Attendu ce week-end à Paris auprès du président de la transition pour la formation du gouvernement d’union nationale de transition (Gunt) : Dr Cheick Modibo Diarra rassuré de diriger la nouvelle équipe

Juillet 10, 2012 - 08:00
Juillet 10, 2012 - 07:59
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Les noms des anciens Premiers ministres Soumana Sacko et Ousmane Issoufou Maïga dit Pinochet avaient été évoqués dans certains milieux présents au sommet de Ouagadougou comme de potentiels candidats à la succession de Dr Cheick Modibo Diarra dont la tête avait été demandée par le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR), représenté à Ouga 2, principalement, par l’ADEMA et l’URD. Grâce au soutien, parfois inattendu, des associations pro-putsch, le Premier ministre s’est vu maintenu à la tête du gouvernement qu’il va maintenant devoir maintenant « ouvrir aux forces vives de la nation ».   [caption id="attachment_69778" align="alignleft" width="350" caption="Le Premier ministre de la transition, Cheick Modibo Diarra"][/caption] Le sommet de la CEDEAO, du samedi 7 juillet dernier, était attendu comme celui de tous les dangers pour le Premier ministre dont le FDR réclame activement la tête et cela depuis un certain temps. Absent de la capitale burkinabè pour des raisons que le commun des mortels ignore, le Premier ministre ne pouvait compter, à cette rencontre, sur aucun représentant des partis ou associations qui sont favorables à son équipe. Tous ceux-ci, de même que le Haut conseil islamique (HCI), ayant décidé de boycotter ledit sommet. Même si l’absence à ce sommet du président de la transition, Dioncounda Traoré, avait lourdement pesé sur l’ardeur des adversaires du Premier ministre, il n’en demeure pas moins que beaucoup avait misé sur un éventuel écartement, par la CEDEAO, de Dr Cheick Modibo Diarra de la tête du gouvernement. D’ailleurs, dans la feuille de route qu’il avait élaborée en préparation de ce sommet, le FDR avait, sans ambages, demandé « la nomination d’un nouveau Premier ministre d’un gouvernement d’union nationale bénéficiant de la caution politique et sociale la plus large possible » ;  et d’ajouter : « Toutefois, le Premier ministre choisi devra répondre aux critères d’expérience et de compétence en matière de gestion de l’Etat ». Avant d’enfoncer le clou en insistant sur le fait que « le choix du Premier ministre revient au Président de la transition en concertation avec la CEDEAO ». C’est dire que le plan de mise à la retraite anticipée du chef du gouvernement était minutieusement préparé dans la feuille de route du FDR dont l’ADEMA et l’URD devaient assurer la mise en œuvre. Mais la non-participation à Ouaga 2 du président de la transition, annoncée à la toute dernière minute, a mis à mal ce plan. Et réconforté le Premier ministre dans son fauteuil devenu, de ce fait, beaucoup moins éjectable…Cela au grand dam de ses adversaires qui ne cessent de se plaindre toujours du fait que « la situation ne bouge pas au nord du Mali ». Quant au MPR de Dr Choguel Kokala Maïga, également membre du FDR, sa direction et son groupe parlementaire ont décliné l’invitation à se rendre à Ouaga 2 comme ce parti l’avait, d’ailleurs, fait pour Ouaga 1. Comme on le voit, au sein même du FDR, l’unanimité n’est pas faite sur la question : certains estimant que le linge sale doit se laver en famille, d’autres pensant que la recherche des solutions à nos maux dépasse le seul cadre familial. La COPAM et la CSM volent au secours du PM Compte tenu de cette feuille de route du FDR, qui apparait comme une corde devant conduire le Premier ministre de pleins pouvoirs à l’abattoir, plusieurs regroupements de partis politiques et d’associations tels la COPAM (Coordination des associations patriotiques du Mali), la CSM (Convergence pour sauver le Mali au sein desquelles on retrouve le CNID, SADI, Yèlèma de Moussa Mara, le PCR, les PUR…, sont montés au créneau le même samedi, à travers, respectivement, un meeting et une conférence de presse pour « défendre le gouvernement ». Au cours du meeting qui a eu lieu au stade Mamadou Konaté, Hamadoun Amion Guindo, président de la COPAM, parlant de Ouaga 2, à dit que « tout ce qui se rapporte à la souveraineté du Mali doit être discuté au Mali. On ne peut pas se déplacer ailleurs pour parler des problèmes du Mali ». Il a également fustigé l’attitude ceux qui « tentent de s’accrocher à la CEDEAO pour reprendre le pouvoir…alors que ce sont vingt années de gestion politique, de tromperie du peuple qui nous amené dans ce gouffre aujourd’hui ».  