Commission électorale nationale indépendante : « Nous ne sommes pas prêts à cautionner une CENI de façade » déclare l’opposition

Août 16, 2011 - 18:30
Août 16, 2011 - 18:30
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Dans le cadre de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en vue des élections de 2012, les partis politiques n’arrivent toujours pas à s’entendre, l’opposition refusant le quota à lui attribué se réfugiant derrière les textes qui demandent l’équité entre les formations politiques. Mais, pour la majorité, en l’absence d’opposition crédible, 9 sièges devraient leur revenir. Si cette situation perdure, le dernier mot revient au ministre de l’Administration territoriale et des collectivités territoriales qui se verra obligé d’appliquer la loi. Mais c’est le consensus qui est le chemin le mieux indiqué. Sur cette question, un débat a été organisé sur l’ORTM le dimanche dernier. Outre Bassidi coulibaly directeur national de l’Intérieur, on notait la présence de Amadou Diadié Tékété vice - président de l’Association des droits de l’homme, de Mohamed Ag Akeratane (SADI) de l’opposition, Bréhima Koné président de l’Union interafricaine des droits de l’homme et de Iba N’Diaye représentant la majorité.  

 

 

On se souvient que lors de la traditionnelle rencontre entre le ministère de l’Administration territoriale et les formations politiques, un consensus devait se dégager concernant les partis devant siéger à la future CENI. Mais l’ossature proposée fait grincer les dents du côté de l’opposition. Du coup, c’est le blocage, mais la loi autorise la poursuite du processus électoral en l’absence d’un consensus.

 

 

 

La CENI est un organe chargé de superviser sur le terrain les opérations électorales afin que les résultats puisent être transparents, crédibles et acceptés par toutes les parties.

 

 

 

Selon Mohamed Ag Akeratane (SADI, opposition), équitable veut dire impartial. « Le gouvernement est en train de poser un acte qui est un diktat. Il faut commencer à craindre cet équilibre. La loi électorale dit qu’il y a dix postes qui doivent être partagés équitablement. La majorité soutient le gouvernement qui est en train d’orienter le travail » a-t-il affirmé. Il dit à qui veut l’entendre qu’il représente le SADI et les autres membres de l’opposition extra parlementaire.

 

 

 

« On attend seulement que le ministre applique la loi. Nous ne sommes pas prêts à cautionner une CENI de façade. Nous sommes légalistes donc derrière la loi » a t-il déclaré.

 

 

 

De son côté, Amadou Diadié Tékété vice - président de l’Association des droits de l’homme a fait savoir que la CENI a été d’abord un souhait de la société civile et qu’il constitue un instrument de supervision. « Entre l’équité et l’égalité, il y a une différence. En tant que société civile, on ne voit pas pourquoi il y a autant de difficultés ». Mais à en croire Tékété, « La non formation de la CENI n’entache pas le processus électoral » avant d’ajouter que « la stabilité est un droit fondamental ».

 

 

 

Pour Bréhima Koné, président de l’Union interafricaine des droits de l’homme, les élections se succèdent et ne se ressemblent pas et sont source de divergence, de violence. A titre d’exemple, il a dit que la CENI de 2007 a été mise en place sur fond de contestation. « L’équité veut dire justice et non égalité dans le partage. Pour éviter l’équivoque, la loi aurait mieux fait de déterminer le nombre attribué à la majorité et à l’opposition » a t-il indiqué. Et de poursuivre : « Soit on met en place une CENI ou on laisse. 9 contre 1, cette CENI n’a pas sa raison d’être, si la majorité est majoritairement majoritaire. La mission d’une CENI, c’est de garantir une élection crédible et transparente. Sur 15 membres, pourquoi ne pas donner 8 à la société civile et l’opposition et 7 à la majorité ». Dans son entendement, il s’agit de faire en sorte que la majorité ne soit pas majoritaire. Et de conseiller que les citoyens ne sont plus prêts à des élections truquées, mais transparentes, crédibles et apaisées. Sagement, il a invité l’administration à plus de neutralité et la société civile à plus de responsabilité.

 

 

 

Quant à Iba N’Diaye, il a dégagé les aspects techniques du critère de répartition. Il pense que la majorité est interpellée. « Quand on dit 1-9, on voit tout de suite le critère démocratique car la plénière s’est tenue en présence de tous les partis, majorité et opposition. Donc, le choix a été fait démocratiquement, en conformité avec la loi » a-t-il précisé. Pour Iba, il y a eu bouleversement du système en 2002 puisque le BARA, la seule opposition n’était pas représentée à l’Assemblée Nationale. Loi électorale a été revue, c’est pourquoi le mot équité est apparu et le 9-1. La dernière CENI, c’était le 7-3 (les 3 revenant au RPM, PARENA-SADI), alors pourquoi pas le 9-1 s’est-il interrogé.

 

 

 

Le premier vice - président de l’ADEMA qui représentait la majorité est même allé plus loin car selon lui, la CENI n’est pas un instrument pour faire un jeu d’équilibre entre majorité et opposition. « Dans la réalité, ce n’est l’opposition qui contrôle la majorité. Ce sont les acteurs qui surveillent mutuellement pour voir si l’administration ne favorise pas un des candidats au détriment de l’autre. On a focalisé le débat sur le seul bureau national alors que globalement, l’opposition a 33% et a les moyens de contrôler. Je trouve injuste qu’un parti comme le PARENA qui a 5 députés ne soit pas représenté au sein de la CENI.

 

 

 

Et à Bassidi coulibaly directeur national de l’Intérieur représentant le gouvernement de conclure : « si à défaut, il n’y a pas de consensus, la loi sera appliquée. Le SADI a écrit au MATCL et une correspondance a été adressée à ce parti. 125 partis ont recensés. Il n’est pas dans notre intention de diviser. Le credo du gouvernement, c’est la neutralité de l’administration. Le ministre a privilégié jusqu’ici le consensus sans lequel le ministre appliquera la loi qui passera par le principe d’équité ».

 

 

Rassemblés par O.O

 

 

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