Divorce annoncé d’Iyad Ag Ghaly d’avec Aqmi : Les dessous d’un revirement

Nov 5, 2012 - 03:45
Nov 4, 2012 - 18:18
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A la surprise générale, le mouvement islamiste Ançar Eddine a annoncé le week-end dernier sa participation à des négociations de paix sous l’égide de la Cédéao et de l’Algérie en envoyant depuis vendredi à Ouagadougou et à Alger des délégations. Ce revirement spectaculaire de l’organisation d’Iyad Ag Ghaly cache mal les menaces qui pèsent sur la tète de ce chef rebelle à qui les Etats-Unis d’Amérique n’ont donné que quelques jours pour se décider au risque d’être dans leur ligne de mire. [caption id="attachment_55848" align="alignleft" width="250"] Iyad Aghali[/caption] L'Algérie et le Burkina Faso cherchent depuis des mois à faire participer Ansar Dine à une solution en l'éloignant d'Aqmi, jugé infréquentable pour ses activités "terroristes", de même que le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), le troisième groupe islamiste du Nord du Mali. Leurs efforts sont en train de payer, disons la menace des Etats-Unis d’Amérique proférée par la secrétaire d’Etat, Hilary Clinton lors de récente visite à Alger, a vite prise au sérieux. De source algérienne, le responsable d’Ançar Eddine, Iyad Ag Ghaly, qui a toujours maintenu des liens avec Alger, "serait prêt à faire une déclaration" dans "les tous prochains jours" dans laquelle "il prendra officiellement ses distances d'Aqmi et acceptera de jouer le jeu de la ‘démocratie’". Selon la même source, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton aurait accepté, lors de ses entretiens le 30 octobre à Alger, "une sorte de sursis" à l’Algérie "pour réussir à faire entendre raison au controversé mouvement avant de lancer l’assaut". Le porte-parole d'Ançar dEdine, Sanda Ould Bounama a déclaré au micro de la BBC que ce désir de négocier n'avait aucun lien avec le fait que les contours d'une intervention militaire au Nord du Mali se précisent de plus en plus. Mais, il ne peut pas nier les problèmes de cohabitation avec les populations locales. En effet, sur le terrain, les chefs traditionnels de Kidal ne cachent plus leur agacement face aux agissements d’Ançar Eddine. Le vieux  chef traditionnel touareg, très respecté dans le Nord-est du Mali, Intalla, a instruit à  Iyad Ag Ghaly et à son propre fils, chef de la délégation à Ouagadougou, Algabass Ag Intalla, un élu de la région et l'une des principales figures d'Ançar Eddine, de prendre rapidement leur distance avec Aqmi s’ils ne veulent pas "être considérés désormais comme des ennemis". C’est donc acculé et menacé que les responsables sont en train de virer à 90°. Toutefois, ont-ils renoncé à la charia ? Sont-ils réellement prêts à couper les ponts avec Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique ? Dans un entretien à l'AFP, Algabass Ag Intalla, le chef de la délégation d'Ançar Eddine à Ouagadougou a déclaré que son mouvement était "indépendant de tout autre groupe". "Nous ne recevons nos ordres d'aucun autre groupe que d'Ançar Eddine", a-t-il déclaré. "Ançar Eddine qui est prêt à négocier pour qu'il y ait la paix dans la sous-région et au Mali en particulier", a-t-il ajouté. Ainsi soit-il ! Abdoulaye Diakité

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