Les vérités d'IBK au capitaine
Le RPM a tenu, samedi 14 avril au CICB de Bamako, sa conférence de cadres. Elle était présidée par BoulkassoumHaidara, 1er vice-président du parti, et avait pour but d'expliquer l'Accord Cadre signé entre le CNRDRE et la CEDEAO ainsi que de dégager la position du parti sur l'Accord et le coup d'état.
Le RPM s'est réjoui de l'Accord car il permet de sortir le Mali de la crise institutionnelle et de faire face à l'agression perpétrée par un soi-disant mouvement indépendantiste allié à des bandits armés. Pour le RPM, le président par intérim ne saurait devenir président de la transition: une telle hypothèse n'est prévue ni par la constitution, ni par l'Accord Cadre. Sur ledit Accord, le RPM a fait des recommandations: faire ratifier l'Accord par l'Assemblée nationale, autoriser le président intérimaire à se présenter à l'élection présidentielle car il ne sera pas celui qui conduira la transition.
Parlant de la durée de la transition, le RPM propose 6 mois. Une plus longue durée pourrait donner goût aux tenants du pouvoir; de plus, le niveau de préparation des élections avait déjà atteint 96%; l'aura du RPM et de son président ne cesse de monter et une tansition longue sera utilisée par certains responsables pour tenter de lui porter des coups. Le RPM propose même des dates. Ainsi, pour le 1er tour, le parti propose le 25 juillet 2012 et l'investiture du futur président le 6 décembre 2012.
Quelques instants après ces débats, le président du RPM, IBK, à la surprise générale de la salle, fait son entrée. Dans son intervention, il dira que la gestion de la crise par le RPM a été honorable à tout point de vue. Pour IBK, quand il fallut dire ce qu'un démocrate doit dire, son parti l'a fait. Lorsqu'il a été invité avec tout le respect utile par le capitaine Sanogo à venir à Kati, il a été accueilli, depuis le jardin zoologique, par des motards qui l'ont escorté jusqu'à Kati. Arrivé là, le capitaine Sanogo, par respect pour sa personne, est venu lui ouvrir la portière de sa voiture au moment où même des dirigeants de partis (il a refusé de les nommer), qui s'étaient invités eux-mêmes à Kati, attendaient sous un hangar. IBK dira avoir échangé avec seulement le capitaine et le lieutenant Konaré. Au cours de cet entretien, il n'a pas tenu un discours de complaisance comme le ferait un homme politique de bas étage. "Ceux qui viendront ici vous tenir un discours de complaisances ne seront pas à coté de vous quand vous serez interpellés par les juridictions internationales. Aucun coup d'état n'est acceptable dans une démocratie, même factice et d'une imposture avérée comme celle du Mali. La communauté internationale sera inflexible et celui qui vous dira le contraire vous aura menti", a dit IBK au capitaine Sanogo.IBK a promis aux jeunes militaires de les aider à cause de la marque de respect qu'ils ont eu pour lui et pour le fait qu'ils ont rendu service à ce pays car ce qui était en préparation allait conduire le Mali à la guerre civile. Les propos des prétendus grands démocrates d'aujourd'hui ne donnent aucun complexe au RPM. "Quand il fallait défendre la démocratie, quand, il fallait dire que la gestion du Mali était du type néo-patrimonialiste, ils n'étaient pas là. Quand, il fallait dénoncer les accords d'Alger, nous fûmes seul!", a tonné IBK. Parlant du meeting des ressortissants du nord où IBK était présent, le leader du RPM explique: "Lorsque j'ai été invité à prendre la porte, après le chahut causé par le début de discours du Dr. Oumar Mariko, la foule scandait: "IBK, la solution! IBK, la solution". Pour IBK, cette réaction du public en son égard est la preuve que les Maliens savent qui a fait quoi et qui est capable de quoi dans ce pays. Parlant des amis du Mali, il dira que depuis la crise, il ne fait que recevoir des diplomates de beaucoup de pays amis prêts à aider le Mali. "Le Mali est un pays béni de Dieu, voilà pourquoi, très vite, la légalité constitutionnelle a été rétablie", se félicite IBK.Quant à ceux qui veulent qu'il devienne Premier ministre de la transition, IBK en rit et soupçonne certains de vouloir envoyer à la retraite les deux plus vieux homme politiques du pays: Dioncounda et lui.
Abdoulaye Guindo
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