Au Nord du Mali : le Bon, le Truand et la Brute

Jan 15, 2013 - 07:03
Jan 15, 2013 - 07:23
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Le Bon, le Français Hollande, le Truand, le Malien Dioucounda et la Brute, l’autre Malien, le Capitaine Sanogo, se sont retrouvés au Nord du  Mali. Malheureusement pas pour des beaux dollars, mais à la reconquête de la dignité bafouée d’une nation par des terroristes.  Après visionnage de ce film western, d’une belle facture, tourné au nord Mali au tempo des terroristes, on se rencontre que le Mali est divisé en trois catégories. Ceux qui sauvent le Mali au nom de la dignité humaine. Ceux qui savent se servir du Mali pour  leur propre agenda ? Ceux qui se servent du Mali pour leur ambition. Critiques. [caption id="attachment_118561" align="aligncenter" width="615"] Capitaine Amadou Haya Sanogo, Dioncounda Traoré, François Hollande[/caption] Un décor unique, bien connu de tous ! Le décor de ce western est presque connu de tous. Ces acteurs aussi. Pour une fois, le Mali fait face son destin. La Nation et la République sont menacées par des rebelles. Un coup d’Etat intervient pour selon ses auteurs, redresser la situation et rétablir l’intégrité territoriale du pays. À sa tête un capitaine Sanogo. Les putschistes oublient le sens de leur vingtaine de communiqué CNRDRE. Ils  veulent faire mains basses sur le Mali. Une partie de l’opinion nationale et toute la communauté internationale s’y opposent. Une transition s’installe. Dioncounda est Président par intérim. Pendant que les terroristes sèment la terreur dans les zones occupées. Ils détiennent de surcroît des otages français. Le salut du Mali passe alors par une symbiose entre les nouvelles autorités de la Transition, Kati, symbolisant désormais les putschistes et la communauté internationale dont le leadership est assumé par le président français sous l’égide de l’Onu en partenariat avec la Cédéao et L’Union africaine. Une symbiose contre l’action des terroristes, sapée par Kati, du fait de l’ambition du capitaine Sanogo, à rester maître du jeu et à préparer le chemin de son ascension au pouvoir suprême. Les menaces de sanctions de la Communauté internationale et les actions du front anti-putsch n’y font rien.  La vocation du soldat à défendre son pays n’est plus de mise au niveau de Kati. Mais la menace terroriste est grandissante. Elle doit s’étendre à d’autres localités. La ville de Konna à quelques trente kilomètres de Mopti est attaquée par l’armée des terroristes. Le film a comme champ d’actions, ce décor unique et bien connu de tous. Le Bon, le Français Hollande, au nom de la paix et de la dignité humaine ! Presque une affaire propre à lui, le Bon. Oui. Malgré ses problèmes internes et des oppositions, le président français, François Hollande, s’est engagé dans la résolution de la triple crise qui sévit au Mali. La crise sécuritaire grandissante au Nord-Mali, la crise institutionnelle suite au coup d’Etat du 22 mars et la crise sociale, née de la dégradation du climat social. Suite à l’appel des autorités de la Transition, à l’Onu et face au gouvernement mondial, le président français avec l’engagement éternel qu’on lui reconnaît volontiers sur la question des terroristes, a plaidé la cause Mali. Le Bon a reçu l’exploit de mobiliser la Communauté internationale au chevet d’un pays malade et attaqué. La Communauté internationale s’y implique à travers ders résolutions qui réglementaient l’intervention d’une force militaire internationale. Le second bon réflexe du Bon surgira après l’attaque de la ville de Konna. À l’appel à son secours du président par  intérim, d’un pays humilié et bafoué dans sa dignité, ami de surcroît de la France, Hollande engagea un appui de son armée. Le Malien, ne pouvait que remercier Hollande le Bon. Le Truand Dioncounda, au reflexe national pour sa cause ! Qu’il sait se tirer d’affaires, ce Truand Dioncounda !  Animal politique qu’il est, ayant à son compte la déroute de tous ses adversaires politiques jusque-là, le Truand Dioncounda, fait vibrer ses sens politiques. Convaincu que son pays n’a pas d’armée ; il fait appel alors à l’ami français pour sauver l’honneur d’un pays, le Mali. La passe est juste et le tir  fait mouche. L’attaque de Konna et sa gestion montrent à suffisance que Dioncounda reste un Truand politique féru des moments troubles qui lui servent d’arguments à son agenda. Il représente donc ces politiques qui ont le don de se servir de la cause Mali pour leur agenda.  Ne demande-t-il pas dans son discours à la nation suite à l’attaque de Konna, qu’il est temps de mettre fin aux querelles et de ranger tout agenda au motif que la nation brûle. Le message  bien perçu,  fait de lui aujourd’hui, un homme politique ayant rangé son agenda pour la cause Mali. Sauf que les initiés  lui accorderont  difficilement du crédit. La Brute, le capitaine Amadou Haya Sanogo, rattrapé et dépassé par les évènements ! Qu’il est Brute, ce capitaine Sanogo, incapable d’anticiper sur les évènements. Son exploit. Comme toute Brute, profite des situations. S’arroger les beaux rôles et les honneurs, masquant ainsi son dessein. Populiste, avec un bras sur son cœur au nom du Mali et l’autre sur la gâchette d’un fusil braqué sur tous ceux qui s’arrêtent sur le chemin de son ambition, il est resté intact et incorrigible dans ses certitudes. Le Mali, après ATT qu’il a dégagé de Koulouba, c’est lui. Mettant en mal la discipline militaire, il piétina l’ordre institutionnel, oublia la mission d’un soldat. Mais s’empresse de montrer au peuple malien sa disponibilité à assumer toute responsabilité, outre que la récupération des zones sous occupation. Il défraie la chronique et se trouve une autre vocation, un télé-show-man au service de son populisme. Encourage sa branche politique composée de la Copam et de MP22 dans son mouvement de sape de la Transition. L’attaque de Konna sonna la réalité. Militaire, le capitaine, qui fait face à la honte nationale, oublia ses shows télévisés. La  Brute, est dans la tourmente, sa certitude est ébranlée. L’appui français, qu’il ne commentera pas, n’est pas son souhait, tout comme l’envoi des troupes africaines. Au fait, Konna marque les limites du capitaine Sanogo. Incapable de sentir les évènements, enfoncé dans sa stratégie de conquête de pouvoir, son  prestige vient de prendre un sérieux coup. Si ce  n’est pas demain  la fin de son règne, il devra zapper les shows télé. On croyait en lui comme soldat, qui par suite, s’est transformé en politique, qui n’a trouvé mieux que la violence et l’arrogance. On se rencontre que la Brute, le capitaine Sanogo se servait du Mali. On imagine bien que son salut ne proviendra peut-être pas de la Clémence du Dieu. Mais de celle de Dioncounda, le Truand. Le film western au Nord-Mali, n’est pas terminé.  Loin  s’en faut ! Bekaye DEMBELE

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