Entre le président ATT et son administration, il y a bien des distorsions inexplicables qui poussent les citoyens à mettre en doute la pertinence des propos du chef de l’Etat sur certaines questions. C’est le cas du nouveau découpage administratif qu’il avait dit ne pas être concerné par les élections de 2012 et pourtant, c’est le contraire qui a été décidé en Conseil des ministres du mercredi 22 février 2012. Alors qui faudrait-il désormais croire ?
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« Je dois préciser que les élections de 2012 ne sont pas concernées par ce nouveau découpage administratif», avait dit le Président ATT dans son message à la nation du 1er janvier 2011, en sacrifiant au rituel du grand oral du nouvel an.
Cette précision intervenait après l’énoncé des nouvelles régions qui allaient être créées pour porter le nombre de 8 à 19 au Mali.
C’était pour tranquilliser les esprits. Mais surtout, pour répondre à ceux qui s’inquiétaient de voir ce nouveau découpage, une fois appliqué, peser lourd sur l’organisation des élections, notamment sur une éventuelle refonte du fichier électoral et la mise en place et l’opérationnalisation des démembrements des services d’organisation et de supervision des élections comme la Ceni, la Dge, etc.
Pourtant, des voix s’étaient bien élevées pour parler de l’incongruité de cette réforme qui ne ferait que créer de sérieux problèmes à l’organisation des élections surtout au moment où le fichier électoral n’est pas à un niveau souhaitable.
En effet, des hommes politiques et surtout des dirigeants avisés des grandes formations politiques, avaient dit que le fichier Ravec était l’idéal, le race n’étant choisi que par défaut, même si l’on édulcore en l’appelant fichier « Race amélioré ».
La parole d’un chef d’Etat étant sacrée, le débat a été clos en ce qui concerne ce sujet et les acteurs politiques continuaient de verser leur encre et salive sur d’autres sujets brûlants.
Quelle ne fut alors la surprise de constater, que les nouvelles régions qui venaient d’être créées, notamment celles de Taoudéni et Ménaka ont été prises en compte pour les législatives de juillet prochain. Ce qui porte le nombre de députés de l’Assemblée nationale de 147 à 158, soit 11 de plus, selon les explications fournies par le Conseil des ministres lequel a adopté cette décision en sa session du 22 février 2012.
Apparemment, les propos du chef de l’Etat n’ont pas été pris en compte et les citoyens se demandent bien, désormais, s’il a encore le plein contrôle de son administration ou s’il n’aurait pas subi des pressions pour changer d’avis pour une question aussi importante. Alors, à l’avenir, qui faudrait-il vraiment croire entre ATT et son administration qui n’en sont pas à leur première contradiction ?
B.S. Diarra