La CEDEAO des peuples ou des chefs d’Etat ?

Avr 30, 2012 - 18:30
Avr 30, 2012 - 14:25
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Par définition, «La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C'est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l’Afrique de l'Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de l'ECOMOG, groupe militaire d’intervention qui devient permanent en 1999. La CEDEAO compte 15 États membres dont le Mali. Bien qu'à la base son rôle soit purement économique, la CEDEAO s'est assez vite intéressée au maintien de la paix. C'est en effet une condition essentielle pour qu'une union puisse se réaliser». Cependant, «L’Inter de Bamako» retient que 37 ans après sa création, la CEDEAO est toujours malmenée par la farouche défense des souverainetés nationales, mais surtout par la volonté de maintenir au pouvoir des chefs d’Etat mal élus. Elle s’est ainsi progressivement transformée en un instrument de soutien et de sécurité au service du «Club de la nouvelle catégorie de chefs d’Etat», loin de l’esprit d’éthique des pères fondateurs de la CEDEAO. Cette nouvelle approche de la Communauté économique ouest africaine s’est accentuée suite aux nombreuses tensions aussi bien internes qu’entre les différents pays membres. Ainsi, «en 1999, suite aux différentes guerres civiles», les États membres ont décidé de la création d’une force de sécurité en attente. Cette force conserve son appellation d’origine (l’ECOMOG) et ses principales tâches seront désormais entre autres, l’observation et la supervision des cessez-le-feu, le maintien de la paix, l’intervention humanitaire, le déploiement préventif, la construction de la paix, le désarmement et la démobilisation. Cependant, cette mission bien définie au départ, va devenir une arme de guerre au service du club des présidents, singulièrement à partir des évènements et des élections en Côte d’Ivoire. Comme il fallait écarter Laurent Gbagbo coûte que coûte, la CEDEAO a été manipulée et à la fois par les opposants à Gbagbo, et par la manipulation de la Communauté internationale. Arme d’intimidation et de guerre, la CEDEAO actuelle l’est véritablement au point où elle passe pour être aujourd’hui un danger et non une solution au problème malien. L’Accord-Cadre, «clair-obscur», s’impose au peuple malien, les sanctions sont prises contre le peuple malien, les amis et conseillers des Autorités de la CEDEAO s’imposent au peuple malien. En un mot, le Mali est placé entièrement sous la tutelle des Chefs d’Etat du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire, bref, c’est le néo-colonialisme ouest africain. Le pays est désormais la énième province du Burkina Faso. Qu’à cela ne tienne. Laurent Bagbo a été arrêté par Alassane Dramane Ouattara, emprisonné en Côte d’Ivoire puis transféré à la Haye, pour être jugé. Contre toute attente, Amadou Toumani Touré a fuit le palais présidentiel, mais il était à Bamako en lieu connu par la junte militaire. Aucun doute, qu’il sera poursuivi pour des actes de haute trahison, mais aussi d’acte de forfaiture pour avoir géré personnellement plusieurs centaines de milliards de derniers publics, il aurait du donc être entendu ici pour rendre compte des crimes commis. Mais contre toutes formes de règles de droit et de respect des peuples, Amadou Toumani Touré a quitté le pays suite aux recommandations, menaces et pressions de toutes sortes de la part des dirigeants-médiateurs de la CEDEAO contre la junte. Quelle garantie la CEDEAO a-t-elle pour rendre Amadou Toumani Touré à la justice malienne le moment venu ? En définitive, tant que les Présidents africains seront mal élus, il y aura son seulement des coups d’Etat, mais pire des soulèvements populaires ne sont pas à écarter ; comme pour paraphraser Amadou Toumani Touré, ancien putschiste lui-même : «Les coups d’Etat constituent une réponse à la mauvaise gestion des politiques». Amy SANOGO

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