Combines du duo Premier ministre-Sanogo : On commence à y voir clair !

Juin 11, 2012 - 03:45
Juin 11, 2012 - 04:48
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Le tandem que forment le Premier ministre, Dr Cheick Modibo Diarra, et le capitaine Amadou Haya Sanogo, pensait qu’il leur suffisait de bouter le président intérimaire, Pr Dioncounda Traoré, hors du Mali, pour être les seuls maîtres à bord. Nul n’est censé ignorer que notre cher Premier ministre doté de pleins pouvoirs ne prend aucune décision sans l’aval du prétendu ex-président, le capitaine Sanogo. C’est le flou total. Mais heureusement que la communauté internationale, qui veille sur le Mali comme du lait sur le feu, s’implique pour mettre le pays sur les rails. Nous devons d’abord prendre le problème à la racine. Désigné médiateur dans la crise malienne, Blaise Compaoré a adopté une diplomatie qui a cependant dérouté, voire irrité, plusieurs de ses pairs ouest-africains. Il est vrai que sa conduite de la médiation, jugée  complaisante envers le capitaine Sanogo et sa bande, a suscité un certain agacement. Le fait de signer les documents censés baliser la transition avec des putschistes,  c’est leur donner une sorte de légitimité et leur conférer un statut d'acteur capital. La Cédéao avait pourtant décrété : «tolérance zéro pour les coups d’Etat».   Toutes les conditions étaient réunies pour  faire du Pr Dioncounda Traoré l’objet de tant de controverse nationale. Des associations, des partis politiques et des clubs dits de soutien au coup d’Etat militaire, sous houlette du capitaine Sanogo qui est le parapluie du Premier ministre, avaient promis de rendre le Mali ingouvernable par  Pr Dioncounda Traoré. Tout est clair comme de l’eau de roche.   Le tandem Diarra/Sanogo  a compris (après l’échec de leur prétendu contre coup d'Etat à l'occasion  de leur confrontation avec les bérets rouges avec présentation de mercenaires factices et de supposés complices, dont certains n'étaient que des vigiles du night club Ibiza, et d'autres des voyageurs kidnappés à la gare routière de Sogoniko) que seule la sortie du Pr Dioncounda Traoré de la scène politique malienne pouvait faire leur affaire. L’exfoliation du président intérimaire ne devait pas échouer, mais Dieu en a décidé autrement, il n’y a pas laissé sa peau. Comme par coup de baguette  magique, Bamako s’est calmé après le départ à l’exil forcé du président intérimaire. Il est propre à la nature humaine de ne pas pouvoir dissimuler la jubilation, ainsi le Premier ministre passait tous les soirs pendant quelques jours pour, soit disant, informer les Maliens sur l’état de santé du président intérimaire. A l’heure où nous nous trouvons, il est cardinal de situer les responsabilités individuelles de chacun dans le nouement de la situation ambiguë que traverse le Mali, suite à la fragmentation du Nord du Mali et la désinstitutionalisation  du lopin de territoire qui nous reste, le Sud.   Pendant que la communauté internationale tente de trouver une issue à ce lourd problème, le vulgarisateur  de Pathfinder venu de la Nasa affiche sa position de porte étendard du Cnrdre. Pendant que  le Mali  perd son unité et pire encore son moral, Dr Diarra, sur ordonnance du capitaine Sanogo, a déclaré un beau jour à la presse, que l’intervention militaire de la Cédéao risquerait fort de nuire à la nation, que cela coûtera une fortune que le Mali sera obligé de débourser et que même les fonctionnaires pourront être privés de deux mois de salaires. Balivernes ! Ce vilain  scénario en cours, contrairement à ce qu’ils pensent, joue contre eux-mêmes. Notre cher Premier ministre et son pote Sanogo oublient sans doute une chose : la popularité s’obtient facilement, mais le pouvoir exige plus de discernement, politiquement.   De nos jours, on ne peut plus tromper un peuple à long terme. Le Pr Dioncounda Traoré ne dirigera probablement pas la transition, mais il aura  permis aux Maliens aussi bien qu’à la communauté internationale, à travers ce qui lui est arrivé et en acceptant d’être mis hors jeu dans un régime d’exception, de faire démasquer ceux qui bloquent la situation. Comme quoi, à malin, malin et demi.   Fort heureusement que le dossier Mali est repris dans d’autres mains et avec plus d’audace. Convaincue que seule elle ne peut pas faire face au problème, la Cédéao s’en est remise à l’Ua, qui est désormais mandatée pour saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour une possible intervention militaire. La communauté internationale sait pertinemment la quantité de munitions gaspillée par nos militaires, sur une période de deux mois, pour des caprices arbitraires. Elle sait aussi que le Mali, par ses forces de défense et de sécurité, n’a plus les ressources humaines adéquates pour s’acquitter de ce qui est pourtant son devoir et qui est enseigné dans tous les Etats-majors et dans toutes les écoles de guerre: la défense de l’intégrité territoriale. Le coup de poignard auquel le duo ne s’attendait pas est sorti de la réunion entre la Cédéao, l’Ua  et l’Onu dans la capitale ivoirienne la semaine dernière.  C’est sans nul doute la décision inattendue de la communauté internationale portant sur  la dissolution immédiate du Cnrdre. Attendons de voir ce qui va être mijoté pour éviter l’éclatement de cet encombrant comité militaire. Rokia Diabaté

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