Ce que je pense… L’Azawad « land » est en marche…
Depuis le 17 janvier dernier, le nord Mali est en proie à des attaques de bandits armés. Les morts et blessés se comptent maintenant par centaines sans compter des déplacés tout autour du pays ainsi qu’à l’intérieur. Ménaka, Tessalit en dernier ressort, sont des localités stratégiques et militaires conquises par les bandits armés à la surprise générale des citoyens et de l’opinion de la sous région Ouest-africaine.
La dite guerre minimisée par nos plus hautes autorités de part leurs attitudes et comportements « irresponsable » à vouloir faire fi de cette menace pourtant sérieuse pour organiser des élections et un référendum vaille que vaille, n’est autre qu’une « invasion », voire une « occupation étrangère » comme cela a été en Côte d’Ivoire et en Libye. Comment comprendre que l’armée nationale n’arrive à se déployer dans toute la zone ? Qu’attendent nos autorités qui claironnent sous tous les toits aimer ce pays, déclencher l’état d’urgence dans la partie nord du Mali ?
Mieux, rarement, il y a eu des affrontements face à face avec ces bandits armés. Et à chaque fois, l’Armée a toujours pris le dessus. En guise de rappel, M. Bernard Kouchner alors fonctionnaire des Nations Unies au Kosovo dans les années 1990 que : « Tout pays africain a un Rwanda qui dort ». Le Mali est-il à l’abri de cela ? Faisons-nous partie de cette prédilection ?
Pourquoi s’obstiner à vouloir organiser les élections pendant que la moitié du pays est menacée ? Pour quoi une telle mésaventure ?
Pourquoi vouloir s’éterniser au pouvoir de la sorte ?
A quoi a servi la fameuse révolution de mars 1991 avec son corolaire de morts et de blessés que nous pouvions pourtant à l’époque éviter ?
Du début de cette énième crise, le Président ATT parle de stratégie. De quelle stratégie s’agit-il ?
En tout cas, le temps à ce que je sache, joue en faveur des bandits armés qui ont le vent en poupe à cause de soutiens tapis dans l’ombre. Et non des moindres. « Même à Bamako », me confie-t-on.
L’on est en droit de se demander s’il n y a pas de manque « révoltant » de volonté politique à en finir avec ces bandits armés ?
Que dire des missions de l’Armée sur le terrain ?
Des interrogations demeurent car, la prise du camp d’Amachache de Tessalit par les bandits armés qui a surpris plus d’un, continue à animer les débats dans les salons feutrés de la capitale. Pourtant, nos sources précisent que nos militaires coincés dans leur camp, n’ont jamais eu de renforts, encore mois d’armes et de munitions pour se défendre. Que comprendre dans cette attitude de nos dirigeants ?
La prise du camp de Tessalit a donné du punch aux assaillants qui menacent sérieusement les villes de Kidal et de Gao. Et après se sera le tour de Mopti, Ségou et Bamako. Pour quoi pas ?
Ce qui dénote de leur volonté inébranlable de couper le nord du sud, voire même renverser le régime d’ATT et de ses sbires. Les attaques de Tonka, Diré, Goundam, Léré, Nampala ne démontrent-elles pas cet état de fait ?
Le pouvoir Français après les succès de sa diplomatie en Libye qui a vu l’assassinat du guide de ce pays pour « s’emparer de ses richesses : pétrole et autres, semble tourner son « fusil » sur le Mali. L’analyse de notre confrère Grégoire Lyon, Chef service Grand reportage et photographie au journal « Afrique Actuelle » à Paris dans « MALI DEMAIN », atteste-t-elle cette thèse ?
En tout cas, il y a trop de non dits dans cette affaire. La manière de gérer de Koulouba et de sa pléthore d’Officiers (Plus de 90 Généraux, plus de 100 Colonels au bas mot), montre son impuissance de gérer la crise du nord. Mieux, je dirai qu’il y a une mauvaise foi manifeste de nos dirigeants à vouloir garder impunément le gouvernail Mali.
Les nouvelles au front où à chaque fois l’Armée est obligée, voire contrainte de replier, encourageant l’avancée des bandits armés déterminés à réaliser un vieux rêve de création d’un Etat AZAWAD au nord, ne sont pas de nature à favoriser l’organisation d’élections crédibles, justes et transparentes. Si nous ne prenons garde, l’AZAWAD « land » verra le jour.
D’ailleurs, le laxisme d’Etat précipitera cet état de fait.
Bokari Dicko
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