Crise au Nord-Mali: L’Otan coupable !
Ça fait déjà presqu’un an ou plus que des mouvements sociaux ont débuté dans plusieurs pays arabes qualifiés à l’époque de « Révolutions de Jasmin » ou de « Printemps arabe».
Si en Tunisie et en Egypte où les mouvements ont commencé, la fracture sociale existait bel et bien et les populations aspiraient à de meilleures conditions économiques de vie et une réelle ouverture politique, en Libye en revanche, le régime en place n’offrait rien de tel. Car la population dans son ensemble bénéficiait de toutes les commodités que pouvait rêver la classe moyenne d’un pays développé.
Les Libyens avaient certainement besoin d’une dose de liberté individuelle dans un cadre de démocratie réelle. Tout cela était possible par de simples moyens de pression sur le régime qui commençait à redevenir fréquentable par les puissances occidentales avec lesquelles il était en brouille. Mais au lieu d’user de ces moyens de coercition pacifique, les puissances occidentales, l’on se rappelle, ont imposé une sale guerre (atroce et dévastatrice) à ce pays dont le Guide représentait à leurs yeux une grave menace pour la sauvegarde de leurs intérêts en ressources d’hydrocarbures.
Au jour d’aujourd’hui, les effets collatéraux pourtant prévisibles, car très décriés en son temps, continuent de sévir dans les pays dits du champ (Algérie, Niger, Mauritanie, Mali), en les plongeant dans les difficultés de tout genre tels les trafics de drogues et d’armes et les prises d’otages.
Actuellement, le Mali n’est-il pas en train de payer le lourd tribut de l’invasion des troupes de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord) en Libye ? Les forces de l’Otan, la France y compris, ne savaient –elles pas qu’en imposant cette guerre, de la façon qu’elles ont menée, cela provoquerait une véritable déstabilisation de la sous-région Sahara-Sahel, tant l’armée libyenne disposait d’arsenal de guerre de dernière génération qui pouvaient tomber aux mains de bandits déjà lourdement armés ?
Sans crainte de se tromper, on peut répondre par l’affirmative. Parce que la France en voulant la guerre en Libye et en entraînant ses alliés ne pouvait pas ignorer que dans les pays dits du champ, des terroristes y essaimaient et étaient prêts à se manifester dès que les conditions objectives le permettraient.
Aussi, avec les moyens et surtout les satellites dont disposent les armées de l’Otan, la France devrait informer sinon empêcher les déplacements des déserteurs de l’armée libyenne qui se dirigeaient sur notre pays si toutefois le Mali était traité en pays ami dont elle considère et respecte la souveraineté et l’intégrité du territoire comme le prétendait, le weekend dernier, son ministre des Affaires étrangères, Alain Jupé, de passage à Bamako en raison de la crise au septentrion.
Mais, personne n’est donc dupe. La France doit cesser l’ambivalence de son langage et de ses agissements si elle veut réellement œuvrer dans la stabilité et la cohésion entre les fils de notre pays. Pour ce faire, de notre avis, ne devrait-elle pas cesser de vouloir l’intégrité et la souveraineté de notre pays tout en nous suggérant de négocier avec des bandits armés qui se mettent sous le parapluie de revendication territoriale pour attaquer et déstabiliser ?
Le territoire malien n’est point négociable et « l’Azawad » et s’il existe physiquement (Puisque s’étendant du Sahara occidental aux confins de la Somalie selon la légende). Car comme le Mali, ce territoire est peuplé de plusieurs races et de plusieurs ethnies et la minorité touareg ne peut se l’approprier à elle seule.
Par Gaoussou M. Traoré
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