L’Affaire dite « Fonds GAVI » du Centre de Santé de Référence de Kayes est loin de connaitre son épilogue. Plusieurs millions de FCFA ont été détournés. L’ex Médecin chef, Dr Fousseyni Haidara limogé, et contraint au payement de 10 080 000 FCFA, porte plainte contre son comptable Mme Diarra Bassira Coulibaly pour faux et usage de faux… Selon toute évidence, des hauts cadres de la santé risquent gros dans cette affaire. En attendant, le silence du Ministre de la Santé et de son DAF s’avère pour le moins assourdissant.
[caption id="attachment_55039" align="alignleft" width="310" caption="Mme Madeleine Ba , ministre de la Santé"]
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Rappelons que c’est devant le tribunal de Première Instance de Kayes, le 02 Septembre 2011 que ladite plainte a été introduite des mains de Me Massaman Bagayoko Avocat à la cour.
Les fonds détournés étaient pour la plupart destinés à la prise en charge de la campagne de vaccination élargie (PEV) dans certaines localités. Il fallait, pour ce faire, payer les agents de vaccination, assurer leur frais de déplacement et autres.
L’affaire du CSRF remonte à environ quatre ans. Arrivée à Kayes en 2009, Dr Fousseyni Haidara, après plusieurs rencontres avec son personnel semble tombé être dans un piège tendu par des dinosaures dont son comptable Mme Diarra Bassira Coulibaly, Comptable Régional et son Directeur.
Pour preuve, le 03 Juin 2009, la Directeur Régional de la Santé de Kayes a remis le fonds GAVI d’un montant de 19 .424.667FCFA au CS Ref de Kayes pour la prise en charge de la relance des activités de vaccination et d’Investissement. (Voir document Activités prises en charge relance des activités de vaccination et d’investissement Maliba).
Cet argent, au lieu d’être versé dans les comptes du Centre qui en avait d’ailleurs (3), le Directeur Régional à l’époque Dr Mohamed Hachimi et son comptable Régional M. Mamou Traoré, ont préféré le remettre en mains propres au comptable.
Epouse d’un inspecteur de police, cette dernière était connue pour ses frasques sur les lieux de mariage et baptême.
C’est par la suite, que l’on découvrira très logiquement des actes de faux et usage du faux en écriture, des émissions de fausses factures et signatures, des ordres de mission fictifs, avec des cachets et signatures scannés de son directeur et aussi du préfet de Kayes.
Ce, grâce au concours d’un de ses très proches et non moins informaticien, gérant d’un cybercafé ; et à la complicité du chargé d’informations sanitaires du centre en la personne de Thomas Sangaré.
Auparavant, plus de 40. 000. 000 de FCFA avaient disparu dans la pharmacie deux mois avant l’arrivée de Dr Fousseyni Haidara. Idem les états de paiement fictif de carburant pour la chaine de froid (Appui à la stratégie avancée).
L’enquête GAVI
Comme on le dit souvent, « la mauvaise odeur attire les mouches ». C’est partant de ce constat proverbial que l’opportunité d’inspecter le centre s’est imposée.
Grande fut la surprise quand l’équipe de l’audit dirigée par un Camerounais a fait son passage à la comptabilité du CS Réf et le constat de la disparition de plusieurs millions dont 10 000 000 de CFA et des matériels sans aucun justificatif.
Cette gestion désastreuse des fonds octroyés aux airs de santé, pour leurs prises en charge et, pour celle de la campagne élargie de vaccination dans certaine localités ne pouvait, en aucun cas passer sous silence. Ainsi une plainte a été introduite contre le Dr Fousseyni Haidara en sa qualité de Premier responsable et Mme Diarra Bassira Coulibaly son comptable.
Dr Haidara se retourne contre son comptable pour faux et usage de faux
Quand bien même la responsabilité de la comptable soit reconnue et qu’elle ait reconnu les faits, le remboursement ne se fera cependant pas de manière solidaire. C’est le Dr Fousseyni Haidara qui fut mis en en demeure de payer la somme de 10 080 000 FCFA en plus de son limogeage.
L’affaire ne manque pas de relents et des hauts cadres de l’administration impliqués jusqu’au cou, tentent en ce moment de la classer.
Rappelons, à toute fin utile, que les travaux de la cour d’Assises se tiennent présentement à Kayes, mais contre toute attente, c’est la présence des criminels financiers concernés.
Nous y reviendrons !
Par T. Coulibaly