Crise du nord, la décennie de gestion chaotique d’ATT : « Les vrais coupables sont Alpha Oumar Konaré et la classe politique », dixit l’opérateur Moussa Bah

Mar 20, 2012 - 02:19
Mar 20, 2012 - 02:19
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Dans cet entretien exclusif, M. moussa Bah, opérateur économique, membre de la CCIM, ce septuagénaire ne porte pas de gangs pour fustiger ce qu’il appelle la faillite de la classe politique et de l’ancien Président Alpha Oumar Konaré, celui-là même qui a usé des pouvoirs qui lui étaient conférés pour faire venir l’ancien putschiste du 26 mars 1991. Donc pour Moussa Bah, la situation actuelle de crise au nord n’est la faute de personne si ce n’est AOK et la classe politique actuelle qui ont tout fait pour qu’ATT revienne à Koulouba. La suite nous la connaissons : désastreuse, voire bientôt apocalyptique pour notre belle Nation. Entretien. Mali Demain : Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle ? M. Moussa Bah : La situation actuelle de notre pays me fait beaucoup peur. En fait, tout ce qui nous arrive en ces moments, n’est la faute de personne d’autre que nos responsables politiques. Pour être plus précis, le vrai coupable, le vrai responsable n’est autre qu’Alpha Oumar Konaré qui a tout fait pour faire venir Amadou Toumani Touré pour sauver sa gestion chaotique. Souvenez-vous après la Transition, ATT avait dit ceci : « Il faut être fou pour prétendre devenir Président du Mali ». Comment comprendre qu’après ces propos, les maliens votent pour cet homme ? Ce qui nous arrive est de notre faute. C’est la faute au peuple malien. Dans ce cas, nous ne devons pas accuser ATT, encore moins lui en vouloir !! Le temps a donné raison au Général  Moussa Traoré L’autre fautif est la clase politique dans son ensemble qui a accepté de la candidature libre d’ATT et l’ai aidé à être élu à Koulouba en 2002. En clair, ce sont les alliés d’ATT en 2002 qui sont coupables de la situation actuelle. Au même moment, le Président AOK, reste muet comme une « carpe » et continue de gérer ses milliards acquis sous son règne. Aucune déclaration. Rien comme si ce qui arrive au peuple malien ne le concerne pas. N’oublions que lors de la chute du président Moussa Traoré qui a été accusé de tous les maux d’Israël avait maudit ces gens-là en ces termes : « Que dieu fasse éclater la vérité !». Je pense qu’aujourd’hui, le temps a donné raison à cet homme d’état. Dieu vient de lui donner raison. Le temps lui a donné raison lui qu’on a voulu effacer définitivement le nom dans les annales de l’histoire de ce pays. Mieux, tout ce qui arrive à ATT, doit arriver à AOK qui est le premier responsable de la situation que nous vivons. Incapacité des pouvoirs publics à sortir du bourbier Mali Demain : Que pensez-vous de l’appel à l’aide aux efforts de guerre par le pouvoir actuel ? M. Moussa Bah : Sur ce plan, je ne comprends pas le gouvernement malien qui devrait prendre ses responsabilités en de pareille situation. Et pour cause, puisque les citoyens et leurs biens appartiennent aux pouvoirs publics. Mais nous remarquons que les pouvoirs publics montrent leur incapacité à sortir du bourbier qu’ils ont crée eux même à cause de leurs manœuvres dilatoires de hauts voltige. Pour moi en de pareille situation, nos gouvernants n’ont pas besoin de demander  l’aide de nos compatriotes. Il suffit pour eux de voir les comptes bancaires les plus garnis pour ne prendre ensuite, replacer l’argent à sa place après avoir avisé les intéressés. Il sera impossible d’organiser des élections Mali Demain : Au regard de la situation, pensez-vous que l’organisation des élections sera possible ? M. Moussa Bah : Il sera impossible d’organiser des élections pendant que la moitié du pays est en proie à une insécurité grandissante. Il s’agit de la moitié du Mali qui ne pourra pas voter à cause du danger quotidien qui guette nos sœurs et frères dans cette partie du pays. Ceux qui sont en campagne présentement le font pour leurs intérêts pas au nom du peuple malien parce qu’ils trouvent leurs comptes. Le gouvernement doit faire appel à la Russie et à la Chine Mali Demain : Depuis le 17 janvier, le nord du Mali est menacé de partition. Que dites-vous ? M. Moussa Bah : Ce qui se passe là-bas est la faute de la hiérarchie militaire et des politiques. Pourquoi ne font-ils pas appel aux militaires et autres Garde, Gendarmes, Douaniers partis à la retraite au lieu d’envoyer nos enfants qui n’ont aucune expérience en la matière pour faire face à des bandits armés qui détiennent des armes sophistiquées qui peuvent être tirées à 5, voire 10 km. Pour quoi nos gouvernants ne font pas appel à la Russie et à la Chine pour l’aider en armes et munitions ? S’il y a partition, c’est la faute aux dirigeants actuels et leurs complices qui n’ont pensé qu’à sauvegarder leurs intérêts. Ce qui est dommage et regrettable. Les élus divisés… Mali Demain : Comment voyez-vous l’avenir du Mali ? M. Moussa Bah : Je suis pessimiste quant à l’avenir de mon pays tant que la situation au nord n’est pas définitivement réglée. Il faut trouver une solution durable et pérenne. Au quel cas, nous courons de graves risques. Ce que je ne comprends pas c’est que sous Modibo Kéïta et le Général Moussa Traoré, des solutions ont été trouvées sans qu’ils ne mettent leurs intérêts en amont. Avec les dirigeants actuels (d’AOK à ATT), il y a eu toujours eu des solutions bancales pour des situations graves. Que dire de nos élus aussi qui sont divisés sur la question ? D’ailleurs, c’est la raison pour la quelle que leur résolution de la semaine dernière s’est terminée en queue de poisson. Allez savoir pour quoi ! Propos recueillis par Bokari Dicko

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