A l'issue du sommet des chefs d'Etat de la Cédéao qui se tenait mercredi et jeudi derniers à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire, la Cedeao dans son communiqué final, a souhaité le désarmement des rebelles du MNLA. Elle est pourtant importante puisqu'elle stipule que le dialogue inter-malien doit passer par le désarmement des rebelles touaregs du MNLA. Alors face à cette position des dirigeants ouest africains, que dira la France qui prône la négociation avec ses derniers.
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Une délégation de rebelles touareg du MNLA lors d'une réunion au Burkina Faso, le 16 novembre 2012 © AFP[/caption]
Cette déclaration pose quelques questions, d'abord par rapport à la France, qui en ce moment collabore avec le MNLA à Kidal pour mener sa traque contre les jihadistes. La rébellion touarègue a bénéficié d'un traitement de faveur de l’armée française, qui a fait du MNLA un allié. La déclaration de la Cédéao pourrait donc être interprétée comme une désapprobation implicite de la position des autorités françaises. Mais le hic dans tout ça est cette décision de la Cedeao, dans les rangs de la rébellion touarègue, est qualifiée de moquerie. Il n'est pas question d'accepter d’être désarmés avant qu'un dialogue ne s'ouvre avec Bamako et qu'une feuille de route soit signée entre nous, explique Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, chargé des relations extérieures au MNLA.
Le désarmement d'abord
Comment est-ce que l’on puisse discuter avec un groupuscule de personnes armées qui se promènent sur une partie du territoire, qui empêchent la circulation des biens et des personnes. Ce n'est pas possible.
Parce que si l’on doit organiser des élections pour élire un président démocratique issu des urnes, il faudra que l’administration publique soit présente à Kidal afin de faciliter le travail des structures en charge des élections.
Et que ces élections permettent de faire élire un Président accepté par tous, pour que le pays sorte définitivement de la crise. Mais évidemment, pour que des élections puissent être organisées, il faut que le désarmement des bandits du Mnla ait été fait. Et, pour qu'ensuite, après le désarmement, on puisse faire l'identification, établir des listes électorales et aller aux élections.
Mais les apatrides du Mnla refusent de rendre les armes, arguant qu’il faut nécessairement un dialogue. Mais de quel dialogue parlent-ils, et avec qui veulent-ils dialoguer quand ils commettent en ce moment des exactions sur les paisibles populations non touaregs de Kidal et ses environs ? Pour l’heure, les choses semblent bouger au niveau du gouvernement qui vient de mettre en place une commission de dialogue et de vérité, alors il sera temps pour les apprentis séparatistes, s’ils sont vraiment Maliens de rejoindre la république pour qu’on engage ensemble le dialogue. Dans le cas contraire qu’ils sachent que l’épée de Damoclès pèse sur leur tête.
Maximin de Diapé