Sommet extraordinaire de la CEDEAO : Complot contre le CNRDRE : Le Premier ministre perd ses pleins pouvoirs

Avr 30, 2012 - 18:30
Avr 30, 2012 - 14:29
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Dioncounda obtient les pouvoirs d’un président élu dans une période de transition Au regard du communiqué final, on ne peut pas s’empêcher de penser à Réné Dumond, auteur de «L’Afrique noire est mal partie», parue en octobre 1962 ; il avançait avec force dans une autre parution que : «Notre Afrique est surtout malade du comportement de ses élites qui, bien souvent, se retrouvent aux prises avec les missions, d’Etat ou de gouvernement, auxquelles rien ne les avaient préparés.» Dès lors, on est en droit de ne pas chercher trop loin cette attitude des Autorités, mieux la première Institution de leur pays respectif, qui, sans honte, sans gêne, sans dignité, reviennent sur des engagements écrits, qu’ils ont eux-mêmes à la limite imposé aux membres du CNRDRE. Jusque là, les membres du CNDRE ont fait montre de dignité, d’honnêteté et de bonne foi, toutes les qualités et vertus qui ont, depuis la nuit des temps caractérisé les Maliens. Il ressort au point 9 du communiqué final du sommet de la CEDEAO, que le sommet se félicite de la signature, le 6 avril 2012, de « l’Accord- Cadre de la mise en œuvre de l’engagement solennel », alors que déjà au point 10, la conférence prend acte de la mise en place des organes de transition conformément à l’Accord- Cadre, en particulier du président par intérim alors que ce dernier actuellement s’acquitte d’une obligation constitutionnelle donc en dehors de toute transition qui est anti- constitutionnelle. En outre, au point 11, les chefs d’Etat et de gouvernement décident de porter la transition sur une période de 12 mois, au cours desquels l’élection présidentielle doit être organisée pour choisir un nouveau président. A ce niveau, il y a lieu de fixer l’opinion par rapport au caractère vicieux de cette disposition car la période n’est pas limitative, donc renouvelable au temps que besoin sera. Contrairement à la durée qui est limitée dans le temps. Mieux, le même point poursuit que : le Sommet décide également d’étendre le mandat des organes de transition, notamment le président par intérim, le Premier ministre et le gouvernement sur cette période de 12 mois pour assurer dans la limite des pouvoirs qui leur sont conférés par la Constitution, la continuité de la gouvernance du pays. On voit à ce niveau que pour les institutions également le mot période revient, mais mieux ils doivent se limiter à leur pouvoir constitutionnel. Ce qui du coup, prive le Premier ministre des « pleins pouvoirs » conférés par l’Accord- Cadre. Le président par intérim, également, n’a d’autres missions constitutionnelles que d’organiser seulement l’élection présidentielle, alors que la CEDEAO l’autorise à exercer les mêmes prérogatives constitutionnelles d’un président de la République élu. Est- ce à comprendre par là que le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO prévaut sur la Constitution de la République du Mali. Dans la mesure où les 40 jours passés le président par intérim perd toute légitimité. Et c’est de ce vide constitutionnel que commence la période de transition. Le point 12, les chefs d’Etat et de gouvernement demandent que les autorités de transition garantissent non seulement le droit de retour au Mali de l’ex- président Amadou Toumani Touré et toutes autres personnes forcées de quitter le pays mais aussi leur sécurité une fois au pays. A ce niveau, on pourrait déduire que l’ancien président est devenu encombrant pour le pays hôte qu’est le Sénégal dans la mesure où son exil souhaité ou forcé réponse une sollicitation de la CEDEAO. Au point 14 : la conférence demande aux membres du CNRDRE de retourner dans les casernes et de se consacrer à leur mission régalienne de défense du territoire. A ce niveau les Chefs d’Etat ne font montre d’aucune lucidité, comme si ces jeunes militaires doivent seulement retourner au camp et se soumettre à leur ancienne hiérarchie et tout est fini. Et en dernier ressort au point 15, la Conférence met en garde le CNRDRE que ses membres qui commettraient désormais toutes actions arbitraires et unilatérales seront passibles de sanctions individuelles ciblées. Non seulement, les chefs d’Etat se dédient par rapport à l’Accord- Cadre qu’ils ont eux-mêmes imposé à la junte, mais ils prévalent du communiqué final du Sommet extra ordinaire de la CEDEAO pour achever leur complot savamment orchestré contre ces jeunes militaires. Brin COULIBALY

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