Gouvernement de transition

[caption id="attachment_86110" align="alignleft" width="310"] Le président par interim du Mali, Dioncounda Traoré, à son arrivée à Bamako le 27 juillet 2012.
REUTERS[/caption] La scission du ministère de l’Administration territoriale et la création d’un département des religieux seraient  nécessaires.  Dans le cadre d’une transition apaisée au Mali, la scission du ministère de l’Administration territoriale et la mise en place d’un département réservé aux religieux seraient  salutaires en ce sens qu’elles pourraient circonscrire la crise actuelle. Depuis quelques années, ce sont les religieux qui parviennent le plus souvent à mobiliser des milliers de personnes dans le cadre de leurs revendications et cela, contrairement aux forces vives de la nation. Pour rappel, lors de l’adoption du  fameux Code des personnes et de la famille, ce sont les mêmes religieux qui ont agité le pays jusqu’à obtenir la non promulgation de ce projet de loi par le  Président de la République. Depuis lors, ces religieux ont suivi de très près toutes les questions importantes concernant la Nation. Mieux, ils étaient au four et au moulin pour le retour du pays à la normale après les événements du 22 mars dernier. D’ailleurs, une délégation de représentants des religieux s’était rendue au Burkina Faso pour rencontrer le Médiateur de la crise malienne afin de pacifier la situation et éviter le pire au peuple malien. Mieux, ce peuple accorde aujourd’hui plus de crédibilité aux religieux qu’à n’importe quelle autre force vive du pays : en témoignent les multiples rencontres des religieux qui rendent toujours plein à craquer le Stade du 26 mars. Par ailleurs, ces religieux s’investissent beaucoup pour la recherche de solutions à la crise du Nord du pays. Une délégation du Haut conseil islamique du Mali (HCIM) a sillonné les zones envahies du Nord pour rencontrer les islamistes armés. Bref, les affaires du pays ne peuvent actuellement bien marcher sans l’adhésion des religieux. Aussi, la création d’un département des religieux n’est pas de trop car elle pourrait  contribuera efficacement à les impliquer davantage dans les prises de décision du pays. Ce qui pourrait aussi éviter d’éventuels mécontentements des populations. Mais la création de ce département des religieux est-il susceptible de déboucher sur un problème de laïcité ? En tout cas, certains le craignent, même si les religieux représentent aujourd’hui une force vive plus mobilisatrice que les autres forces. Concernant la question de scission du ministère de l’Administration territoriale, les problèmes du Nord semblent plus faciles à gérer avec un département de décentralisation réelle, surtout que l’intégrité territoriale du pays est menacée par l’intention de certains apatrides de créer une « république de l’Azawad » en  République du Mali. Aussi, certaines régions du Mali se plaignent du partage des bénéfices découlant de la décentralisation existante.  Donc, dans le cadre de la recherche d’une transition apaisée au Mali, la scission du ministère de l’Administration territoriale et la mise en place d’un département réservé aux religieux pourraient être salutaires. Oumar Diakité