Gao : Femmes… à vos voiles

Sep 20, 2012 - 02:12
Sep 20, 2012 - 02:12
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Jusque-là, les occupants exigeaient des femmes le port du foulard avant de sortir, depuis le lundi la donne a changé : le port du voile est devenu obligatoire. Depuis qu’ils contrôlent la ville de Gao, après y avoir délogé le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), avait gardé une certaine modération vis-à-vis du comportement vestimentaire des femmes. Portés sur une application de la charia (la loi islamique), ils avaient quand même toléré que les femmes se contentent de se couvrir la tête avec un foulard avant de sortir dans les rues. On a pu constater la brutalité de ce changement vestimentaire chez les femmes de la Cité des Askia. Si certaines femmes ou filles, peu habituées à un tel comportement, s’indignaient déjà de cette nouvelle donne, elles vont devoir se ressaisir, se résigner pour prendre le mal en patience, puisque depuis le lundi 17 septembre 2012, ce n’est plus seulement le port du foulard, mais c’est le voile dans toutes ses dimensions que les occupants exigent à la gente féminin à Gao. Selon un correspondant que nous avons sur place, depuis le lundi, toutes les femmes de la ville sont voilées sans exception. Il explique qu’aucune femme ou fille n’ose encore sortir de chez elle sans le voile, au risque de se faire sanctionner par la police islamique. Notre interlocuteur d’ajouter que pour l’instant aucune sanction n’a pas été appliquée dans ce sens dû au fait que les femmes s’y sont vite conformées, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. "Quand tu sors sans voile, les islamistes te donnent un avertissement en promettant d’appliquer la sentence la seconde fois. Avec cette mise en garde, beaucoup de femmes n’osent pas franchir le Rubicon. Ce qui fait que toute la ville est voilée", explique notre interlocuteur. Dure dure pour nos populations du Nord restées sur place avec l’occupation de leur territoire. A chaque jour suffit sa terreur. Lapidations, amputations, fouettages… sont devenus leur quotidien. Le hic est que l’espoir d’une fin de la tragédie n’est pas pour demain. Les atermoiements des autorités de Bamako qui retardent de facto le déploiement d’une force africaine sous mandat de l’ONU, ont fini par pousser les braves populations, qui ont eu à défier les assaillants, mains nues, à la résignation totale. Pendant que la terreur y sévit dans ses pires dimensions, à Bamako, le gouvernement se contente des communiqués d’impuissance pour dénoncer la barbarie. Est-ce suffisant ? Abdoulaye Diakité 

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