Histoire… … d’un chasseur… extraordinaire

Fév 18, 2013 - 08:06
Fév 18, 2013 - 06:08
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  1. A.    Fané, âgé de 69 ans est marié à seulement 2 femmes, mais, il est le père de 25 enfants.
Respectueux et respecté de tous à Moribabougou, le vieil homme s’est imposé dans le quartier comme un véritable notable, présent à toutes les cérémonies de baptêmes, mariages et décès. Aussi, à la mosquée du coin, il est cité parmi les plus fidèles de la maison de Dieu. Grand notable, le vieux Fané est aussi, celui auquel on fait régulièrement appel pour "éteindre les feux" au niveau des familles en… "flammes". Parallèlement à ses activités sociales, le vieil homme qui est vendeur de cola est également réputé être un grand chasseur, et de la classe de ceux qui ne reviennent jamais bredouille. En effet, chaque fois que le vieux monte sur sa vieille moto pour aller à la chasse, il revient à la maison avec du gibier qu’il prend même le soin de dépecer en brousse.

Y’a-t-il tant d’animaux sauvages dans les alentours de Bamako ? La question ne se posait plus dans le quartier car, selon certains habitants, le vieux chasseur détiendrait des "secrets" et est à même de faire venir le gibier à lui. C’est-à-dire : aux seuls vœux du vieil homme, les gibiers parcourraient des centaines de kilomètres pour venir se faire… tuer. Tout ce mystère a, cependant été mis à nu le 16 janvier dernier. En effet, ce jour-là, aux environs de 16 heures, le vieux chasseur, entouré de bergers et solidement attaché comme un sac de cola, a traversé tout le quartier à pied pour indiquer son domicile à ses "ravisseurs". Qu’avait-il donc pu bien faire notre respectable et redoutable chasseur ? Les curieux qui ont suivi le cortège jusqu’au domicile du vieux, ont été édifiés. En réalité, M. Fané n’a jamais appuyé sur la gâchette d’un fusil. Et, le canon de l’arme qu’il porte en bandoulière, n’a même pas de gueule. Son fusil n’était qu’un simple bâton, (magistralement confectionné par un artisan) que le vieux notable gardait toujours dans un fourreau. Quant aux gibiers qu’il abattait régulièrement, rien d’autres que des moutons, chèvres et même des coqs, poules, pintades et autres volailles qu’il se débrouillait à attraper et à leur passer le couteau sous la gorge, dans un petit coin aménagé par ses soins. Ce 16 janvier donc, A. Fané aura été lâché par ses incantations qui lui « livraient les animaux sauvages sur rendez-vous ».

Ainsi, un jeune berger qui avait mystérieusement perdu deux béliers, avait appréhendé le vieux bandit, alors que celui-ci « travaillait » un mouton. Paniqué, notre « chasseur » a dû reconnaître son forfait, avant d’être conduit sous bonne garde à son domicile. Toutefois, grâce à l’intervention de certains notables du quartier, notre "Tartarin de Tarascon" aura échappé aux quatre murs de la Maison d’arrêt de Bamako-Coura.

Certaines de ses victimes lui ont pardonné, les autres seront dédommagées par son fils aîné.  Boubacar Sankaré

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