Pour lui « Ouaga est fini depuis le 15 avril 2012 (rencontre des forces vives du Mali avec le Médiateur de la CEDEAO à Ouaga, ndlr) ». Quant à l’ancien ministre, Younouss Hamèye Dicko, il a souligné, parlant de l’organisation sous-régionale : « Depuis le 22 mars, la CEDEAO et ses complices ont enlisé le Mali dans la confusion et l’ont empêché d’avancer ». Même son de cloche au niveau du CICB où la Convergence pour sauver le Mali (CSM) a animé, le même samedi, une conférence de presse en présence d’une foule de militants révoltés contre la CEDEAO. Pour ce regroupement de quelque 400 partis et associations « la défense du gouvernement est gage de stabilité du Mali dans le contexte actuel…la division de la classe politique et de la société civile ne permet pas un gouvernement d’union nationale : le tissu social de notre pays est profondément fissuré…et les acteurs politiquement très divisés sur presque tous les sujets ». De ce fait, il s’est dit opposé, à travers la voix de Me Mountaga Tall et Moussa Mara, les deux principaux animateurs de cette conférence de presse, à tout départ du Premier ministre Dr Cheick Modibo Diarra de la tête du gouvernement de transition. Des voix qui ont certainement été entendues à Ouagadougou par les chefs d’Etat réunis à ce sommet consacré principalement à la crise au Mali. Surtout que même les représentants des partis ADEMA et URD, présents au sommet de Ouagadougou, avaient publiquement exprimé leur souhait que le choix des hommes et des femmes devant conduire les destinées de la nation durant la transition, se fasse au Mali. Même si le sommet de la CEDEAO est allé dans cette voie, force est de reconnaître que le FDR aurait voulu que la tête de Dr Cheick Modibo Diarra tombe au cours de ce Ouaga 2. Mais voilà que les chefs d’Etat de la CEDEAO, mesurant le poids des responsabilités qui leur incombent dans la résolution de la crise malienne, ont implicitement reconduit Dr Cheick Modibo Diarra à la tête du futur gouvernement d’union nationale de transition. Et cela en tenant compte des réalités nationales et des actions tous azimuts menées, sans tambour ni trompette, par le chef du gouvernement dans le cadre de la reconquête des régions du nord du Mali occupées depuis avril dernier par des groupes salafistes, djihadistes et des terroristes. A lui maintenant de proposer une nouvelle équipe dans le délai prescrit par la CEDEAO dont la sagesse est aujourd’hui appréciée par nombre de nos compatriotes. Afin que le président Dioncounda Traoré, qui est en train de retrouver sa pleine santé, revienne le plus vite possible au bercail apposer sa signature sur la liste de ce gouvernement d’union nationale de transition que réclame à cor et à cris la CEDEAO. Tel est, en tout cas, le vœu que ne cessent de nourrir nos compatriotes qui, contrairement à plusieurs leaders politiques et de la société civile, ne cherchent ni maroquin ni strapontin. Mais seulement la paix qui passe aujourd’hui par la libération totale du nord du pays. Le futur gouvernement d’union nationale de transition imprimera, certainement, une cadence nouvelle à cette dynamique enclenchée depuis, sous le leadership des deux têtes de l’Exécutif de la transition, à savoir Dioncounda Traoré et Dr Cheick Modibo Diarra. Qui, selon des sources concordantes, se rencontreront ce week-end à Paris, où Dioncounda Traoré suit toujours son traitement, autour de la composition de la nouvelle équipe. Mamadou FOFANA (InterMedia) avec Maliweb

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