Guerre au Mali : Aucun sacrifice n’est de trop

Fév 28, 2013 - 18:30
Mar 1, 2013 - 05:39
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L’on a très souvent eu vent des pertes en vies humaines enregistrées par les forces étrangères qui se battent aux côtés du Mali. Côté armée malienne, la vieille habitude du secret demeure, tant l’information est confisquée et n’est donnée qu’approximativement… militiaire malienDepuis le 11 janvier 2013, date de l’intervention des forces françaises pour freiner la progression des groupes islamistes vers le sud, le bilan des pertes en vies humaines s’est littéralement alourdi. « Il est moins lourd parmi l’armée malienne et ses alliés que chez les adversaires, qui ont enregistré des centaines de morts », révèle une source militaire malienne. L’armée malienne feint de communiquer sur le bilan humain. La traditionnelle conférence de presse de la Direction des relations publiques et de l’information des armées (DIRPA) omet volontairement le sujet. « Quand l’armée malienne communique, c’est qu’elle n’a pas le choix. Mais la réalité est tout autre », affirme un journaliste du quotidien national qui pense qu’il faut pourtant donner l’information afin de ne pas ouvrir d’autres brèches susceptibles de la transformer négativement. Pour autant, à la date du samedi 22 février 2013, le nombre officiel des morts au sein de l’armée malienne est passé à 37, en plus de 127 blessés, indique Diarran Koné, le conseiller à la communication du ministère malien de la Défense. Le 11 janvier, « les combats de Konna ont fait 11 morts et une soixantaine de blessés dans les rangs de l’armée malienne », selon le président malien Dioncounda Traoré. Aucun bilan n’a été communiqué pour le camp des djihadistes, mais l’armée malienne a évoqué une centaine d’islamistes tués à Konna. Notons qu’auparavant, avant le déclenchement des hostilités à Konna, plus d’une cinquantaine de morts et de blessés avaient été enregistrés dans les rangs de l'armée loyaliste malienne lors de la prise de Gao par les groupes rebelles. Lourdes pertes dans les rangs des forces étrangères Les combats du vendredi 21 février 2013, dans le massif des Iforas (Nord du Mali), ont fait 23 morts dans les rangs de l'armée tchadienne et 93 dans le camp des islamistes armés, a annoncé dimanche l'état-major tchadien, selon un bilan revu à la hausse. Malgré ce grand coup de poignard, les hommes d’Idriss Deby Itno ne sont pas « démotivés ». Bien au contraire, le Tchad est déterminé à aller jusqu’au bout de son engagement, a déclaré mardi à Abidjan le ministre délégué à la Défense et aux Anciens Combattants du Tchad, Benaindo Tatola. « Ça ne pourra pas nous démotiver parce que c'est un engagement que nous avons pris », a-t-il dit dans un entretien à Agence presse Afrique, à la veille du 42e sommet des chefs d'État et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). « Même si dans le parcours le Tchad perd quelques hommes, ça ne veut pas dire qu'il va cesser son action. Nous irons jusqu'au bout pour que l'objectif soit atteint », a-t-il encore dit. Côté français, depuis le déclenchement de l’opération Serval, 2 légionnaires ont été tués : un pilote d’hélicoptère, le lieutenant Damien Boiteux, à Konna le 11 janvier 2013 ; puis, il y a une semaine, Harold Vormezeele. Lors d’un accrochage violent entre les groupes islamistes et des unités des troupes françaises et tchadiennes, le jeune sergent-chef de 24 a été mortellement touché. Un ennemi commun La guerre au Mali est autant une bataille de solidarité que d’intérêts communs des nations qui s’y sont engagées. Conscientes que le terrorisme est un, celles-ci semblent déterminées à tout mettre en œuvre pour l’éradiquer. La preuve : le Tchad, qui a perdu 23 des siens (chiffre officiel), n’est pas prêt à rebrousser chemin. Il est la seule force africaine à se débattre avec la France dans le grand massif de l’Adrar. Parlant du banditisme dans la zone sahélienne, qui se caractérise entre autres par le trafic de drogue, le ministre tchadien de la Défense a fait remarquer que la situation au Mali risquait de déteindre sur toute la bande sahélo-saharienne si les mesures idoines n’étaient pas prises dès maintenant. « C'est donc notre devoir de venir aider les frères maliens pour que nous puissions éradiquer complètement les narcotrafiquants, les terroristes de cette zone », a-t-il dit. Quelque 2235 soldats tchadiens sont engagés dans la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) aux côtés de l'armée malienne et de l'opération française Serval. Les contingents de la MISMA engagés à cette date sur le terrain sont : le Ghana (125), le Niger (532), le Nigeria (1145), le Tchad (2235), le Sénégal(495), le Bénin (202), le Burkina Faso (500), le Togo (500). Par David Dembélé depechesdumali.com

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