglette qui conduisent logiquement sur les privations arbitraires de liberté. Selon des sources bien introduites, le processus de clarification de la surprenante rébellion du 'Camp Para' contre le CNRDRE a d'abord débouché sur le président du Conseil Economique Social et Culturel, Jeamille Bittar. Président également de la CCIM, l'intéressé - dont on n'a pu confirmer l'arrestation - se trouverait pour une énième fois dans le collimateur de la junte, parce que sa compagnie aurait servi de moyens de transport pour des individus présentés au public comme étant des mercenaires. Inutile de chercher à authentifier le titre qu'on leur attribue, car si mercenaire il y a, ils sont pour le moins d'un curieux amateurisme pour s'être laissés prendre avec leurs pièces d'identité.
Le même motif d'arrestation s'applique à Abdoulaye Cissé, Commandant de zone de la Région militaire de Sikasso et non moins ancien Aide-camp de l'ancien président Alpha Oumar Konaré, auquel il serait reprochable d'avoir fermé les yeux sur l'infiltration de mercenaires par les poreuses frontières. Ce n'est pas l'unique pierre jetée dans la mare du locataire de Titibougou, lequel déplore sans doute l'arrestation de son propre fils. Il s'agit, comme on s'en doute, du Commandant de l'Armée de l'Air Malamine Alpha Konaré, connu sous le sobriquet 'Mala', et qui était même perçu par certains comme une des figures de proue du putsch du 22 Mars 2012.
On ne sait pas ce qui est reproché à 'Mala' mais on sait en revanche qu'il est un agent très influent de la Sécurité d'État (SE) où il dirige la section en charge du terrorisme. Last but not de least, le Général de la Gendarmerie Amidou Sissoko, ancien chef de la Sécurité d'État se retrouve à nouveau dans les geôles de la caserne de Kati, depuis samedi. D'autres sources confient même qu'il les partage avec deux de ses progénitures, tous deux appartenant au corps de la gendarmerie.
À en juger par la méthode ayant jusque-là prévalu dans la gestion des arrestations, il y a lieu de s'attendre à ce que contre lesdites personnalités soient retenues sans preuves sur la base d'investigations et de perquisitionnés unilatéralement conduites et qui consistent généralement à sortir de leurs demeures respectives ce qu'on veut. C'était le cas avec l'arrestation de personnalités politiques mais également avec celle d'un Recteur de l'Université qu'on accuse de détenir des armes.
A.Keïta
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