Crise du Nord : Le MNLA est rentré au Mali avec son arsenal sur instruction du président ATT
Les ‘’bandits armés‘’ ne sont que la minorité, de la minorité minoritaire du pays.
En matière de population, les trois régions administratives ne constituent qu’une minorité nationale. C’est une zone où la densité démographique au kilomètre carré est l’une des plus faibles au monde. L’hostilité naturelle des éléments climatiques en est la principale explication. Dans ces zones désertiques, arides et inhospitalières, cohabitent des populations de races blanche et de race noire : Maures (ou Arabes), Tamasheqs (ou Touaregs), Sonrhaï, Peuls, Bella, Bambaras, etc.
Dans ce melting-pot, la population blanche est ultra minoritaire avec ses deux composantes. Dans cette dernière, le groupe maure est plus stable et moins enclin à l’errance à travers le Sahara. De ce fait, il est démographiquement plus fourni que les Touaregs qui nomadisent jusqu’au Tchad. Ce qui veut dire que dans la composante minoritaire de la population blanche du Nord-Mali, les Touaregs sont très minoritaires.
Nous en arrivons ainsi au Mnla, qui a pris les armes, de la manière la plus abjecte que le Mali ait jamais connue, pour constituer un Touaregland en commençant à bâtir cette nation et cet Etat à partir du Mali : c’est le président de la République lui-même qui nous fournit les éléments d’appréciation du volume des Touaregs qui veulent un Etat indépendant. Lui-même reconnaît en avoir reçu trois groupes qui lui auraient signifié leur volonté farouche de rester avec le Mali. Un seul aurait refusé cela, et c’est ce dernier qui a pris les armes pour combattre le Mali.
Le Mnla, combien de régime ?
Résumons-nous. Ce sont quelques petits énergumènes très minoritaires au sein des Touaregs que nous affrontons aujourd’hui. Une toute minorité au sein de leur communauté elle-même minoritaire dans la population blanche arabe-berbère. Communauté elle-même très minoritaire dans le Nord-Mali. Ce nord à densité de population qui est minoritaire dans la population totale du Mali. La question est alors : combien de combattants avons-nous en face ?
Eux-mêmes ont parlé à la chute de Tessalit : 600 éléments, le président mauritanien a parlé de 300 ‘’bandits armés’’. D’autres chiffres ont avancé 500. Et de quelles armes disposent-ils ? Ils en ont apporté de Lybie, certes, mais on est sûr d’un certain nombre de faits : ils ont quitté la Lybie en fuite et dans la débandade. Ils ne sont venus ni par avion, ni par train, ni par bateau. Mais en pick-up 4x4. Une partie a été désarmée par l’Armée du Niger d’autres ont été combattus et défaits par cette armée nigérienne qui n’a rien laissé passer.
C’est uniquement l’Algérie qui a laissé passer les convois avec leurs armes sur instruction des autorités maliennes qui ont demandé à Alger de les laisser passer.
Conclusion, les rebelles sont venus avec les armes de la Lybie, mais ni les lourdes et ni la quantité que l’on croit. Et c’est à la lumière de ces vérités que la phrase du chef de l’Etat mauritanien a un sens. « N’importe quel Etat digne de ce nom aurait vaincu vite fait bien fait cette horde. » S’était-il étonné en substance. Pas la mer à boire quoi.
Amadou Tall
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