Greve illimitée des enseignants du supérieur : Les enseignants du Snesup et du Snec sont-ils réellement des maliens ?

Jan 2, 2013 - 18:31
Jan 3, 2013 - 06:32
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Certes, les revendications du syndicat national de l’éducation (Snec) et du syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) sont légitimes, toute fois l’opinion voit d’un mauvais œil le bras de fer engagé avec l’Etat pour la satisfaction de leurs doléances surtout en ces temps où le pays traverse une phase critique de son existence. Il est temps que les enseignants se ressaisissent pour ne pas porter encore le chapeau d’une seconde année blanche. Les étudiants de toutes les facultés du Mali étaient réunis jeudi 27 décembre au monument de l’Indépendance. Objectif : réclamer de leurs professeurs l’arrêt de la grève illimitée décrétée par le syndicat national de l’éducation (Snec) et le Snesup, deux syndicats du supérieur. Mercredi 2 janvier, les étudiants sont revenus à la charge, cette fois avec une marche pacifique pour réclamer de nouveau la reprise des cours au titre de l’année académique 2012-2013. L’assemblée générale des étudiants est doublement interpellateur et mérite réflexion de la part de ceux qui doivent leur transmettre le savoir. En grève illimitée depuis septembre, les enseignants du Snec et du Snesup qui n’ont que dalle de la plus grave crise que notre pays traverse ne veulent rien savoir que la signature du protocole d’accord du 6 mars 2012 entre eux et l’Etat, relatif à la satisfaction de certains de leurs doléances. Pensant affaire à un gouvernement intérimaire (donc qui n’est qu’aux affaires que pendant un bout de temps), les enseignants ont voulu mettre la pression afin que les autorités en charge signent le « fameux accord »,  même disent-ils « si son application se fera qu’ultérieurement ». Erreur ! L’Etat étant une continuité, les ministres en charge du dossier sachant bien que cette signature peut leur être fatal ont opté pour des pourparlers afin que les enseignants observent « la pause » mais hélas ! L’appel est tombé dans des oreilles sourdes. Ils ont refusé de baisser la garde. La médiation engagée par la société civile n’a servie pratiquement à rien. C’est un refus systématique de lever le mot d’ordre de grève illimitée. Ayant refusé la main tendue des sages de Bamako, ils sont catégoriques sur la satisfaction de leurs doléances qui sont pour la plus part d’ordre pécuniaire. Nous n’allons rien apprendre à ces hommes qui ont opté pour l’enseignement, mais leur rappeler que ce qui fait aussi la force d’un homme, c’est de céder parfois, même si on a raison surtout que le pays traverse le moment le plus difficile de son existence. Admettons que les enseignants aient raison sur toute la ligne, mais engager un tel bras de fer avec le gouvernement en ces temps de crise dont les victimes collatérales ne sont en réalité que les étudiants. Même le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, Messa Ould Mohamed n’a pu fléchir ses professeurs d’une autre époque, qui se soucient peu de l’avenir de la nation, une nation qu’ils sont en train de mettre à terre. Qui mieux que les enseignants sont censés comprendre que le pays n’a pas besoin d’être étourdi au moment où les fils et filles essayent de recoller les morceaux. Comme disait un grand homme, « il faut savoir choisir le morceau à jouer quand le monde t’observe ». Et ça, nos vaillants professeurs passent complément à coté de la plaque. On s’excite et on ne veut rien céder. Certes, les professeurs sont dans les conditions peu satisfaites de travail, mais toujours est-il que quant l’intérêt national est menacé,  les considérations partisanes doivent s’éclipser. Une  chose est sûre, si la grève perdure, ce sera une deuxième année blanche. Et ça, l’histoire retiendra que les deux syndicats en sont pour beaucoup. A. Sidibé        

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