On n'avait pas beaucoup entendu Ahmed Sow depuis le coup d'Etat intervenu contre son mentor et idole Amadou Toumani Touré. Dès qu'il a senti que le vent des arrestations musclées est passé et qu'un leader politique ne risque plus grand-chose à venir parader devant les micros des journalistes, l'ancien ministre des mines est sorti, tel un fantôme, du bois.
[caption id="attachment_55544" align="alignleft" width="310" caption="Ahmed Sow"]
![](http://www.maliweb.net/wp-content/news/images/2012/03/Ahmed_Sow00.jpg)
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Et que dit-il, ce revenant ? Il invite sans barguigner Hamé Diane Séméga, l'ancien ministre de l'équipement, à revenir d'exil pour "présenter sa démission immédiate" de la direction du parti PDES. Ahmed Sow, ce faisant, dévoile son masque. En effet, pourquoi le président du PDES devrait-il démissionner parce qu'il y a eu coup d'Etat ? Y a-t-il eu putsch contre ATT ou contre Séméga ? A supposer que le parti PDES soit concerné par les effets du putsch, pourquoi Séméga démissionnerait-il et non pas le bureau politique tout entier, dont Ahmed Sow est lui-même président d'honneur ?
En vérité, ces derniers temps, les Maliens ont vu se décrédibiliser à une vitesse supersonique la plupart de leurs leaders politiques, lesquels semblent gagnés par une ambition dévorante, celle de survivre à ATT et aux dépens d'ATT, celui-là même qui les a copieusement nourris pendant 10 ans. Mordre la main qui vous a nourris, voilà la nouvelle épidémie qui sévit sous nos cieux. Et Ahmed Sow constitue un cas fort singulier, lui qu'ATT a toujours couvé et qui prétendait convaincre les grands dadais d'électeurs en leur déclarant, sans sourire, qu'il avait les moyens techniques et matériels de faire venir un bras d'océan au Mali - excusez du peu... Qu'un éminent magicien capable de déplacer les océans ne voie que son pauvre compagnon exilé, Séméga, sur sa route pour prendre d'assaut le PDES, il faut bien avouer que c'est pitoyable!
Tiékorobani