La démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra obtenue à la suite de l’utilisation de la force par Kati, semble avoir soulagé les différentes forces vives du Mali. Pour cause, personne ne l’a condamnée et les activités n’ont connu aucun bouleversement dans la capitale.
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L'ancien Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra[/caption]
Nommé le 17 avril dernier conformément à l’accord-cadre signé entre le Cnrdre et la Cédéao, le Premier ministre de «pleins pouvoirs», Cheick Modibo Diarra, a été forcé d’abandonner son poste. Kati l’a arrêté afin de le forcer à déclarer sa démission au peuple malien. Contrairement à la pensée des plus sceptiques, les activités se sont déroulées normalement.
Toute chose qui prouve à suffisance que les Maliens, précisément les Bamakois, adhèrent implicitement à la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra. La cause, cette démission était réclamée depuis plus d’un mois par les forces vives de la nation. Les alliés d’hier du PM l’avaient lâché, pour compétence et envie de tuer la démocratie au profil des hommes du régime militaire.
De fait, le Fdr -front anti-putsch- a été la première force politique à étaler les tares de l’homme tout en boutant les concertations nationales dont la primature avait la charge d’organiser. Un moment, ce front avait crié haut et fort la nécessité d’un autre Premier ministre en lieu et place de CMD. Au fil du temps, d’autres forces vives se sont ralliées à la vision du front anti-putsch. Pire, les pro-putschistes ont même envahi les rues de Bamako et fait des sorties médiatiques pour réclamer la démission du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra. Il s’agit en l’occurrence de la Copa, Yérèwoloton Ton et d’autres associations.
Encore plus symptomatique du malaise, l’ex-junte ne cachait plus son désaccord avec le Premier ministre. Elle soupçonnait chez le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, une certaine volonté de restauration de la dictature. Cela, à travers l’introduction flagrante des proches du général Moussa Traoré et de sa femme dans les affaires. Même la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, était convaincue que CMD était le frein à la reconquête des régions occupées. Et après sa visite à l’état-major général des armées et à Kati, pour s’enquérir de la situation qui prévaut au niveau de l’armée malienne, elle avait introduit une demande d’interpellation du gouvernement afin que le PM fournisse des explications concernant la situation. En son temps, cette demande avait été jugée inopportune par le bureau de l’Assemblée nationale. En outre, le torchon brûlait entre des leaders musulmans et le Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Il s’agit en l’occurrence du président du Haut conseil islamique, l’imam Dicko, mais aussi, le Chérif de Nioro qui ne le soutenait plus. Au final, la «démission» du Premier ministre n’incommode personne. Même si la manière reste à désirer.
Oumou DIAKITE