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![Le ministre délégué chargé des affaires religieuses, Thierno Diallo](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2013/11/Thierno-Diallo.jpg)
Le ministre délégué chargé des affaires religieuses, Thierno Diallo[/caption]
Pour mieux s'outiller et combattre les diverses formes d'extrémisme religieux qui envahissent nos pays et particulièrement le Sahel, le ministre des Affaires religieuses et du Culte était récemment à Niamey au Niger pour une rencontre d'échanges avec ses collègues du G 5-Sahel.
Pour le ministre Thierno Amadou Hass Diallo, toutes les religions ont malheureusement leurs radicaux. Mais, de nos jours, les formes d'extrémismes qui se manifestent sont plus liées à la religion musulmane avec sa forme intégriste proche de réseaux militaro-narco-trafiquants. Ceux-ci sont souvent proches de milieux dogmatiques prêts à imposer par la violence leurs visions ou croyances.
"La radicalisation dans l'islam, c'est le refus d'accepter l'autre dans sa différence. Ce qui est contraire à l'islam authentique. En effet, il est dit " A chacun sa religion ". Il est dit : "Ne faites aucune différence entre les autres prophètes et moi " d'après Mohamed (Paix sur lui) ". Comme pour paraphraser Antoine de Saint-Exupéry, qui disait fort justement : "
Mon frère, si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m'enrichis "
Et le ministre de mettre l'accent sur la distinction à faire entre la laïcité et le
" laïcisme ". Le premier étant le devoir d'égale distance que l'Etat observe dans ses rapports avec toutes les religions. C'est-à-dire que l'Etat ne doit favoriser aucune religion par rapport à une autre. Ce qui inclut aussi que les bords religieux ne doivent aucunement s'immiscer dans le débat politique.
Le second, le laïcisme, est l'absence totale de l'Etat dans son rôle de veille sur le domaine cultuel. "
Nous abandonnons les activités cultuelles et certains extrémismes s'y engouffrent avec des dérives diverses ", a expliqué le ministre Diallo. Avant de souligner qu'au Mali, cette lecture erronée est vécue dans les faits au Nord du pays avec des mains amputées, des flagellations, des lapidations. " Des actes posés par une horde de militaro-narco-trafiquants se réclamant de Dieu, de l'Islam, de Mohamed (Paix sur lui).
Pourtant, les livres nous enseignent que nous n'aurons d'amour envers le Seigneur que nous ne voyons pas, si nous n'en avons pas envers notre prochain que nous voyons.’’
"Le laïcisme ", dira-t-il, a fait laisser le champ religieux, à lui-même, abandonné. La nature ayant horreur du vide ; d'où son occupation par les acteurs de l'extrémisme violent. Toute chose qui doit, a souligné le ministre Thierno Hass Diallo, être combattue.
Bruno D SEGBEDJI