Bocar Moussa Diarra, président de l'UM-Rda: « L’argent a fait une entrée fulgurante dans le parti…»

Juillet 21, 2011 - 18:30
Juillet 21, 2011 - 18:30
 0  6

Le président de l’Union malienne du Rassemblement démocratique africain (UM-RDA faso jigi ), Bocar Moussa Diarra était hier face à la presse au siège du parti en vue de donner des éclairages sur les conclusions et les péripéties qu’a connues le parti au sortir de son premier congrès ordinaire. Il n’a pas porté de gants face à ceux qui sont aujourd’hui dans une logique de  dissidence au sein de la formation politique. Pour lui, ce sont là des gens dont le militantisme reste douteux et qui étaient venus dans l’intention d’acheter le parti avec de l’argent.

Dans sa déclaration liminaire, le président de l’UM-RDA a d’abord rappelé que 49 sections dont celle de la France ont pris part au congrès tenu les 8-9 et 10 juillet derniers au Centre international de conférence de Bamako (CICB). Un congrès qui a vu la mise en place du Bureau politique national (BPN) composé d’une cinquantaine de membres, des bureaux nationaux des femmes et des jeunes. Il expliquera que le congrès a accordé au bureau politique national et ce en conformité des dispositions de l’article 45 des statuts, la prérogative de procéder à la désignation du candidat du parti à l’élection présidentielle de 2012. Aussi, le BPN a été mandaté pour finaliser le projet de société du parti qu’il devra soumettre à la toute prochaine conférence nationale pour validation.

S’agissant des incidents qui ont eu lieu lors du congrès notamment dans la nuit du dimanche lors de la proclamation de la liste du BPN, Bocar Moussa Diarra a indiqué que ce comportement  relève d’un sabotage qui n’a pas commencé au congrès. «A la veille du congrès ordinaire, certains ont proposé que d'autres puissent diriger le parti. Parce que tout simplement le Bdia avait affirmé qu'il soutiendrait le candidat que l'Union soudanaise proposerait. Cela   n’a pas été facile. Il a fallu l'intervention de nos sages pour dire qu'on ne  peut pas changer la direction du parti du jour au lendemain et que les choses doivent se faire dans l'ordre. Et qu'après le congrès chacun devra se battre au sein du parti pour avoir une base  et justifier sa légitimité. Cela n'a pas été bien compris par tout le monde. C'est dans ces conditions que nous sommes allés aux élections. J'ai été investi président du nouveau parti UM RDA avec le soutien total de tout le Bdia. Cette situation a été mal pris par certains et pendant toute l'année, ils m'ont rendu la tâche difficile. On était confronté à un travail de sabotage, un travail fractionnel. A la veille de ce congrès, compte tenu de la situation qui prévalait, nous avons mis en place une commission pour proposer à la direction du parti un bureau consensuel comme c'est de tradition dans le parti. Cette commission a travaillé pendant trois jours et a dégagé des critères très difficiles. Elle a constitué un bureau. Quand le bureau a été présenté, onze délégués se sont retirés de la salle parce qu'il ne correspondait pas à leur attente. Deux ont voté non, un s'est abstenu et 27 ont voté pour. Ceux qui sont contre se sont retirés et ont prétexté que la commission qui avait présenté le bureau s'était réunie lors d'un diner avec un des candidats. Je tiens à préciser que cette commission a été choisie parce que nous avons confiance en elle. Tout le monde ne peut pas être corrompu. De tous les candidats, j'étais le moins riche. Donc, ils n'ont pas voulu le verdict de la majorité qui traditionnellement à la veille du congrès propose un bureau consensuel. Nous avons, de ce fait, poursuivi la bataille au niveau des sections. Une commission d'investiture a été mise en place dans laquelle chaque section avait droit à un représentant. Il s'agissait de s'entendre sur le mode d'adoption du nouveau bureau. Fallait-il une élection poste par poste ou bien voter le bureau sortant avec des amendements? La majorité s'est dégagée  en faveur du mode de vote sur le bureau proposé par le bureau exécutif. Le deuxième vote a concerné la validation du bureau proposé. Cela a réussi 27 pour et 22 contres. Cela veut dire que le bureau consensuel proposé par le bureau exécutif national avait été validé. Ensuite, les mécontents se sont retirés, ils ont fait du bruit et nous ont livré un spectacle indigne de notre parti. Quels que soient les moyens  mobilisés, si à la confrontation démocratique, vous perdez, il faut accepter », a-t-il expliqué.  Il a ensuite indiqué que depuis qu’il milite dans ce parti, c’est sa  première fois de voir  un tel cafouillage. « Des délégués qui ont voté contre leurs bases. Des délégués de Kidal n’étaient pas de vrais délégués, mais une fausse manœuvre. Or, notre parti est un parti de militant  et lorsqu’on n’est pas un  bon militant on a des problèmes.  On est serein et on  est en paix. La  plupart de ceux qui s’agitaient n’étaient  pas des militants, mais des gens habillés en couleurs du parti venus de l’ENA et tout le monde était désolé » a souligné le président de l’UM-RDA avant d’avertir : «L’argent a fait une entrée fulgurante dans le parti.  Les gens ont pensé qu’on peut acheter le parti, on peut le faire avec certains militants et non le parti puisque nous sommes ancrés dans des valeurs. Ils ne connaissent pas le RDA. Il est un devoir pour chaque militant d’être gardien des  temples des valeurs morales, de l’idéal  des Modibo Keïta et autres Mamadou Tiéoulé Konaté. Ce qu’on a vu au congrès sont des comportements qui nous ont surpris et que  nous allons combattre parce que l’argent ne fera pas le roi dans le parti ».  Voilà un avertissement qui semblait s’adresser à l’un des cinq candidats à la présidence du parti en l’occurrence Me Arouna Toureh. En effet, selon des sources concordantes,  depuis la fin du congrès, ce dernier  qui a été fait 4e vice-président ne participe plus aux réunions du parti. La preuve, c’est que tous les 4 autres prétendants étaient présents à la conférence de presse sauf le sieur Toureh. On dit d’ailleurs de ce dernier, qu’il a l’intension de créer une autre formation politique avec les mécontents du congrès.  En tout cas le président, Bocar Moussa Diarra a été on ne peut plus clair : tous ceux qui ne participeront pas aux activités du parti s’exposeront à des sanctions conformément aux textes du parti. Des sanctions que le parti n’a pas pour le moment pris contre le ministre Badara Alou Macalou. Lui qui, depuis la conférence nationale de l’US-RDA qui l’avait déchargé de ses prérogatives, ne participe plus à aucune activité. Il n’est plus dans le BPN, ni dans un comité encore moins dans une section.
Abdoulaye Diakité

Quelle est votre réaction ?

like

dislike

love

funny

angry

sad

wow