Azawad autoproclamé: Autant d’hommes, autant d’avis

Peut 30, 2012 - 08:50
Peut 30, 2012 - 11:06
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[caption id="attachment_58232" align="alignleft" width="344" caption="Rebelles du MNLA. al-Jazira"][/caption] Les dernières nouvelles du Nord occupé ne rassurent pas. Fusion ou absorption entre le MNLA et Ançardine ? On ne sait jamais comment une opinion nationale peut tourner en information diffusée. Peut-elle le faire à son avantage ? Azawad autoproclamé, c’est la terrible interrogation. Nous le disons, l’Azawad autoproclamé par les deux mouvements en rupture avec les liens de la République couvre 827000 k2. En deux mois, près des deux tiers du territoire national se découvrent de nouveaux maîtres. Le 26 mai, c’est la signature d’un protocole sur « le principe de création  d’un Etat islamique indépendant de l’Azawad » MNLA et Ançardine  ne font pas cas des autres alliés tels AQMI, MUJUO, FNLA… C’est un « Conseil de transition provisoire » qui  devrait prendre les commandes, en référence avec le CNT libyen. Dans l’affaire, soit dit en passant, c’est Ançardine qui phagocyterait dans les faits le MNLA qui a perdu du terrain. Nous ne répondrons pas ici à la place de ceux qui disent que «  c’est une alliance contre nature qui ne favorisera pas AQMI ». Nous rejoignons cependant le ministre Touré qui rejette catégoriquement la création de cet Etat de l’Azawad qui en plus est islamique.   Toujours selon lui, « le Mali est et restera un pays laïc » Les cameras ont tourné à Gao pour les mouvements rebelles, un tour de force qui met à nu la faiblesse de notre politique institutionnelle au Nord. Comment va-t-on ou peut-on minorer la nouvelle menace transnationale ? La bande sahélo-saharienne glisse vers le terrain des grandes ambitions, terrain infecté par la circulation des armes. Face à l’obsession sécuritaire, c’est que les nôtres ont commis des impairs stratégiques. Ce Nord-Mali de lieu de droit n’est plus  le territoire de la République du Mali. La rencontre de Gao vient de nous administrer une gifle locale, ce qui nous fera repenser à ces mots de A. Malraux :   « S’il ya des guerres justes, il ne saurait y avoir des armées injustes ». Que nos gouvernants trouvent ici une logique de parade à cela. Le troc de l’action contre la confiance de l’action gouvernementale Le gouvernement de transition a un mandat clair, et la société doit lui reconnaître ce rôle. C’est un retour à l’école de la négociation qui nous est ouverte. Mais avec qui ? La cohésion entre les différents mouvements rebelles peut-elle amener une dynamique de paix ? Les retours d’infos que nous avons ne nous avantagent pas en cela. Qu’importe ce qui arrive à Ag Ghaly. Il  a désormais sa signature dans l’histoire du Nord et donc un avenir. MNLA et Ançardine sont repris par leurs vieux démons de la division, nous dit-on. On peut dire que pour le moment, ils ne se sentent pas suffisamment « rentrés dans l’histoire ». La rébellion a-t-elle compris que ces vastes territoires ne pouvaient plus être un banc perpétuel d’expérimentation ?  L’erreur du Médiateur Blaise Compaoré, si elle l’était, n’était pas d’exclure officiellement AQMI des pourparlers. Le gouvernement malien travaillerait d’arrache pied pour résoudre le plus vite ce problème (du Nord). Ce vendredi 25 mai, Cheick Modibo Diarra continuait : « Non seulement notre pays est en train de s’organiser pour prendre en main son destin, mais dans le cadre de la résolution de ce problème, on peut s’appuyer aussi sur les communautés sous-régionale et internationale ». Cela va prendre du temps, nous avoue le Premier ministre, mais la solution est là. Mais que faut-il donc pour ne pas nous désespérer dans nos cases et nos foyers ? Serons-nous toujours au départ de nos désillusions ? De la diligence  apportée aux problèmes actuels du Nord, nous avons toujours fait une priorité dans notre rédaction. Nous nous y sommes attachés comme à la prunelle de nos yeux, et chaque jour qui passe ne le démentira à la une de nos livraisons. Notre directrice de publication, Mme Bathily, avait su nous réveiller au son de la cloche, ce qui valait mieux que d’être réveillé aujourd’hui au son de la trompète des irrédentistes touaregs. Qu’avons-nous à déplorer  ce manque de résolution à prendre vis-à-vis de nos populations du Nord ? Quels sont les partis politiques qui y sacrifient le plus ? Qu’ont-ils fait de concret à l’attention de ces populations ? A-t-on seulement parlé ici au Sud d’un ton unitaire et d’une voix qui porte pour dire que ça suffit cette histoire qui dure depuis plus de deux mois ? Qu’auront nos politiciens à échanger avec les populations du Nord une fois la paix revenue dans ces régions ? Qui et qui sont-ils  pour descendre dans les rues pour dénoncer tous ces silences coupables ? S.Koné  

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