Gouvernement Oumar Tatam Ly : Les mécontents, les déçus et les sceptiques

Sep 9, 2013 - 14:21
Sep 10, 2013 - 00:48
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[caption id="attachment_168508" align="aligncenter" width="610"]Mali: le premier ministre, Oumar Tatam LY Mali: le premier ministre, Oumar Tatam LY[/caption] Les Maliens connaissent depuis dimanche le nouveau gouvernement Oumar Tatam Ly.     Il s’agit d’une équipe de 34 membres.  Une équipe sur la composition de laquelle les commentaires vont bon train. Sa nomenclature est le premier facteur d’interrogations au sein de l’opinion où les premiers surpris (déçus?) sont ces hommes politiques et/ou  candidats qui, chacun avec ses motivations personnelles, ont rallié le camp IBK avant ou entre les deux tours de la présidentielle. Parmi eux, figure ce cadre très connu des milieux politiques et qui avant même que le Premier ministre ne soit connu, a annoncé à son milieu qu’il est le prochain premier ministre. Et quelques heures avant, il était déjà entrain de préparer la grandiose fête prévue à cet effet. En apprenant que le choix du président a plutôt porté sur le banquier Oumar Tatam Ly, notre homme politique, a frôlé la crise cardiaque. Et estimant qu’il a été victime de trahison de la part du président, il (l’homme politique), ne voulait pas figuré sur la liste du gouvernement Tatam Ly. C’est, semble t-il, après que certaines personnes ressources l’ont beaucoup supplié, qu’il a finalement accepté son portefeuille.     Les candidats malheureux au 1er tour de la présidentielle, qui sont également sur la liste des déçus, sont restés discrets. Sur la vingtaine qui a rallié IBK, seul Moussa Mara, a tiré son épingle du jeu. Il a été promu ministre de l’urbanisme et de la politique de la ville.  Ceux qui n’ont pas été appelés au gouvernement, dès lors, ne pouvaient qu’accepter le fait. IBK, avait non seulement dit «qu’il s’agira pas de partage de gâteau», et qu’il n’a d’engagement avec qui ce soit parmi tous ces candidats qui l’avaient, en fait rejoint, juste parce qu’il fallait éviter à tout prix de se retrouver à l’opposition.     Le genre ! La faible représentation des femmes dans le nouveau gouvernement est un constat vite fait : seulement 4 femmes ont fait leur entrée dans ce gouvernement qui compte 30 hommes. Un écart très considérable et que les milieux féminins ne manqueront pas de relever dans un pays où depuis plusieurs années les femmes mènent une lutte farouche faire l’adoption de la parité hommes/ femmes, au niveau des instances de décision de l’Etat.     Des anciens retournent aux affaires : Dans le gouvernement Oumar Tatam Ly, annoncé pour être celui du changement, l’autre constat que l’on peut faire concerne le choix porté sur certaines personnes qui, non seulement ne sont pas à leur première expérience gouvernementale, mais qui plus est, lors de leur passage aux précédents gouvernements d’avant transition, n’ont pas forcément laissé l’image de gens qui maîtrisent les dossiers des départements à la tête desquels ils signent leur retour. Que dire des sept anciens ministres de la transition. Beaucoup, a commencé par la classe politique, s’attendaient, à ce que Django et toute son équipe, prennent des congés bien mérité, après une transition qui a connu des hauts et des bas. Au lieu de cela, sept anciens ministres de la transition, dont le Général Moussa Sinko Coulibaly, reviennent au gouvernement. En reconduisant le général Sinko, celui qui a organisé la dernière présidentielle, IBK, manifestement, lui renouvelle sa confiance pour conduire l’organisation des échéances à venir, à savoir les prochaines législatives. Ce qui, pourtant, n’était pas souhaité par la classe politique. On se souvient que, lors de la dernière rencontre qu’il a eue avec la classe politique avant la démission du gouvernement (cérémonie dont le but était de prendre l’avis des partis politiques sur les propositions de dates choisies par l’administration concernant les élections législatives), la plupart des formations politiques qui avaient pris part à la rencontre au gouvernorat, ont exprimé au ministre de l’administration territoriale, de l’aménagement du territoire et de la décentralisation d’alors, leur souhait de laisser l’organisation des législatives à la nouvelle équipe.  Eux soupçonnaient, en fait, le ministre Sinko, de tenter de tracer à IBK les voies d’une majorité à l’Assemblée nationale. Il faut donc craindre que la reconduction du Général Moussa Sinko à son poste, ne vienne crisper, dans les jours à venir, les rapports entre le ministre et la classe politique qui ne lui fait pas confiance.     Une figure de la rébellion à la diplomatie L’une des plus grandes surprises, après la constitution du gouvernement est, sans nul doute, le choix de la personne qui vient d’être propulsée à la tête du département des affaires étrangères et de la coopération internationale. Zahabi Ould Sidi Mohamed. Puis que c’est de lui qu’il s’agit, n’a pas une bonne réputation en République du Mali. Il s’agit, en effet, d’une figure tristement célèbre de la rébellion des années 1990. Aussi, certains craignent qu’il se serve de sa position pour appuyer la cause défendue par la rébellion. Peut-il ramener le Mnla et les autres groupes armés à revenir dans la République et abandonner toute idée autonomiste? Ceux qui le font confiance se basent sur sa connaissance des différentes péripéties de la rébellion au Mali. Mais l’un des touts premiers avantages de son choix pour IBK, sera de desserrer l’étaux des 60 jours que lui ont fixé les groupes armés signataires de l’accord de Ouagadougou.     Papa Sow / maliweb.net

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