Enseignement supérieur : Une grève de 72 heures avec rétention des notes décidée par le Comité SNESUP de l'IPR/IFRA de Katibougou

Sep 29, 2011 - 18:30
Sep 29, 2011 - 18:30
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Décidément l'Enseignement supérieur au Mali n'a pas cessé de faire parler de lui. Après les immenses efforts consentis et les grandes reformes initiées par le département de tutelle, certains continuent de s'agiter si bien que, si l'accent n'est pas mis sur l'intérêt général, on risque de se retrouver dans une situation de "tout ça pour ça !". En effet, dans une correspondance  en date du 12 août 2011 adressée au ministre du Travail et de la Fonction publique, le Comité SNESUP de l'IPR/IFRA de Katibougou informe sa volonté d'aller en grève de 72 heures avec rétention de notes. La même correspondance précise que la rétention des notes se poursuivra jusqu'à la satisfaction totale des revendications.

dans sa lettre de préavis de grève, le Comité SNESUP de l'IPR/IFRA formule des griefs autour de trois points essentiels, à savoir le payement immédiat de la compensation financière aux travailleurs de l'IPR/IFRA pour la validation de l'année académique 2009-2010, l'arrêt immédiat des prélèvements arbitraires sur les salaires de l'Enseignement supérieur et de la recherche au titre de l'assurance maladie obligatoire (AMO) et le reversement des retenues opérées et le payement immédiat des frais d'encadrement des Techniciens (BAC +2) et des Ingénieurs de l'année académique 2009-2010.

Si ces revendications ne sont pas satisfaites au bout de 48 heures, poursuit la lettre du Comité SNESUP de l'IPR/IFRA, une grève de 72 heures avec rétention des notes. D'après les informations que nous avons obtenues auprès de certains militants à Katibougou, la grève déclenchée du jeudi 1er au samedi 3 septembre, a été observée.

La rétention des notes également se poursuit, indique la même source. Nous sommes ainsi en face d'une situation tendant à hypothéquer l'effort des autres partenaires de l'école. Car, après la fermeture des structures de formation supérieure, décidée par le gouvernement à partir du 30 juillet 2011, l'IPR/IFRA était la seule grande école autorisée à poursuivre ses cours. Ce, au regard de la spécificité de son calendrier académique qui est différent de celui des autres grandes écoles et instituts de formation.

En effet, à l'IPR/IFRA, les vacances se situent du 1er au mars au 30 mai soit trois mois. Le reste de l'année est consacrée aux cours théoriques et pratiques. La période pluvieuse est mise à profit par les enseignants pour la formation pratique sur le terrain. Il s'ensuit que, lorsque les syndicats de l'Enseignement supérieur déclenchaient la grève illimitée le 17 mars 2010, les enseignants de l'IPR/IFRA jouissaient de leur congé statutaire de deux mois.

C'est pourquoi, des responsables proches du dossier sont tombés des nues en apprenant que dans le préavis de grève, le Comité SNESUP de l'IPR/IFRA de Katibougou réclame le paiement des deux mois de compensation payés aux enseignants des autres structures qui ont consacré leurs congés à faire des cours de rattrapage pour permettre la validation de l'année académique 2009-2010. Cette compensation financière s'est chiffrée à environ un demi-million par ayant-droit, soit exactement 454.000 à 544.000 FCFA.

Approchés par nos soins pour une réaction sur la nouvelle donne qui prévaut à l'IPR/IFRA de Katibougou, les spécialistes des questions syndicales du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique se sont, pour le moment, refusés à tout commentaire.

Il faut noter enfin que c'est la conciliation engagée avec les syndicats de l'Enseignement supérieur qui a permis la signature du protocole avec chacun des partenaires sociaux pour la tenue des cours de rattrapage. La rémunération de cette charge supplémentaire s'étant avéré nécessaire, de commun accord, il a été décidé d'attribuer à chaque enseignant ayant assuré les cours les cours spécifiques une rémunération forfaitaire.

Le caractère forfaitaire résulte d'un engagement volontaire du personnel enseignant à boucler le programme de l'année académique durant la période restante.

Diakaridia YOSSI

 

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